Pas la peine de trop tirer sur l'ambulance : depuis son lancement, le vécu de Suicide Squad : Kill the Justice League n'enchaîne que mauvaise nouvelle sur mauvaise nouvelle. Le démarrage de la dernière production des studios Rocksteady a été très mauvais, et pas seulement du côté des critiques, avec un réel désamour du public. La tentative de faire durer le jeu sur le long terme avec une stratégie de jeu-service a déçu bon nombre de joueurs et joueuses, les contenus supplémentaires n'étant pas des plus attrayants. Las, Warner Bros. Games a abandonné l'idée de maintenir Suicide Squad : Kill the Justice League plus longtemps (et a puni le studio à force de licenciements) en proposant une conclusion définitive à l'histoire du jeu... et même là-dessus, Rocksteady ne fera pas que des heureux.
Pour celles et ceux qui n'ont pas pris le temps de jouer à Suicide Squad : Kill the Justice League (et on sait qu'ils et elles sont une majorité dans ce cas), un bref rappel du récit. La Suicide Squad est dépêchée par Amanda Waller d'aller tuer les membres de la Justice League qui ont été corrompus par Brainiac, qui a attaqué la ville de Metropolis. Au cours du mode histoire, les différents combats de boss permettent de mettre - définitivement - hors d'état de nuire Flash, Batman, Green Lantern et Superman, avant de pouvoir régler son compte à Brainiac. Sauf que le Brainiac en question n'en était qu'un parmi treize autres, et en principe il fallait tous aller les déloger au terme des différentes "saisons" proposées en contenu supplémentaire pour le jeu.
En définitive, la dernière mise à jour a permis de découvrir la fin définitive du jeu, apportée par une cutscene faite en motion comics - comme un bon nombre d'autres "cinématiques de l'histoire et des saisons supplémentaires" - pour un rendu assez laid, en tout cas indigne d'un studio tel que Rocksteady. Mais si la conclusion n'a pas fière allure sur la forme, attendez de voir le fond. La conclusion explique en effet qu'en réalité, tous les membres de la Justice League que l'on tue au cours de l'histoire principale... n'étaient en fait que des clones. En définitive, le combat final contre Brainiac se résout dans une scènette où Superman et ses collègues arrivent, terrassent le vilain avec la Suicide Squad, qui s'en va tranquillement puisque, magie, les bombes dans leur cou ont été désactivées.
Quoi que l'on puisse penser des qualités du jeu dans le gameplay ou la réalisation, Suicide Squad : Kill the Justice League avait au moins pour lui d'y être allé franchement et sans mentir dans son histoire vis-à-vis du titre du jeu, provoquant même l'ire de certains joueurs en voyant la mort de Batman - puisque le jeu s'inscrit dans la continuité de la grandiose trilogie Batman Arkham. Au final, l'un des rares choix "osé" du jeu est finalement annulé, dans une cutscene de piètre qualité. Pour se consoler, certains se disent que Batman étant en vie, il est toujours possible de revenir à cette continuité et ce héros. Reste à voir si Rocksteady réussira à se relever de cet échec. Réponse dans quelques années ?