Dans les allées du récent Lake Como Comic Art Festival où nous avons eu le plaisir de pouvoir nous rendre le mois dernier, ce n'est pas seulement John Romita Jr. avec qui nous avons réussi à obtenir une interview. Un autre dessinateur célébrissime était présent, et parmi lesquels il est difficile généralement de l'avoir lors de ses venues rapides en France : ni plus ni moins que l'immense Bill Sienkiewicz. En clotûre du festival, alors que l'artiste commençait à ranger ses affaires après deux journées très occupées, et qu'il avait déjà une coupe de champagne pour savourer un peu de repos, il a eu l'extrême bonté de nous accorder une vingtaine de minutes pour une interview improvisée. L'occasion de revenir dans le temps imparti sur la façon de travailler du bonhomme, ses envies actuelles, mais aussi ses propos récents tenus publiquement au sujet de l'IA générative.
Une interview rare dans le paysage francophone et si vous avez à coeur de soutenir le travail que nous fournissons, vous pouvez le faire savoir en soutenant le média, en partageant l'article et en en parlant autour de vous. Si vous préférez l'audio et n'avez pas peur de l'anglais, l'interview peut aussi être écoutée au format podcast via First Print - attention toutefois aux bruits alentours, les conditions d'enregistrement ayant été particulières.
AK : Bonjour Bill Sienkiewicz ! C'est un plaisir de vous avoir avec nous.
BS : Merci, bonjour.
AK : Pour ouvrir cette (courte) conversation : je sais que l'on a souvent tendance à dire que vous avez révolutionné le dessin de comics en incorporant toute une variété de techniques qui n'étaient pas forcément répandues à l'époque. Etait-ce un choix conscient de votre part pour vous démarquer de ce qui se faisait à ce moment là ?
BS : Non, je ne m'intéressais pas vraiment à ce que faisaient les autres à cette période. Enfin, quand je dis ça : oui, bien sûr, je remarquais bien que certaines méthodes, certains matériaux, certaines approches n'étaient pas encore développées. Mais ce n'était pas pour dire que, dans ce cas, moi, j'allais essayer. Mon style s'est plutôt développé sur la base de mes études et des choses qui m'intéressaient, de ce que je voulais proposer moi. Dans cette envie de proposer de nouvelles façons d'aborder la narration par le dessin, ou d'imaginer des solutions picturales pour certains problèmes. Toutes les méthodes que je pouvais utiliser pour convier ce sentiment, ça s'est fait comme ça.
C'est un peu cette poule qui a accouché de cet oeuf : je ne voulais pas spécialement me démarquer en faisant ce que personne n'avait fait avant... mais plutôt, trouver la route sur laquelle j'allais m'orienter réellement. Et si j'étais capable de me faire confiance et de suivre mon instinct pour aller dans cette direction, c'était le plus important. Le boulot, l'histoire, c'est toujours de ça dont il s'agit, pas spécialement la technique.
AK : Avez-vous trouvé une façon d'expliquer comment votre cerveau appréhende ce genre de démarche artistique, lorsque vous avez prévu de travailler sur une planche, une couverture... ? Ou est-ce que c'est quelque chose qui arrive naturellement, sans y penser ?
BS : Non, en réalité j'y réfléchis constamment. Plus que je ne le devrais, d'ailleurs. Je ne l'exprime pas forcément comme un dialogue intérieur, mais je sais que je dois passer par cette période de réflexion émotionnelle lorsque je développe un projet. L'excitation, puis le doute, puis l'anxiété. Et lorsque ces émotions arrivent, par vagues de différentes intensités, je me rends compte que j'ai besoin d'opter pour un angle plus analytique. J'essaye de faire plus attention à ce que je ressens. Parce que... mon objectif principal reste de ne pas rester en travers de ma propre route. Je ne veux pas faire partie de cette équation, ne pas me retrouver moi-même dans la création proprement dite. Enfin, c'est bien moi qui dessine, mais j'ai envie d'être un passager au sein de ce voyage autant qu'un conducteur.
Ce qui veut dire que je dois être capable de diminuer... l'évidence, la preuve tangible de ma propre participation. J'ai besoin de devenir le véhicule qui va transporter cette idée qui existe en dehors de ma tête depuis le début. Cette idée qui m'est juste tombée dessus, et qui va devenir ma responsabilité, comme si c'était mon rôle de colporter la nouvelle jusqu'aux yeux du public. Je ne veux pas enjamber le concept en présentant le projet comme... "le truc de Bill Sienkiewicz". Comme si Bill Sienkiewicz était une sorte d'entité. Dans ces moments là, je veux juste être le gars qui tient le pinceau. Le véhicule au service de l'idée. Et c'est pour ça que c'est ma responsabilité de produire le meilleur travail possible. Parce que si l'idée est bonne, je ne veux pas la gâcher, la gaspiller, et donc ça me met une certaine pression sur les épaules.
AK : Mais vous avez tout de même conscience d'avoir laissé un héritage tangible, et plutôt conséquent, au sein de l'industrie ? Souvent, on remarque des artistes qui "font" du Bill Sienkiwicz, qui s'inspirent de vos méthodes. Est-ce que c'est quelque chose qui provoque une certaine fierté chez vous ?
BS : Et bien, je dirais que je suis généralement assez fier, ou plutôt assez touché, lorsque je vois que certaines personnes ressentent cette envie. Mais pour moi, ça n'a jamais été l'objectif moteur.
AK : C'est juste arrivé comme ça.
BS : C'est juste arrivé comme ça. Et en partie à cause de ma propre impatience, de ma propre frustration, ou de ma propre envie de pousser l'art visuel sur un plan purement créatif. Mais je n'ai jamais recherché... ce genre de gloire, ce genre de statut. Même si c'est quelque chose d'agréable, l'important reste, encore une fois, le travail en lui-même. Et même si je suis touché et honoré de ça, c'est plutôt le travail des gens qui reproduisent le fait de pousser de nouvelles techniques, de s'appliquer dans leur travail, qui m'intéresse personnellement. C'est ça qui me parle davantage. Voir d'autres dessinateurs vouloir aller plus loin dans leur propre petite enclave, chercher à produire leur propre petite secousse sismique au sein de leurs propres méthodes de travail. Parce que je pense que ce que l'on fait tourne souvent autour de cette idée de l'évolution. En tant qu'artistes et en tant qu'êtres humains.
Donc quand je vois des gens qui réalisent de véritables bonds en avant au sein de ce médium, sans avoir besoin de savoir que leur travail ressemble au mien, j'ai l'impression que ça fait du bien à toute la discipline en règle générale.
AK : On vous a aussi vu dans d'autres domaines : des posters, des couvertures d'albums, comme avec Kid Cudi. Pourtant, vous revenez toujours vers les comics. Pourquoi avoir toujours cherché cet éternel retour à la maison ?
BS : Pour moi, les comics sont un support parfait pour raconter des histoires. Même si j'ai effectivement travaillé pour le cinéma, ou ailleurs... Les comics font partie de moi. Je me sens bien plus à ma place dans cette industrie : une seule personne, moi en l'occurrence, capable de sortir le crayon et des encres, et raconter une histoire. Ca me semble beaucoup plus simple, plus basique. Pas de commité décisionnel, de gens qui se hurlent dessus pour imposer des directives, pas de hiérarchie compliquée. Oui, il existe les éditeurs, il existe une hiérarchie, une chaîne de commandement. Mais beaucoup moins que dans le cas du cinéma, par exemple. Ce monde là est un univers peuplé de commités qui décident à la place des artistes. J'ai eu ma propre expérience dans ce secteur, et je peux vous dire que ça n'a trouvé aucun intérêt à mes yeux.
AK : Vous parlez de cinéma, et récemment, justement, le réalisateur David Lynch nous a quittés cette année. On sait que vous étiez un grand fan de son travail, est-ce que vous pourriez nous expliquer comment cette filmographie particulière a eu une influence sur vous ?
BS : Mh. J'adorais David. Ce qu'il faisait dans ses films... c'était de l'ordre de l'indescriptible. Il parvenait à insérer des éléments que l'on ne pouvait pas expliquer avec de simples mots. Son travail était capable de provoquer une réponse émotionnelle et psychologique qui sonnait vraie, sans avoir besoin d'être formulée comme un message que l'on cherche absolument à faire rentrer de force dans la tête du spectateur. C'était un artiste abstrait, qui travaillant sur le subconscient. Dans l'émotionnel, mais jamais réellement prévisible. Et j'adorais ça chez lui. Pour tout un tas de raisons, c'était un réalisateur extrêmement honnête. Il ne manipulait le public que lorsqu'il faisait instiller l'idée... de confusion par endroits, d'excitation par d'autres. La façon dont il était capable de juxtaposer les dialogues et les images... le relationnel entre ces deux éléments accouchait d'une sorte de troisième entité autonome.
C'est aussi quelque chose que j'essaye de faire dans le monde des comics. Le scénario, le dessin... une fois que ces deux choses se combinent, vont parfois être capables de créer... le "comics". Ou l'histoire narrée en elle-même. Cette relation de collaboration est assez magnifique.
AK : On a pu voir récemment sur les réseaux, particulièrement agressif sur le sujet de l'utilisation de l'IA générative dans le milieu du dessin. D'autres en parlent plutôt comme d'un outil, mais...
BS : Je pense que c'est un outil en effet. Et c'est aussi ma responsabilté personnelle de... déjà, de rester curieux et ouvert en général. J'ai toujours envie d'utiliser les nouveaux outils qui apparaissent, s'ils permettent de produire une gamme artistique plus ample dans ce que l'on peut exprimer. J'ai donc mené mon enquête sur l'intelligence artificielle générative. Comme Dall-E ou Midjourney. Comme pour m'infiltrer dans le camp de l'ennemi et étudier son arsenal, en quelque sorte. Mais je dois aussi accepter l'idée que l'IA va rester pour s'installer, qu'on ne va pas pouvoir s'en débarrasser. Et dans un sens, je ne pense pas avoir de problème fondamental avec cette technologie sur le papier... sinon le fait que ses industriels se comportent comme des rapaces, en allant voler le travail des artistes sans aucune rétribution.
Ce qui m'évoque surtout l'idée d'une nouvelle strate d'inégalité du côté des corporatistes. Le genre de choses qui ont tendance à m'écoeurer, dans cette longue listes des comportements mis en place par les corporations depuis que... depuis que les corporations existent, en réalité. J'aurais donc envie de comprendre les possibilités de l'outil. Par exemple, il existe des IAs qui vont servir pour la recherche ou les traitements médicaux...
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— Bill Sienkiewicz (@sinKEVitch) February 3, 2023
AK : Mais ces disciplines ne comprennent pas de processus artistique.
BS : Non, effectivement. Et je n'ai toujours pas l'impression que l'art généré par "prompt" soit encore particulièrement artistique. Au contraire, j'aurais plutôt l'impression que la technologie se cannibalise elle-même, plus qu'autre chose. Parce que l'IA est, au départ, entraînée sur des bases de données que l'on vole aux artistes. Mais aujourd'hui ? Il existe suffisamment d'images générées artificiellement pour que la technologie s'entraîne toute seule au point de tourner à vide. Comme un serpent qui se mange la queue. Qui se dévorerait vivant. Je crois même que Dave McKean s'était documenté sur le sujet récemment, à l'occasion d'un ouvrage (ndlr : avec l'ouvrage Prompt, informations ici). Et il a mis le doigt sur certaines choses plutôt intéressantes, des idées que je pourrais envisager d'utiliser personnellement. Pour explorer les possibilités alternatives de directions potentielles.
Je pense que la responsabilité actuelle de l'artiste serait justement de prendre ces outils, de considérer qu'il existe une production autour de cette technologie, et de pouvoir en faire quelque chose qui serait plus intéressant que ce l'on en fait actuellement. Utiliser cet outil - parce que si c'est effectivement un outil, on ne doit pas considérer que cet outil se suffit à lui-même. Il faut pouvoir ramener l'élément humain dans l'équation. Si je travaille sur un dessin qui a été généré, je dois être capable de refuser le résultat final. De le transformer, de me pencher dessus et de me dire... comment voir plus loin que la simple réponse algorithmique, comment transformer ceci en une oeuvre destinée aux êtres humains ? En somme, ramener l'artistique, le créatif, dans le résultat final. Parce que c'est là que toute la différence se joue selon moi. Personnellement, je pense avoir la chance de l'expérience, de l'émotivité, et de la conscience individuelle, et ce sont ces éléments que l'on peut apporter dans l'élément IA. Parce que l'IA elle-même ne sera jamais consciente. Elle ne sera jamais douée de raison.
Son processus repose sur les mathématiques, pour ce qui existe actuellement. Les connexions synaptiques et émotionnelles sont exclues du processus de l'outil, le souvenir, le traumatisme, la plénitude, la sensation du mystère ou l'agglomération d'une expérience de vie, tous ces éléments ne peuvent pas être quantifiés et traduits dans le sens du numérique. L'abstraction, en définitive. Voilà ce que l'humain doit pouvoir ramener dans cette expérience.
AK : Concernant votre carrière actuelle, on vous a surtout retrouvé sur des couvertures ces dernières années. Est-ce que vous auriez tout de même encore envie de dessiner sur des intérieurs pour des projets personnels ? Sans forcément la pression des délais ou des contraintes de commités.
BS : C'est un peu là où je me trouve actuellement. Le gros des commandes que j'accepte me permet aussi de faire la publicité de mon style, mettons, surtout pour les nouveaux lecteurs qui seraient arrivés entre temps. Parce que vous savez, les choses évoluent tellement vite. Les gens peuvent vous oublier rapidement, vous pouvez vite disparaître de la conscience collective.
AK : Vous pensez réellement que ce serait le cas pour vous ?
BS : Plus rien ne me surprendrait aujourd'hui. Et ce n'est pas qu'une question d'ego, je pense réellement que le principe de longévité n'existe plus, que tout se joue sur les derniers projets que vous venez de faire. Mais ce n'est même pas tellement mon problème - je n'ai pas besoin de rentrer dans les livres d'histoire. En revanche, j'ai effectivement besoin d'être assez connu pour qu'on me laisse raconter de nouvelles histoires. Compter suffisamment pour être sûr de pouvoir faire le projet suivant. Le fait d'écrire et de dessiner un nouvel album complet... c'est quelque chose qui m'intrigue actuellement.
En réalité, pendant un long moment, je n'y pensais plus vraiment. Parce que, lorsque j'en viens à monter mon propre comics en solitaire, il m'arrive de tomber dans un abyme assez profond, le genre d'expérience qui peut me prendre une certaine quantité de resources et d'énergie. Si je dessine pour le script de quelqu'un d'autre, je peux rester à distance, en quelque sorte. Mais lorsque je dois raconter toute une histoire en solitaire, je suis obligée de la vivre à 100%.
AK : Toujours en solitaire.
BS : Voilà, et c'est à la fois un sentiment merveilleux, l'une des meilleures choses que l'on peut ressentir, mais aussi une expérience qui peut s'avérer effrayante. Parce que beaucoup des émotions que l'on ressent fonctionnent comme un terrain inexploré. C'est aussi pour ça que je pense que ce sont mes projets les plus honnêtes. Parce que c'est dans ces moments que j'affronte certains de mes démons personnels, si vous voyez ce que je veux dire. Donc je me concentre sur d'autres projets en ce moment. Par exemple, l'adaptation d'un roman que j'aime beaucoup, de la part d'un écrivain que j'adore. Je ne peux pas encore en parler pour le moment évidemment. Mais pour l'heure, les choses ont plutôt l'air de bien se présenter sur ce front, donc je vais sans doute pouvoir adapter... le roman d'un auteur très connu. Et je suis assez enthousiaste à cette idée. L'auteur en question n'est plus des nôtres au passage, mais sa bibliographie a déjà été adaptée au cinéma par le passé. Et sur d'autres supports.
La possibilité d'avancer vers cette aventure m'enthousiasme, me motive. Et d'une manière générale, les projets qui m'intéressent le plus actuellement se situent sur le marché indépendant. Travailler avec Kelly Sue DeConnick sur Parisian White par exemple, un comics que l'on espère pouvoir monter...
AK : Oui, c'est vrai. L'annonce était tombée en 2022.
BS : Oui, et le fait est que nous sommes tous les deux très occupés avec nos projets individuels, donc... On s'en est reparlé il y a quelques semaines d'ailleurs, et je lui ai bien fait comprendre que j'avais très envie d'avancer là-dessus. Je lui ai dit que c'était ok pour moi si elle voulait revoir le script, mais que de mon côté, j'allais me mettre au travail sur ce qu'on s'était dit au départ. Pour que l'idée reste en vive, que ça ne devienne pas un hiatus, que le comics se fasse réellement. Donc voilà.
AK : Et reste-t-il des choses que vous n'auriez pas encore envisagées et que vous aimeriez faire ?
BS : Mh, oui, certainement. J'aurais du mal à vous citer un exemple de tête. Parce que, peu importe ce que je vais faire ensuite... en fait, le problème, c'est que je n'ai pas de liste dans le style "hey, je n'ai pas encore dessiné tel personnage, j'aimerais bien dessiner tel personnage." Je sais que je n'ai jamais encore produit de western, par exemple. Et j'aimerais bien faire un western. A l'époque de Stray Toasters, je m'étais amusé à tenter plusieurs approches différentes. Et aujourd'hui, avec Parisian White, j'en viens plutôt à me demander comment l'histoire aimerait qu'on la raconte. Pour moi, c'est là que l'aspect le plus intrigant du travail commence. (ndlr : quelqu'un interrompt Bill Sienkiewicz pour récupérer des affaires sur son stand). Où en étais-je ? Je me suis perdu.
AK : Vous parliez de ce que vous n'aviez pas encore fait jusqu'ici, comme un western..
BS : Ah oui. Et donc dans l'idée d'étudier le rapport de l'histoire au style, je pensais partir sur quelque chose de plus réaliste, plus ancrée dans le réel. Mais dans le même temps, pour cette histoire, j'ai comme l'impression que le script m'orienterait plutôt vers quelque chose de plus proche d'un dessin animé. Donc finalement, ce que j'aimerais vraiment faire, c'est de ne pas me mettre en travers de la route. J'aimerais que le dessin lui-même me dise ce dont il a envie. Une façon pour moi d'être plus... "utile" à l'expérience graphique, en décidant de me retirer complètement, moi, Bill Sienkiewicz, l'être humain, pour que mon travail se résume simplement à cette envie de n'être que le peintre armé du pinceau. Et rien d'autre. Je veux déconnecter ma présence, mon identité personnelle, de l'approche créative. Je ne sais pas si ce que je dis est compréhensible.
AK : Vous voulez vous mettre au service de l'art.
BS : Exactement, au service de l'art. Parce que j'ai le sentiment que c'est ça, le vrai travail. De m'extraire de cette équation.
AK : Merci beaucoup Bill Sienkiewicz !
BS : Merci à vous !