Dans une grande famille, dans une grande bande de potes ou dans une grande entreprise (selon comment vous rangez la priorité de vos cercles sociaux), l'avantage demeure : plus il y a de gens, plus il y a d'occasions de se niquer une petite coupe de mousseux. Marvel applique à peu près cette même philosophie (d'alcoolique, donc) à son catalogue de héros. Chaque nouvelle année est l'occasion d'un nouvel anniversaire, qu'il s'agisse de la compagnie au sens large, ou bien des équipes de personnages, des personnages eux mêmes, des histoires populaires entrées dans la légende, voires même des histoires un peu moins bonnes. Mais bon, allez, c'est leur anniversaire quand même, pourquoi se priver.
Dans le fond, l'essentiel, c'est que les fans payent les cadeaux
Pour les soixante ans des
X-Men et des
Avengers, deux équipes apparues en septembre 1963,
Marvel a été chercher l'illustre
Alex Ross pour réaliser un couple de "
connecting covers", à savoir, une suite de couvertures qui forment une frise complète une fois mises bout à bout. Cette commande passée à l'artiste peintre a fait partie des quelques petites choses mises en avant par la Maison des Idées lors des présentations de l'événement
ComicsPRO, en parallèle des premiers visuels
de la série Ultimate Invasion, une relance de cette continuité confiée à
Jonathan Hickman et à
Bryan Hitch.
Pour les couvertures anniversaires des
X-Men,
Ross n'a pas chercher à aller dans la complexité en reprenant le principe des "
connecting covers" de
Jim Lee pour le numéro
X-Men #1 (1991), l'un des exemples les plus célèbres de cette méthode de travail où les couvertures se suivent les unes après les autres. La commande tombe d'ailleurs au meilleur moment, dans la mesure où
Todd McFarlane avait lui-même rendu hommage à son ancien collègue des éditions
Image Comics en reprenant exactement la composition des couvertures de
X-Men pour la série
The Scorched (
à voir ici) et où
DC Comics en avait fait de même pour les couvertures de
DCEased : War of the Undead (
à voir ici).
En somme, deux petits clins d'oeils rendus à Jim Lee, salué par McFalane et mis à profits par DC Comics. Marvel a probablement dû rouspéter à l'époque, en s'apercevant que la concurrence avait eu une bonne idée en reprenant un principe qui leur appartenait de droit, et décidé de se réapproprier la méthode - mais avec un peu de retard. C'est aussi ça, le libre marché.
Du côté des Avengers, une fresque bien plus conventionnelle qui va se contenter de mettre côte à côte la majeure partie des personnages à avoir un jour fait partie de l'équipe. Et dans la mesure où les Vengeurs ont accueilli à peu près tout et n'importe qui au fil de leur longue histoire (au point de servir de rampe de lancement ou de laboratoire de test pour certains nouveaux personnages, ensuite lancés dans des séries solitaires), le challenge était difficile.