Contre les pronostics défavorables, les polémiques, voire contre la vindicte de Jared Leto et l'étonnante griffe de rapace des productions Warner Bros., Joker risque bien d'être l'un des plus grands succès de cette année en termes de millions rapportés. Après sa troisième semaine d'exploitation à l'international, le film de Todd Phillips se hisse au-dessus du plafond symbolique des 700 millions, devenant ainsi plus rentable que Justice League - ce que d'aucuns choisiront d'appeler l'ironie du sort.
Cadencé à 737 millions au sortir de ce weekend, l'adaptation (insolite) consacrée aux origines du clown de Gotham City risque bien de venir chatouiller les performances de projets tels que Venom ou Wonder Woman, à moins d'un pépin. Dès la semaine prochaine, Terminator : Dark Fate viendra lui opposer une concurrence armée, encore que, si l'on prend en compte la performance mineure du dernier volume de la saga, Genisys, le Joker devrait encore rigoler un certain temps en tête du box office.
Bonne ou mauvaise nouvelle selon les goûts et préférences de chacune et chacun, le film de Todd Phillips réussit cependant à prouver aux producteurs que la formule classique du cinéma de super-héros n'est pas, et n'a jamais été, la seule méthode pour engranger du flouz'. Après les ingérences de Warner Bros. dans les projets de Zack Snyder, ces dernières années, et un Aquaman tordu aux codes de Marvel Studios, on aurait envie de dire que certains dégâts seront malheureusement irréparables, en espérant toutefois que les prochaines adaptations de DC Comics au cinéma profiteront de ce constat - pour laisser les créateurs, enfin, travailler librement.