La question se pose périodiquement, dans ces corporations tentaculaires que sont devenus à force de rachat les grands studios d'Hollywood : le changement de présidence de Warner Bros. aura-t-il le moindre impact direct sur la tenue des projets actuellement en développement ? Désireux de réagir vite - d'aucuns diraient même "contraints" - les pontes de la société assureront l'intérim pour éviter tout risque concret sur les productions actuelles.
Toby Emmerich, président de la division cinéma, Peter Roth, président de la division télévision et Kim Williams des opérations financières de Warner prendront les rennes en attendant de trouver un nouveau porteur à la couronne. Une sorte de coopérative de cols blancs à trois têtes, qui ne devrait pas changer grand chose pour leurs nombreux subalternes.
Le principe de ce type de sociétés pyramidales consistant généralement à ajouter un patron par-dessus le patron - et ainsi de suite jusqu'au conseil d'administration, intouchable - la division cinéma et télévision ne perdent qu'une strate de décision le temps de quelques semaines, ou mois au maximum. Concernant le nouveau président, ou la nouvelle présidente, le nom Stacey Snider aurait commencé à circuler.
Un patronyme qui ne dira pas grand chose à grand monde (à moins que nous ne soyons lus par de grands producteurs d'Hollywood ou des chasseurs de têtes anglophones - si c'est le cas, on vous remercie, mais vous avez vraiment le temps de lire des comics entre deux bilans comptables ?) et qualifie en réalité l'ex présidente de
20th Century Fox. Pour des raisons indépendantes de sa volonté, la patronne de l'énorme studio
se retrouvera bientôt sans emploi, et pourrait décider de récupérer les rennes après le rachat. On a également pu la retrouver à la tête de
DreamWorks ou
Universal Pictures, et sa présence aurait l'avantage certain de répondre à la polémique de scandale sexuel qui aura coûté sa tête à
Tsujihara.
Variety vante également le nom de
Robert Greenblatt, ex président d'
NBC et en bons liens avec
AT&T. Le rôle du dirigeant suivant sera de taille : conduire
Warner Bros. hors des salles de cinéma et des écrans de télévision
vers le marché titanesque du streaming, prochain lieu de la guerre sans merci que se livrent depuis des décennies les principaux acteurs de la sphère du divertissement.
Cela étant, tout cela nous concerne d'assez loin : après
avoir renversé ses propres records avec Aquaman, l'exploitation de la franchise
DC Comics est tout sauf menacée par les passations de pouvoirs chez nos amis en costumes trois pièces pour qui seule la réalité des chiffres triomphe, une fois refermées les portes des salles de projection.