Sale temps pour la bande dessinée. En une du média Livres Hebdo, qui compte parmi les références sur le monde de l'édition générale (et de celle du 9eme Art en conséquence), survient la nouvelle de la mise en liquidation judiciaire des Humanoïdes Associés. La branche française de la compagnie américaine Humanoids, Inc. voit donc ses activités arrêtées - du moins, sous la forme actuelle, puisque l'article du média fait part des intentions du patron, Fabrice Giger, de procéder à une "restructuration" ainsi qu'une "autre manière de fonctionner".
Est-ce la fin pour les Humanoïdes Associés ? Pas vraiment, en réalité. D'où une certaine confusion sur la mise en "liquidation judiciaire" plutôt que "redressement judiciaire". Selon les propos rapportés par Livres Hebdo, les licenciements et la restructuration en cours, qui ne toucheront que les équipes françaises d'Humanoids, Inc., doit avoir pour but "d'adapter la structure globale aux réalités du marché. En 2025, le marché de la bande dessinée subit les conséquences d'une contraction importante sur l'an passé - sur laquelle nous reviendrons plus en détails cet été.
Des propos tenus par un salarié de l'entreprise, les licenciements concernent "la moitié de [l']équipe, [la] directrice générale, [le] responsable financier ainsi que [le] fabricant". Si comme Giger l'affirme, les Humanoïdes Associés doivent continuer d'exister, ce serait alors plutôt sous forme de label intégré à une autre structure plutôt que comme maison d'édition à part entière. Se pose donc le question : se pourrait-il que la marque et les actifs soient vendus ? Et à qui ? De ce côté, aucune information n'a encore filtré.
En attendant de connaître la façon dont les Humanoïdes Associés seront transformés (dans une forme "plus modeste et plus souple" - ce qui dans notre logiciel d'analyse se traduit par : supprimer tous les CDI pour prendre des freelances), le patron Fabrice Giger asure que le catalogue doit être maintenu et qu'un volet de nouveautés est toujours au programme. Ces dernières années, le catalogue s'était justement étoffé de très bons titres, dont le Birdking de Daniel Freedman et CROM, à qui il ne reste qu'un tome à paraître pour être complet, Hedra de Jesse Lonergan, mais aussi de jeunes auteurs et autrices de science-fiction tels que Lolita Couturier (Détour par Epsilon), Elie Huault (Cometa) ou Corc (Bestia). Gageons que ces auteurs et autrices pourront poursuivre leurs activités et/ou que la récupération de leurs droits/contrats sur leurs oeuvres se fasse sans encombre. Le trimestriel Métal Hurlant, pour qui la revue a fêté ses 50 ans d'existence il y a quelques mois, ne devrait pas être inquité. La nouvelle formule permet de retrouver des artistes venus de plusieurs pays, et a par ailleurs accueilli des américains reconnus comme James Stokoe.
