L'actualité autour du nouvel DC Studios passe la seconde depuis quelques semaines. Normal : Superman a été tourné, Peacemaker a pratiquement été tournée, Creature Commandos n'est plus qu'à quelques encâblures de faire ses débuts sur Max, et le projet Supergirl avance tambour battant. Autant d'occasion pour James Gunn de prendre la parole sur les réseaux sociaux, pour faire le point, répondre aux questions des fans, et dégommer les scoopeurs et leur cortège d'infos "exclusives" dénichées dans les obscurs recoins de leur mythomanie compulsive. Seulement voilà, techniquement, le "DCU" n'a pas encore de vrai plan de bataille en tête. Quelques projets avaient bien été annoncés, présentés, mais Gunn et son partenaire Peter Safran n'ont pas cherché à imposer la logique de frise chronologique chère aux productions Marvel Studios. Si bien que, si l'on sait déjà qu'un film Batman (pardon : The Brave & the Bold) est dans les cartons... on ne sait pas en revanche ni où, ni quand, ni comment.
Un univers guidé par les scénaristes ?
Et c'est là toute l'originalité de l'univers DC Studios, structure gouvernée par un cinéaste, scénariste et réalisateur, et non par un gestionnaire habitué aux postes bien placés dans le marché de l'audiovisuel. On peut penser ce que l'on veut du cinéma de James Gunn, mais cette donnée reste factuelle : à l'inverse, Kevin Feige, pour toutes ses qualités et sa passion de grand enfant, n'est pas un artiste à proprement parler. Et cette différence entre les deux appareils concurrents s'observe justement dans la façon dont les deux présidents de DC Studios abordent les choses pour le moment. De passage chez Collider pour une petite entrevue, Gunn a par exemple expliqué que les impératifs immédiats de la compagnie allaient surtout être guidés par la qualité de l'écriture, des scripts, et que l'objectif n'était pas forcément de se presser pour aligner trois ou quatre films par an.
"Nous n'avons pas défini un agenda officiel pour quoi que ce soit. C'est ce que j'ai essayé de faire comprendre aux gens depuis le départ, et c'est en cela que l'on est peut-être un peu différents des autres, j'espère : tous les projets DC qui arrivent seront priorisés en fonction du scénario. Tant que nous n'avons pas un script de qualité, aucun projet ne sera mis en développement, peu importe de quelle propriété intellectuelle il s'agisse."
Il en a aussi profité pour évoquer le projet Brave & the Bold.
"Alors, on a déjà reçu de bons scénarios. Quand Supergirl a été mis sur la table, waouh, Ana Nogueira a fourni un travail formidable. Ensuite ça a été au tour du script du pilote de Lanterns, puis de la série dans son ensemble, et on s'est dit que c'était génial, vraiment de superbes histoires. Et ça a aussi été le cas pour certains projets dont les gens n'ont pas encore entendu parler pour le moment, une paire de films et une série télévisée qui ont reçu leur feu vert, ou sont sur le point d'être validés.
Mais c'est là-dessus qu'on va se baser, sur l'écriture. Parce que, à la fin de la journée, ce qui importe le plus, c'est d'être heureux de pouvoir raconter telle ou telle histoire. Et quand ce sera le cas pour The Brave & the Bold, alors on pourra mettre le film en développement."
Collider ajoute une mention pour préciser que la chauve-souris ne ferait pas partie de l'aventure DC Studios avant la sortie de The Brave & the Bold (dans un passage qui n'est malheureusement pas cité, on prendra donc une paire de pincettes pour être bien sûr que le site n'a pas surinterprété les propos du réalisateur). Aux dernières nouvelles, Andy Muschietti, responsable du film The Flash, avait été embauché pour se charger de la mise en scène sur cette nouvelle adaptation de Batman (qui sera aussi la première à introduire le personnage de Damian Wayne pour le cinéma), à voir si ces plans seront amenés à changer au fil des prochaines années.
On comprend au passage que cette décision de remettre le héros de Gotham City à plus tard tombe dans un certain contexte : les vedettes de The Batman (Robert Pattinson et Colin Farrell, tout du moins) ont signé un contrat de trois films pour la franchise pilotée par Matt Reeves, et dans la mesure où celle-ci reste autonome et fonctionne bien de son côté, il n'est pas nécessaire pour Warner Bros. de pousser une nouvelle itération de Bruce Wayne dans l'immédiat. Accessoirement, le reste de l'univers DC Comics est suffisamment riche pour exister sans la présence paternelle de sa meilleure mascotte, et pour une fois, peut-être est-ce enfin l'occasion d'aller chercher des héros de plus petit calibre plutôt que de se précipiter vers la Justice League et ses figures classiques. Hey Ambush Bug, c'est peut-être enfin la chance que tu attendais depuis si longtemps.