Difficile de ne pas être tenté de gâcher (encore) un paragraphe de texte en dégainant la panoplie de sarcasme habituelle. Oui, encore du Batman dans le DC Black Label. En mettant de côté les projets consacrés à d'autres figures de Gotham City (Joker, Harley, Catwoman, le Riddler), l'annonce de la série The Bat-Man : First Knight marque tout de même la quinzième entrée du chevalier noir dans les murs de cette petite enclave éditoriale consacrée aux projets pour adultes. Sur quarante-huit séries, soit un bon tiers, à la louche, ou la moitié si la liste devait s'étendre à tous les personnages affiliés à la chauve-souris.
Malheureusement, le constat est généralement le même : ces séries sont souvent de qualité, et permettent à des artistes relativement rares (Christian Ward, Rafael Grampa, Greg Smallwood, Cliff Chiang) de s'exprimer sur les super-héros sans la pression du mensuel ou d'un éditorial trop envahissant. Le Black Label aurait même plutôt tendance à tirer le médium vers le haut depuis son apparition, au point que certaines tranches du lectorat ne consomment plus que cette offre isolée, au mépris des séries en continuité.
'Voyez, on a même gâché deux paragraphes finalement'
Cette fois, le titre est une création de Dan Jurgens et de Mike Perkins. Deux habitués de chez DC Comics, et qui avaient visiblement envie de s'amuser avec la chauve-souris dans un environnement déconnecté de toute utilité au présent. Et pour cause : l'histoire remonte aux premières années de Batman, à la fin des années trente, dans le paysage d'une Gotham City préoccupée par la montée des idéaux fascistes, de la proximité d'une guerre mondiale qui semble désormais inévitable, tout en baignant encore dans les obsessions mortifères du pulp de cette période de fiction.
Voici le résumé officiel :
"The Bat-Man : First Knight démarre en 1939. Le monde est encore sous le choc des horreurs de la Première Guerre Mondiale, et sur le point de sombrer dans un conflit encore plus violent. Le fascisme est en marche et rassemble ses forces dans les recoins les plus sombres des Etats-Unis.
C'est dans ce contexte qu'une série de meurtres violents se déclare à Gotham City. L'apparition soudaine d'un mystérieux justicier, connu sous le nom de The Bat-Man, amorce un mouvement de panique au sein des têtes pensantes de la cité, qui redoutent un effondrement des institutions. L'enquête sur les meurtres fait apparaître une donnée illogique, surnaturelle : toutes les victimes sont des criminels, condamnés à mort sur la chaise électrique. Lorsque le Bat-Man réalise cette impossible anomalie, sa capacité à survivre aux évolutions brutales du monde qui l'entoure va être sérieusement remise en question !"
En somme, un Batman qui renoue avec ses racines et son identité de vengeur masqué monstrueux dans une ville en proie au désordre, au chaos et à un effondrement des valeurs fondamentales face à la réalité historique. Le titre est annoncé dans le format traditionnel des séries du DC Black Label : en trois numéros étendus de 48 pages, avec la fournée habituelle de couvertures variantes. Pour le premier numéro, en plus de la principale de Perkins, DC Comics a commandé différents travaux aux artistes Ramon Perez, Jacob Phillips et Mark Aspinall.
The Bat-Man : First Knight #1 est attendu pour le mois de mars 2024. L'éditeur glisse quelques premières planches dans l'annonce, dans lesquelles Mike Perkins part à la recherche de l'esprit rétro' des premiers comics consacrés à la chauve-souris.
