La sanction vient de tomber. Depuis plusieurs semaines, les analystes du marché du box office s'interrogeaient sur la capacité de Warner Bros. a transformer l'essai de la CinemaCon pour le film The Flash - vendu à l'époque par la presse comme une franche réussite, et par les officiels du studio comme un projet de grande envergure. Plus tard, les prévisions auront tablé sur une ouverture plus basse que prévu compte tenu de ce brouhaha médiatique, avec un modeste score 70 millions sur l'ensemble des trois jours d'ouverture aux Etats-Unis.
Il apparaît finalement que le film d'Andy Muschietti n'arrivera même pas à toper ce montant : sur le premier weekend, The Flash ne sera parvenu à engranger qu'un ensemble de 55 millions de dollars sur le marché américain, et 75 millions de dollars à l'international, sur 78 territoires. Soit 130 millions au global, dans la moyenne basse des blockbusters modernes. Aux Etats-Unis, Warner Bros. enregistre un démarrage inférieur à celui de Black Adam (67 millions sur le premier weekend), ce qui n'a rien d'un signal rassurant compte tenu de l'échec financier de cette autre production costumée de l'univers DC.
Flashpoint Zero
La rédaction de Variety observe un net contraste entre les discours enthousiastes des pontes de Warner Bros., dont le président David Zaslav qui présentait le film de Muschietti comme "le plus grand film de super-héros de tous les temps", et le consensus critique définitif. A noter tout de même : sur RottenTomatoes, le projet enregistre tout de même un accueil favorable avec 67% d'avis positifs, loin devant les 38% de Black Adam ou les 46% d'Ant-Man & the Wasp : Quantumania. En somme, l'échec commercial qui s'annonce ne saurait se justifier par la qualité intrinsèque du résultat final.
Les explications seront à trouver ailleurs : l'interprète du personnage principal et son actualité judiciaire chargée (à ce sujet, la rédaction du Hollywood Reporter rappelle que 73% des premiers spectateurs de The Flash sont des hommes - une donnée à interpréter selon plusieurs facteurs, mais tout de même bonne à prendre), la difficulté pour Warner Bros. de mobiliser les foules au moment où l'ancien univers s'apprête à subir un reboot général, ou bien peut-être, plus simplement, la situation de feu croisé entre tous les blockbusters tombés récemment. Dans la queue de comète de Guardians of the Galaxy vol. 3, l'endurance de Spider-Man : Across the Spider-Verse, le lancement de Transformers : Rise of the Beasts, et l'attention du public accaparée par Barbie ou Oppenheimer, The Flash a eu du mal à créer l'événement.
En parallèle, on observe d'ailleurs un lancement difficile pour Elementals, le dernier né des studios Pixar (44,5 millions au box office mondial...), un signal éventuel de la difficulté se déplacer vers les salles compte tenu de l'offre chargée. Accessoirement, Spider-Man : Across the Spider-Verse se rapproche des 500 millions de dollars, avec une fin de weekend crantée à 491 millions.
Warner Bros. espère désormais atteindre les 60 millions aux Etats-Unis dans la journée de demain (la journée de ce lundi sera fériée pour les copains d'Amérique, ce qui a généralement tendance à favoriser les entrées en salles).