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Guardians of the Galaxy vol. 3 : l'un des rares blockbusters rentables de cette année ?

Guardians of the Galaxy vol. 3 : l'un des rares blockbusters rentables de cette année ?

NewsCinéma

L'année est sur le point de s'achever. Les sapins sont réapparus dans les vitrines, les marchés de Noël ont dégainé les cuves de vin chaud, pépère et mamie ne savent toujours pas quoi vous offrir (et vous avez honte de leur demander du fric, alors il faut choisir un cadeau qui pourra se revendre, discrètement, sur leboncoin). Les cinéphiles préparent leurs indispensables classements des meilleurs films de ces douze derniers mois, et les sites spécialisés chaussent les bottes et les gants pour aller se recueillir auprès de leurs propres marronniers personnels. Alors. Qui c'est qui a gagné du pognon cette année ? Hein. Alors.

Barbie, Oppenheimer, James Gunn... Et puis ?

La rédaction d'IndieWire a profité de l'accalmie de ces dernières semaines pour publier une sorte d'état des lieux des grosses productions de 2023. Effectivement : on aurait tort de l'oublier, mais cette année a été durement frappée par la réalité du marché du cinéma moderne contre la flambée des budgets, avec des productions chiffrées à plus de deux cent millions de dollars (voire trois cent millions, à plusieurs reprises). Cette liste comprend plus d'une dizaine de films, parmi lesquels les mastodontes Fast X (340 millions), Indiana Jones 5 (300 millions), La Petite Sirène (297 millions), Mission Impossible 8 (291 millions), etc.
 
Pour le grand public, cette compréhension du budget de production contre le montant global généré au box office passe pour de moins en moins floue - dans la mesure où les échecs de ces dernières années ont permis de vulgariser le fonctionnement de cette équation. D'une part, si un film coûte 200 millions de dollars, on estime qu'il lui faudra au moins 400 millions en moyenne pour rentrer dans ses frais, dans la mesure où l'exploitation (les salles de cinéma, les taxes, les partenariats sur différents territoires) vont capter une part considérable des sommes perçues. Sans oublier les versements en intéressements (pour les studios tiers qui participent à la co-production, les fournisseurs externes, les vedettes qui ont signé tel ou tel avantage sur contrat, etc). Et surtout, les 200 millions de budget de production ne comprennent pas les coûts publicitaires : campagnes de promo', affichage, circuits d'avant-premières, achats d'espaces publicitaires, versements aux influenceurs éventuels, etc.
 
Pour résumer, un film qui aurait donc coûté 200 millions devrait nécessairement rapporter autour de 500 millions de dollars pour générer un profit. Alors, pour les productions qui dépassent pas ce montant de production, déjà très élevé, la quête du premier point d'équilibre devient encore plus inaccessible, par effet multiplicateur. Sans même rentrer dans le détails des logiques boule-de-neige : si un film a coûté très cher, un studio va peut-être décider d'investir énormément d'argent dans le marketing pour minimiser les risques, et donc, faire monter la facture globale d'un cran. Et si le milliard de dollars au box office était devenu une sorte de norme pour les productions à gros budget avant la pandémie de COVID, celui-ci est aujourd'hui devenu un stade quasi-inaccessible à la majeure partie des longs-métrages, même pour certaines franchises très installées.
 
Voici la liste des échecs de cette année, selon IndieWire :
  • Fast X (340 millions de budget, 714 millions au box office)
 
  • Indiana Jones & the Dial of Destiny (300 millions de budget, 384 millions au box office)
 
  • La Petite Sirène (297 millions de budget, 570 millions au box office)
 
  • Mission Impossible Dead Reckoning Part 1 (291 millions de budget, 568 millions au box office)
 
 
  • The Flash (220 millions de budget, selon IndieWire, 271 millions au box office)
 
Le site ne propose pas de catégorie séparée, mais l'objectivité pousse tout de même à former un groupe à part pour la catégorie des échecs "relatifs". A savoir, des films qui n'ont pas aussi bien fonctionné que prévu, mais qui ont peut-être réussi à générer un profit, ou qui se sont arrêtés suffisamment proches de la ligne d'arrivée pour ne pas être pris dans la même nasse.
  • Ant-Man & the Wasp : Quantumania (200 millions de budget, 476 millions au box office), un score décevant pour cette production censée ouvrir la Phase 5 et amorcer le nouveau grand méchant des prochaines années de la saga Marvel Studios
 
  • Elemental (200 millions de budget, 496 millions au box office). Une astérisque pour ce produit en particulier : selon toute vraisemblance, celui-ci aurait bel et bien fini par rembourser, d'après le président de Pixar. IndieWire estime que le résultat final est tout de même un échec compte tenu des chiffres habituels de la compagnie, mais après un démarrage extrêmement compliqué, plusieurs observateurs spécialisés estiment que Disney a réussi à sauver les meubles en décidant de soutenir le film dans la durée.
 
  • Transformers : Rise of the Beasts (195 millions de budget, 439 millions au box office). Là encore, difficile de statuer sur un échec franc et complet. En comparaison des anciens scores de la saga Transformers sous le règne de Michael Bay, oui, Rise of the Beasts offre une perspective décevante, mais rien de gravissime pour une saga aussi poussiéreuse et déjà largement essorée à Hollywood.
 
En définitive, le seul bon élève des productions à plus de 200 millions cette année serait donc... Guardians of the Galaxy vol. 3. Le film de James Gunn profite d'une enveloppe confortable de 250 millions en budget de production, et a obtenu 845 millions sur l'ensemble de son exploitation au global. Ce qui signifie que le long-métrage a probablement rapporté plus de 150 millions de dollars au groupe Disney, une fois les calculs de pertes et profits mis dans la balance. Une franche réussite, et le seul à tenir bon face à la résistance globale du public contre les grosses productions ou les franchises vieilles de plus de dix ans (Fast, Mission Impossible, Transformers, etc).
 
Dans le même temps, vous remarquerez que Disney occupe une place conséquente dans cette liste de contre-performances. Encore incapable de se désolidariser de l'ancienne stratégie en vogue à Hollywood pendant les années pré-COVID ("gros budget = gros succès"), le studio a dû encaisser une avarie extrêmement grave à l'échelle de cette année. The Marvels, Indiana Jones, Ant-Man, ces différents projets devraient enregistrer une perte nette de plusieurs centaines de millions de dollars, sur chaque trimestre, face à une économie du streaming qui n'a pas été en mesure de générer le nouvel eldorado promis par les financiers, qui estimaient pouvoir se passer définitivement des salles de cinéma à l'époque de la pandémie. En parallèle, le nom de Warner Bros. apparaît moins fréquemment dans cette liste. Pourtant, les productions du groupe restent globalement déficitaires (Shazam : Fury of the Gods, Blue Beetle), mais ont simplement été financées pour moins cher. Ne manque finalement qu'un dernier postulant dans cette catégorie : Aquaman & le Royaume Perdu avec ses 205 millions de budget annoncé ("haha"), et un démarrage qui s'annonce déjà extrêmement tendu.
 
Les enseignements de cette année de cinéma devraient commencer à se faire sentir d'ici deux ans, avec des projets qui coûteront peut-être moins cher, ou des stratégies de mise en place à revoir. En ce qui concerne James Gunn, cinéaste déjà connu pour rendre ses productions à l'heure et en-dessous du budget prévisionnel, cette statuette de "champion des blockbusters" devrait lui assurer une certaine liberté au poste de président de DC Studios. En somme, une année qui ne se termine pas si mal... pour quelques uns.
 
Corentin
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