Une nouvelle année commence pour le cinéma américain. Il est donc temps de méditer à tête reposée sur les sorties de l'an passé. Et dans cette petite liste de productions, la catégorie des super-héros aura accueilli quelques poids lourds de l'échec - à commencer par The Flash, qui risque bien de rester comme l'un des objets de cinéma les plus curieux de la période moderne. Une sorte de synthèse de tout ce qui ne va pas dans les adaptations de comics : projet guidé par les producteurs, de longues années de réécritures, un résultat ni rentable ni mémorable, campagne de promo' chargée en sous-entendus et en regards du coin de l'oeil, bref, une fascinante Créature de Frankenstein construite différents morceaux des défauts de l'industrie.
A un détail près
Oui, une chose manque toutefois dans cette équation parfaite du film voué à l'échec. Effectivement, si le cinéma des super-héros n'est pas forcément connu pour avoir accouché d'œuvres formidables, on a pris l'habitude de voir apparaître dans les séquences de post-mortem (après la sortie d'un film ou d'une série) les habituelles vagues de concept arts de la part des artistes embauchés sur le projet. Et souvent, ces petites périodes nous permettent de réaliser ce à quoi aurait pu ressembler l'adaptation en question, si la production s'était montrée un peu plus souple, plus proche des comics, ou simplement plus créative. Pensez
à Ant-Man 2, par exemple,
à Birds of Prey ou
à Hawkeye.
Dans le cas de The Flash - et c'est assez étonnant pour un film qui sera passé par une telle quantité de réécritures - les concept arts sont en définitive... assez proches du résultat final. L'artiste Andrew Domachowski a récemment publié ses illustrations préparatoires pour le long-métrage d'Andy Muschietti. Pas de surprise à l'horizon, pas de version alternative des costumes, en somme, comme dans le cas de Batman il y a quelques mois, rien de particulièrement original à se mettre sous la dent. Voyez plutôt.
A se demander si les différentes bibles graphiques qui ont été réalisées lors des différentes itérations du film n'ont pas simplement été jetées à la poubelle. C'est dommage : imaginez la quantité de bonus de DVDs qu'on aurait pu assembler, avec cinq films bonus au film principal, tous différents et probablement meilleurs, en se basant sur le travail des metteurs en scène, scénaristes et artistes embauchés à chaque nouvelle passe. Malheureusement, dans la mesure où Warner Bros. a préféré mettre la poussière sous le tapis, cette masse de contenu risque bien de disparaître dans les limbes d'Hollywood pour de bon. Bref. C'était The Flash.