Avec la sortie toute proche de Guardians of the Galaxy vol. 3, James Gunn réalise l'habituelle tournée des rédactions pour les entrevues de routine. De passage chez RollingStone, le metteur en scène a eu droit à un colonne assez importante en forme de résumé fleuve de la création de cette trilogie prise dans la masse, à part du corpus formaté des productions Marvel Studios. Dans le tas, pas mal de choses à retenir (mais beaucoup d'anecdotes déjà assez connues), que vous pourrez retrouver en lien source si le coeur vous en dit.
Mais aussi, un point de vue présidentiel
Puisque
Gunn n'est plus un simple réalisateur à l'échelle de cette industrie consacrée aux héros et héroïnes en costume moulant. En acceptant de gouverner la nouvelle structure
DC Studios, l'homme est désormais attendu au tournant - et la moindre de ses déclarations est nécessairement passée au microscope, comme un communiqué ou une note d'intention à hauteur d'entreprise. Or, depuis ces derniers mois, le cinéma des super-héros accuse un bon coup d'essoufflement. Les échecs en cascade
de Black Adam,
Ant-Man & the Wasp : Quantumania et Shazam : La Rage des Dieux posent de sérieuses questions aux sociétés en charge de ces différents projets. Et dans la mesure où
Gunn gouverne désormais un des deux navires les plus importants du secteur, son avis compte. De gré ou de force.
Voici ce que le réalisateur a eu à dire au sujet de ce débat du moment - la prophétie de la "super-héros fatigue" et de la mort annoncée du répertoire, un thème qui revient d'années en années au gré des échecs et des succès de l'une ou l'autre proposition artistique.
"Je pense que cette fatigue existe, effectivement. Mais je ne pense pas que ça ait à voir avec les super-héros en eux mêmes. Ca vient plutôt du genre d'histoires qui sont racontées, et du moment où on finit par perdre de vue l'enjeu principal, c'est à dire, les personnages. On adore Superman, on adore Batman, on adore Iron Man. Parce que ce sont des personnages formidables qui nous tiennent à coeur, mais lorsqu'ils se résument à un gloubiboulga une fois porté à l'écran, on finit par s'ennuyer. En ce qui me concerne, j'ai fini par trouver la plupart des films à spectacle dans ce genre assez fatigants. Parce qu'ils manquent d'un ancrage émotionnel.
Et ça, ça n'a rien à voir avec le fait qu'ils représentent des super-héros ou non. S'il n'y a pas d'histoire à la base, s'il ne s'agit que de voir deux trucs s'entrechoquer l'un contre l'autre, peu importe si ça ces moments d'action sont intelligemment faits ou non, peu importe la qualité des designs et des effets spéciaux, ça fatigue. Et je pense que ça, oui, c'est un vrai problème."
En somme, un résumé de la situation qui se cantonne à l'habituel constat du retour à la base des choses - le scénario, les personnages, l'aspect humain et le besoin de raconter quelque chose avant même de mettre la machine en route. On remarque étonnamment que Gunn considère les effets spéciaux comme l'un des éléments secondaires, ce qui paraît somme toute étonnant dans la mesure où ce sujet fait partie des griefs les plus fréquents au sujet du cinéma des super-héros.
A voir maintenant comment Gunn appliquera cette politique pour les prochaines années de DC Studios. On imagine que la consigne est claire : scénario, dramaturgie, propos, récit, et ensuite divertissement et scènes d'action. A voir.