Dans les discussions qui auront accompagné la sortie de Terminator : Dark Fate, Tim Miller aura eu, à plusieurs reprises, l'opportunité de revenir sur le cas Deadpool 2. Responsable de la mise en scène sur le premier volet, le réalisateur avait claqué la porte pendant le développement du second sous le feu de rumeurs et de spéculations variées. Un temps, la théorie en vigueur voulait que le rôle de Cable aurait été à l'origine du conflit, ou que la Fox ne souhaitait pas mettre la main à la poche pour un projet jugé trop coûteux.
Des rumeurs que
Tim Miller lui-même
aura contredit à plusieurs reprises -
Kyle Chandler n'a jamais été envisagé pour le rôle de
Nathan Summers, le film
n'aurait pas coûté si cher que ça, et le ton de cette suite aurait bien été dans le prolongement du premier. En réalité, le cinéaste aura bêtement et simplement abandonné
Deadpool parce qu'il ne se sentait plus aux commandes du projet, le contrôle créatif exercé par
Ryan Reynolds ayant vite pris l'ascendant sur la moindre décision prise en interne. Voilà ce qu'en dit le réalisateur aujourd'hui, aux micros du podcast
The Business de
KCRW.
"Ce qui était clair, c'est que Ryan Reynolds voulait avoir le contrôle de cette franchise. Certains réalisateurs arrivent à travailler comme ça, mais pas moi. Je n'ai pas de problème avec le fait de débattre de certaines décisions, mais si je n'ai aucun moyen de me faire entendre, je n'ai pas envie de discuter. Et je ne pense pas que l'on doive négocier à chaque décision prise dans le processus de création, il y a juste trop de choses sur lesquelles on doit se battre. Et puis, Ryan est la figure de proue de Deadpool, il était l'élément le plus important, et de loin. Donc s'il décide de s'approprier le contrôle, il s'approprie le contrôle.
J'ai toujours été assez bon dans le fait de passer à autre chose. Au début, j'avais réellement envie de m'investir, et puis à un moment donné, j'en suis arrivé à ce moment où il y avait une décision à prendre, et il se trouve que je suis plutôt doué pour mettre ça derrière moi. On a eu une réunion à la Fox, l'ordre du jour était clair, alors je leur ai dit 'j'ai saisi, je démissionne, et vous n'avez qu'à faire ce que vous voulez.'"
En lieu et place, Reynolds se sera rendu responsable d'un énième cas de "femme dans le frigo" en faisant assassiner l'héroïne en début de film, pour servir de motivation scénaristique au héros. Cela étant, le très bougon Tim Miller aura récemment déclaré que l'expérience de Terminator : Dark Fate n'aura pas forcément été en sa faveur, expliquant que James Cameron se sera à son tour approprié le contrôle créatif du projet et ne souhaitant plus travailler, à terme, avec ce producteur.
Sempiternel voyage pour l'indépendance artistique dans un océan de franchises bien gardées, par des chefs de projet caractériels pour qui le réalisateur n'est qu'un salarié de plus - en résumé, on conseillerait à Miller de quitter pour un temps le cinéma de licence pour les plus vertes prairies de l'indépendance (quitte à monter une assoce avec Neil Blomkamp, les deux copains auraient sans doute deux trois anecdotes à partager).
23 Novembre 2019
jhudsonAu cinema tout est question de rapport de force et surtout d'égos.
C'est le nom du producteur qui est mentionné en premier au générique , histoire de montrer qui est aux commandes.
Tout ceux qui travaillent dans l'industrie le savent et pourtant de nombreux réalisateurs se font ENCORE avoir ....
Un film n'est souvent qu'une suite de compromis.
Dans le genre Super Héros , Richard Donner a été viré de Superman 2 car il s'entendait mal avec un producteur.
23 Novembre 2019
War MonarchDonc c'est vraiment à cause de Reynolds? Après dans ce genre de cas, je ne pense pas que l'acteur même si il veut s'investir, doit avoir un contrôle à 100%, ça doit toujours être du 50/50, le film doit être porté par le réal' ET l'acteur. Par exemple ok Margot Robbie a maintenant un gros rôle de productrice pour BoP, Warner lui a confié un certain pouvoir mais je préfère quand même que Cathy Yan ait quelque chose à dire dedans, pareil pour Henry Cavill ou The Rock, c'est des acteurs qui veulent s'investir plus que d'ordinaire dans leurs projets mais là encore je préfère que ce soit du 50/50 même s'ils sont plein de bonnes intentions. Tim et Ryan sont l'exemple du pourquoi je pense ça (tandis que Todd et Joaquim sont l'inverse)