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Amazing Spider-Man #1 : la définition même du Fresh Start

Amazing Spider-Man #1 : la définition même du Fresh Start

ReviewMarvel
On a aimé
• Dense du côté des pages
• La réponse aux années Dan Slott
• Pose vite ses directions et premières décisions
On a moins aimé
• Retour aux sources brutal
• L'impression de ne faire que tourner en rond
• Spider-Man n'est pas drôle
• Un numéro juste moyen ?
Notre note

A l'image de Grant Morrison sur Batman, Dan Slott aura eu, à travers un run extraordinairement long, l'opportunité de révolutionner un héros. Le Tisseur a été transformé, considérablement. De l'appareillage classique de Mary Jane, des vilains à répétition et des difficultés de Peter à payer son loyer ou de Spider-Man à être accepté comme une figure héroïque, Slott aura été plus loin. Certains (nombreux) diront même trop loin.

Lassés du fameux principe de suivi qui permet - d'ordinaire - à un auteur de récupérer l'héritage de son prédécesseur pour poursuivre son run dans telle ou telle direction, Marvel a récemment proposé l'initiative Fresh Start, qui correspond pour certains héros - et pas tous, heureusement - à un retour au classique. L'arc de Nick Spencer entamé dans cet Amazing Spider-Man #1 ne s'en cache d'ailleurs pas : il s'appelle Back to Basics, histoire de donner la mesure.
 

 
On va donc oublier. Par un coup de baguette magique appelée Secret Empire, on oublie Parker Industries, on oublie la fortune, les gadgets, on oublie le Peter qui a su aller plus loin que le statut de laborantin occasionnel, le reporter fauché contraint à s'auto-diffamer, et une vie amoureuse qui n'évoluait pas qu'autour de Mary Jane. La raison à cela est simple : les lecteurs qui n'accrochaient pas au style de Slott et trouvaient que le scénariste avait dénaturé l'Araignée étaient très nombreux, très sonores, et aussi, souvent, très pertinents.
 
En particulier sur des arcs comme Superior Spider-Man ou dans le traitement général du scénariste sur les vilains, Doc Ock tout spécialement. Marvel a donc répondu à la demande. Si vous vouliez le Peter classique, ce premier numéro se charge de balayer jusqu'au moindre reste du run de Slott, la moindre avancée positive ou négative, le moindre élément qui distançait Parker du statut que lui a toujours conféré son socle de pré-requis. Le revoilà pauvre, paumé, raillé par ses collègues, revenu en bas de l'échelle. Et sa vie amoureuse reprend le chemin que l'on a toujours connu.
 
Nick Spencer développe assez vite ses idées avec un certain sens de l'absurde et de l'ironie en voix off, pas désagréable, surtout sur la fin avec l'analyse de Mysterio sur les situations qui se répètent éternellement. On peut y lire comme une note d'intention du scénariste qui promet que tout ne sera pas exactement comme avant au fil de son run, qu'il compte bien proposer quelques avancées de son côté, et probablement plus dans la vie intime du héros que dans son rapport au costume.
 

 
Le problème est que Spencer semble presque se forcer. Tout particulièrement du côté des blagues et du caractère verbeux de Spidey - un personnage bavard, mais qui ne semble ici s'exprimer ou ne penser qu'en blagues rarement marrantes. Un clown que le Kingpin semble mieux cerner que son propre scénariste - à moins qu'il ne s'agisse d'un autre commentaire méta', et dans les deux cas, le procédé paraît trop facile compte tenue de l'aspect cynique du numéro.
 
Puisque, on peut analyser la démarche comme la première brique d'un run de long terme, mais Slott a été tellement loin qu'il est probable que Spencer se montre plutôt mesuré et reste ancré à cette image de héros friendly neighborhood. Autant dire que si c'est le cas, non seulement Marvel écrase toutes les choses qui ont été faites par le passé, bonnes comme mauvaises, mais annule l'idée même que ses héros puissent dépasser le cadre conventionnel. Comme si chaque run devait être annulé par l'auteur suivant et que toute forme de nouveauté était à proscrire. 
 
Même sans extrapoler si loin, on peut regretter que le numéro fasse si peu d'efforts. Ce début de Spider-Man ressemble à n'importe quel début de Spider-Man, avec une exagération des tropes classiques de héros paumé, mal aimé et incompris qui frisent le grotesque (du côté de Tante May par exemple, ou de la façon dont Peter perd coup sur coup sa réputation et deux de ses jobs dans la foulée). Ryan Ottley correspond, à sa manière, à un autre style de demande : le Spidey classique, mi-cartoony mi-dynamique, une véritable école de dessin au sein de Marvel. Là-encore on n'est pas surpris, l'ensemble se laisse regarder et est même plutôt joli quand le scénariste fait l'effort, mais rien qui accroche réellement la rétine ou justifie un quelconque emballement.
 

 
En bref, du Spider-Man, très classique. Sans effort, sans beaucoup d'énergie, simplement, du Spider-Man comme l'habitude commande et que les lecteurs réclamaient. Il est dommage que Marvel ait pensé que la seule réponse à apporter à ces années Dan Slott soit un tel retour en arrière - puisque, autant le style du scénariste avait effectivement fait son temps depuis bon nombre d'années, autant penser qu'il n'y ait aucun juste milieu et que la seule solution soit chaque fois d'effacer et de repartir à zéro passe encore moins bien après One More Day. Cela étant, le relaunch s'appelle Fresh Start, il ne fallait sans doute pas attendre plus.
Illustration de l'auteur
Corentin
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Commentaires (13)
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Avatar de lucas cage

17 Juillet 2018

lucas cage

Le peter Parker "mr tout le monde" me manquais.. Le récit de Slott a eu le mérite de fair bouger les choses un peu trop dirons certains.. dans l'absolu Spencer est l'homme de la situation je l es trouvé impeccable sur Cap America Sam Wilson

Avatar de Nick Furax

17 Juillet 2018

Nick Furax

J'ai pas encore lu le numéro, mais ce que je ne comprends pas dans tes reproches, Corentin, c'est que Slott lui-même a réduit Parker Industries en cendres... c'est le fait que ça ne soit même pas mentionné dans le numéro de Spencer qui te dérange ?

Avatar de Corentin

16 Juillet 2018

Corentin

"Le perso n’a pas besoin de repartir sur un twist il a déjà été trop tordu récemment. "
C'est une vision des choses, mais ça sous-entend qu'il y a deux façons de faire : la zumba de Slott ou la facilité du Fresh Start. Entre le délire out of character et le stéréotype absolu, il y a d'autres trucs à tenter éventuellement.

Ce qui est d'ailleurs paradoxal, de vouloir répondre à un élément de continuité aussi ancien en gommant ce qui s'est fait dans l'intervalle. Perso' je n'aime pas le run de Slott mais je trouve ça glauque de réduire son passage à si peu, et si vite. C'est une réponse à une demande, l'application d'une logique qui fixe les héros à un éternel surplace narratif.

Puis "tu aurais arrêté des comics de super héros après 3 ans, te sentant trahi par tant de facilité par tous ceux qui ont continué. ", cette logique de marche ou crève n'a aucun sens, ou alors t'acceptes que personne ne prenne plus de risques et qu'aucun twist ne serve à rien.

Avatar de Corentin

16 Juillet 2018

Corentin

Swamp Thing s'est décidé sur les décennies qui ont suivi, la majeure partie des runs considèrent encore qu'Alec Holland est mort. Ca a aussi permis de créer le panthéon du green, du red, du rot, des éléments qu'aucun auteur n'a remis en question. Brock a aussi évolué de son côté et Agent Venom a été un des meilleurs runs sur le personnage, si bon qu'on a laissé des pouvoirs à Thompson après lui avoir retiré le symbiote.
Donc une évolution qui dure.

Ensuite, y a une différence entre "ne pas utiliser un élément" et le flinguer. Damian existe encore, Parker Industries a été réduit en poussière. Donc c'est exactement ce que je dis : tu détruis ce qu'a fait l'auteur d'avant plutôt que de le laisser dans un coin pour ceux qui voudraient s'en reservir.

Accessoirement y a une review avec plein de paragraphes là-haut qui vont un peu plus loin que reprocher à ce numéro #1 "d'être un numéro #1". Je lui reproche aussi d'être mou, forceur et mal écrit.

Avatar de Robb Stark

16 Juillet 2018

Robb Stark

J'avoue que ce débat pique un peu ma curiosité, ça m'intrigue de voir comment ils reviennent sur OMD notamment.

Avatar de Teclis452

16 Juillet 2018

Teclis452

Alors "Vitto" je suis entièrement d'accord avec toi. Surtout sur" One more day "et"One moment in time".

Cela fait plus de 10 ans que nous attendons la relance de cette intrigue. Nous avons eu trop de teaser dans les Deadpool/spiderman et les "The amazing Spider-man". Il est temps de revenir sur ce point. Et ce Amazing Spider-Man #1 commence le retour sur cette partie.

Maintenant on attend le retour de Mephisto ...

Avatar de Darki21

16 Juillet 2018

Darki21

Oulala je regrette la période où Peter Parker était devenu Tony Stark 2.0

Dan Slott va nous manquer !

Avatar de Ian0delond

16 Juillet 2018

Ian0delond

Autre truc très con, tu reproches à un numéro 1 d’être un numéro 1 qui marque le début d’un run après un autre run de 10 ans. Ça serait desservir le perso que de l’envoyer dans l’espace quand il faut un point d’entré qui soit plus récent que Big Times ou Superior. Le perso n’a pas besoin de repartir sur un twist il a déjà été trop tordu récemment.

Pour un Spider-Man loser tu as Miles. Mais le problème c’est pas justement que c’est lui fait la redondance en se retrouvant à coexister avec un Peter Parker alors qu’il devait le succéder dans un autre univers ? D’ailleurs si tu veux lire ses aventures, ça ne sera pas pour tout de suite vu que c’était pas pressé pour suivre Brendis sur le perso. ??Certes ce n’est pas du continuity porn ou ça va raconter une histoire là où il y avait une incohérence, mais le numéro s’arrête parfois lourdement pour se positionner comme suivant le travail de Slott.

Avatar de Ian0delond

16 Juillet 2018

Ian0delond

Puis Swamp Thing pendant 30 ans n'a jamais pu se décider s'il était un homme ou un esprit de la nature qui se prenait pour un homme, Agent Venom était un aparté avant de revenir à Eddie Brock, Superman doit littéralement être tué puis avoir la magie d'un dieu pour avoir ce changement récent.

Malhonnête et facile c'est une interprétation d'une convention du genre. Invincible (dessiné aussi par Ryan Ottley) a subverti ce trope en rendant permanent chaque twist. Résultat, à force d'aventure le teenager type Peter Parker devient roi de l'Univers en moins de 150 numéros et Kirkman communique sur l'arrêt de la série en disant que c'est absurde de continuer. Et tu le sais, autrement tu aurais arrêté des comics de super héros après 3 ans, te sentant trahi par tant de facilité par tous ceux qui ont continué.

On a toujours des choses qui se rajoutent, comme Damian pour Batman c'est pas car c'est pas utilisé que ça n'existe pas. Ici Superior est la base sur laquelle repose l'histoire.

Avatar de Corentin

16 Juillet 2018

Corentin

Puis "Parker Industries était foutu dès le départ", no offense mais je déteste cette vision des comics. À une époque Swamp Thing était juste un type changé en plante, Venom était juste un vilain de Spidey, Superman avait pas de gosse. Et puis il y a eu Moore, Agent Venom et Dan Jurgens.
Bien sur que les personnages de comics peuven évoluer. Perso' ce Spidey que Spencer semble (sans présager du futur) vouloir ramener je l'ai déja lu. C'était cool mais si je veux lire un galérien de soap opéra j'ai Miles Morales. Spider-Man peut grandir.
Et je comprends, je n'étais pas un grand fan de Slott mais là, c'est le niveau max de la facilité

Avatar de Corentin

16 Juillet 2018

Corentin

Ça ne rend pas le numéro meilleur ni le process moins malhonnête. Et la comparaison avec Batman appuie cette idée : on n'a pas eu besoin d'effacer Damian pour revenir à ce qui se faisait avant Morrison. Les scénaristes ont le choix d'utiliser l'image du père ou non, mais on n'a pas tué mécaniquement le personnage pour être sur que ça ne reviendrait plus.

Avatar de Ian0delond

16 Juillet 2018

Ian0delond

Peter Parker est défini par son incapacité à assumer les responsabilités d'un trop grand pouvoir. Parker Industry était foutu dès le départ, comme son poste de rédacteur obtenu grâce au même mensonge.

S'il y a une chose que Spencer aime faire c'est jouer avec la continuité. Le premier numéro fait le point sur les dix dernières années de continuité, de Mephisto à l'après Parker Industry. Peter va payer pour briser son pacte avec le Diable (avec lequel Spencer a joué dans Damnation il y a quelques mois). Le prochain arc sera la suite de Spider-Verse. La présence du lézard fait aussi écho à the Clone Conspiracy.

Oui Peter Parker revient au stade de loser, mais dans deux ans Bruce Wayne ne va pas non plus prendre sa retraite ou assumer son rôle de père.

Avatar de Vitto

15 Juillet 2018

Vitto

Pas vraiment d’accord sur l’aspect prétendument anecdotique et classique du titre. Pour la première fois, on a un #1 qui attaque tous les problèmes du run de Slott pour responsabiliser le héros et le confronter à des décisions douteuses. Et en parlant de ça, un premier chapitre qui met les deux pieds dans le plat en abordant frontalement OMD et OMIT, c’est à saluer, de même que la volonté de relancer des intrigues laissées en suspend 12 ans plus tôt dans les pages de Friendly Neighborhood Spider-Man (ça vaut ce que ça vaut mais ça a le mérite d’être là).

Bref, très bon numéro pour ma part et ça faisait bien longtemps que je n’avais pas relu coup sur coup un numéro de Spidey. Maintenant, j’espère surtout que Spencer saura tenir ses promesses.