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Legion S02E01 : toujours au-dessus du game

Legion S02E01 : toujours au-dessus du game

ReviewSeries tv
On a aimé• Une richesse visuelle à chaque recoin
• Des nouveautés intrigantes
• Se renouvelle tout en gardant ce qui a plu
• Un casting toujours au poil
On a moins aimé• Quelques longueurs
Notre note

Il y a déjà un an que Legion arrivait sur les ondes de FX (puis sur OCS par chez nous) et nous séduisait avec une proposition artistique forte, sortant clairement du lot de toutes les séries TV adaptées de comics. En s'intégrant librement dans l'univers X-Men de la Fox, Noah Hawley a su démontrer d'un savoir faire indéniable au long de huit épisodes hypnotisants, servis par un casting irréprochable et une façon de mêler visuels et musique pour une ambiance qu'on ne retrouve pas ailleurs. Autant vous dire que ce season premiere porte avec lui de lourds enjeux. Mais on vous rassure d'emblée : Legion trône toujours au-dessus du reste. Merci pour ça.

Ellipse temporelle depuis le cliffhanger de saison 1. David Haller (Dan Stevens, toujours impeccable) est retrouvé par ses collègues d'ex-Summerland. En effet, notre héros a disparu pendant presque un an. Ce qui permet d'instaurer un nouveau statu quo, et d'amener des enjeux d'une toute autre nature, allant au-delà de l'affrontement d'un camp contre l'autre proposé en saison 1. Dans son principe, la trame amorcée de cette seconde saison est simple : Amal Fahrouk est toujours en liberté, et en quête de son corps originel afin de retrouver ses pouvoirs au maximum. Laissant leurs différends de côté, les mutants et la Divison 3 doivent collaborer pour l'empêcher d'atteindre son but. Mais les choses s'avèrent assez rapidement plus compliquées. Il fallait s'y attendre.


Legion nous avait habitué.e.s à ses prises de risques visuelles, sa créativité, tout un jeu pour faire douter le spectateur de ce qu'il voit. A cet égard, tout en partant dans des directions différentes, on retrouve cette sensation de spectacle, de folie continue. Celle-ci se matérialise par une richesse qui impose le respect, alors que les moyens au final, ne sont pas si démesurés. Il suffit de voir comment de simples éclairages néons ou la présence de symboles répétés (l'inspiration Kubrick est toujours aussi présente), dans les décors, dans des détails à l'image, suffisent à véhiculer l'impression de nager dans l'inconnu. Et qu'il est attirant, cet inconnu. 

Le principal enjeu dans cette envie d'ambiance, c'est que Legion ne bénéficie plus de l'effet de surprise. Noah Hawley et ses équipes réussissent à multiplier pourtant à l'envie les idées, visuelles donc, mais aussi narratives. Un découpage par chapitre, ou l'ajout de séquences quasi-pédagogiques sur des questions de psychologie (narrés, surprise, par ce bon Jon Hamm), accompagnent le spectateur dans l'illustration des thèmes qui doivent être abordés au fil de l'épisode. 

Si la première saison de Legion se concentrait sur des rapports à l'échelle de la personne, alors  c'est la folie de groupe qui commence à être abordée par ici. On élargit le spèctre, on voit plus grand, avec une action qui s'étend aussi dans les lieux. La psychologie de David Haller est elle aussi dans un ensemble plus large. En laissant de côté l'idée que sa folie ait seule été provoquée par le Shadow King, et qu'un résidu puisse tout faire basculer. Mais la série ne se perd pas pour autant, bien que le jeu continuel sur les différents plans de réalités puissent parfois donner le tournis. N'est-ce pas ce qu'on est venu chercher ?

On retrouve avec Legion un casting qui reste sur une constante qualitative depuis la première saison. Bien que trop rare ici, Aubrey Plaza reste mystifiante dans son rôle, et les performances d'un Jemaine Clement accompagnent le duo Dan Stevens/Rachel Keller, dépeint en toute justesse. Ce premier épisode ajoute sont lot de nouveaux personnages, dont cette figure envoûtante de l'Amiral Fukyama et de ses accompagnateurs androgynes, un élément dans le cirque du bizarre que constitue la série. Le bizarre, l'étrange, voire l'inquiétant : le tout est hétérogène, jusque dans la technique qui incorpore un peu d'animation, ou fait usage du texte et de dessins de façon habile, pour transcender le simple matériel télévisuel.

Legion n'en oublie pas non plus son matériel d'origine, et pour qui a pu lire du X-Men et les aventures du personnage, les easter eggs se montrent présents. De la mention du père de David Haller à du name dropping (Lazarus, anyone ?), Legion continue malgré tout de s'affirmer comme une série de mutants, sans en reprendre des codes trop explicites. Jouant sur son propre tableau, mais avec une maîtrise qui devrait amener certaines cousines de la Fox à prendre exemple. A cet égard on apprécie aussi la manifestation des pouvoirs qui use au minimum d'effets spéciaux, sans que la supercherie ne soit trop flagrante (quand il s'agit de faire un hors-champ, par exemple).


Et que dire de l'usage du son ? Indicateur narratif à la fois pour les personnages in show et pour le spectateur (vous n'oublierez pas ces claquement de dents), qui manifeste l'aspect paranormal de personnages, il est d'une importance primordiale jusqu'à la bande-son, qui continue d'entraîner avec lui les images. Avec le plaisir de retrouver dès cet épisode une séquence musicale dont Legion a le secret, sous forme de dance battle aussi esthétiquement travaillée que superficielle dans son réel intérêt - mais c'est ce qui est jouissif. Legion est là pour s'étendre comme véritable oeuvre d'art, et n'hésite pas à prendre son temps pour faire la liste de ce qu'elle a à montrer. Quitte à perdre les plus impatients.

Au sortir de ce premier épisode, la confirmation se fait sans doute : Legion est toujours au-dessus du reste de ce que la TV peut nous proposer, en termes de show dérivés de comics. L'ambiance de folie réussit à trouver assez d'idées, dans sa narration, dans le visuel et le sonore, dans ses nouveautés, pour que le tout fonctionne. Quitte à perdre un peu de temps dans ses délires, ou à prendre son temps pour développer une histoire qui se complexifie doucement, Legion fait le pari de vous demander une certaine fidélité. Donnez leur la votre, vous ne le regretterez pas.

Arno Kikoo
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