Depuis maintenant plusieurs semaines, le grand retour de Daredevil est enfin devenu une réalité dans le grand organigramme des productions Marvel Studios. Et déjà, beaucoup de sujets de débats sont apparus autour de cette curieuse série Born Again. Née d'une première intention louable, mais en partie sacrifiée, la série se retrouve finalement coincée dans cette question sempiternelle qui occupe les produits repris en cours de route : qu'est-ce qui était là au départ ? Qu'est-ce qui a été ajouté depuis ? A quelles équipes doit on imputer les qualités ou les défauts ? Difficile à dire dans l'immédiat. En revanche, le public pourra sans doute se mettre d'accord sur un point : Daredevil : Born Again préfère globalement suivre Matt Murdock plutôt que Daredevil. Ce qui signifie... un peu moins de baston ?
Plan Séquence Couloir Obligatoire
Dans la courte liste des scènes de combat proposées par les équipes de Dario Scardapane jusqu'ici, les avis divergent. On comprend globalement que Marvel Studios (et le coordinateur des cascades, Philip Silvera) ont eu envie de convoquer l'esprit violent de la première version de Daredevil à l'époque de Netflix. Pour celles et ceux qui l'auraient ratée, cette série, développée par Marvel Television à l'époque, s'était rendue célèbre pour son utilisation des plans séquences lors des moments d'action. À chaque saison, au moins un combat reprenait ce gimmick dans des contextes de plus en plus tonitruants : un couloir dans la première, un couloir et un escalier dans la seconde, et puis carrément une prison avec un héros entièrement démasqué dans la troisième. D'entrée de jeu, Daredevil : Born Again a voulu coller au modèle en proposant une grosse bagarre entre Matt Murdock et Bullseye inscrite dans cette même philosophie du mouvement.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois que Marvel Studios cherche à piocher dans l'héritage de la série Netflix. Souvenez-vous de la (seule) scène d'action avec Daredevil dans le feuilleton Echo. Déjà à l'époque, le studio avait choisi de communiquer précisément sur cette séquence... comme pour montrer que les équipes étaient capables de faire un effort, et avaient bien compris ce qui fonctionnait à l'époque. Même constat pour Daredevil : Born Again, donc, même si l'éclairage, l'abus d'effets visuels criards et une envie générale de tartiner sur les postures et les clins d'oeils adressés aux fans des comics ont peut-être un peu amoindri l'effet. Mais, bon. C'est l'intention qui compte.
The Daredevil VS Bullseye fight in pre-vis literally looks like one of the best DD fight scenes ever WTF
What happened in the final show to have them turn it into a ton of CG, Silvera and everyone cooked SO hard ???? pic.twitter.com/wrCR1xVZlx
Sur les réseaux sociaux, Philip Silvera, le coordinateur des cascades et le réalisateur de seconde équipe en charge des échanges de mandales sur Daredevil : Born Again, a présenté la version "chorégraphiée" de cette scène. Autrement dit, celle que le bonhomme et ses équipes ont répétée et tournée, sans les trucages numériques, les corrections de dernière minute et les variations dans le montage et la mise en scène. On remarque que Silvera a bien suivi la consigne du plan unique, et que, globalement, le résultat est étrangement plus lisible sans la surcouche d'effets numériques et de filtres colorimétriques. C'est ironique, mais c'est comme ça : quand on voit mieux, on profite mieux.
Pour l'heure, Born Again manque peut-être encore d'une grosse scène de combat aussi ambitieuse pour enfoncer le clou et affirmer définitivement le retour de cette façon de filmer les affrontements (pour ne pas résumer tout l'exercice à un simple gimmick motivé par la nostalgie). Peut-être pour un combat entre le Kingpin et DD en fin de saison.
Et allez, vous avez cliqué, on vous aime bien, alors on va aussi se remettre la version chorégraphiée de la scène de l'escalier dans la seconde saison de la première série Daredevil, que Silvera avait publiée sur Youtube à l'époque. Vous remarquerez que la critique fonctionnait déjà à l'époque : des éclairages très sombres et des décors confinés pour peu de visibilité... mais un peu moins de fumée numérique et de faux arrière-plans urbains à l'horizon. Comme quoi, ça se joue à pas grand chose.