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Y : The Last Man, Just Beyond : Disney+ fait disparaître plusieurs dizaines de séries de la plateforme

Y : The Last Man, Just Beyond : Disney+ fait disparaître plusieurs dizaines de séries de la plateforme

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Depuis quelques années, les grands conglomérats culturels se sont livrés une sorte de guerre pour le contrôle des foyers par le divertissement domestique. Comme prévu, cette guerre aura surtout servi à révéler les défauts d'une industrie en roue libre, au terme de dix ans de centralisation du capital sans aucune régulation des pouvoirs publics - les résultats se ressentent dans le présent. 

La Writers Guild of America mène actuellement la charge contre les producteurs au sommet de la pyramide, pour avoir vu les conditions d'emploi des scénaristes, mais aussi les revenus et les possibilités d'évolution de carrière, se dégrader progressivement depuis la prise de pouvoir des plateformes de vidéos-à-la-demande. Si les employés sont les premières victimes de cette frénésie, foutus par milliers à la porte de conglomérats de la taille de Disney ou Warner Bros. pour éponger les pertes engendrées par les décisions de grands patrons - Bob Chapek, Jason Kilar, etc - récemment, la bourse s'est aussi mise à sanctionner durement les grands acteurs du marché du streaming

Le seul régulateur fiable

En définitive, le bilan chiffré de la guerre du streaming n'est pas du goût de tout le monde. Un Hollywood plus cruel, plus injuste, des milliards de dollars investis dans des productions visant à accroître en vitesse la masse d'abonnés pour tel ou tel service, sans que ne se pose jamais la question du retour sur investissement. Face aux différents coups de gueule des actionnaires, mis devant le fait accompli et réalisant l'énorme trou dans la trésorerie, certains groupes ont décidé de lancer de grands plans d'économie visant à rassurer les marchés financiers. 

Warner Bros. Discovery avait en quelque sorte montré la voie l'année dernière, en déprogrammant de la plateforme HBO Max plusieurs dizaines de séries, films ou documentaires, dans l'idée de ne plus entretenir la part la moins rentable du catalogue d'exclusivités développée par le groupe. Et ainsi, d'économiser sur les frais de maintien de ces différents programmes, les droits d'auteur, les frais de diffusion, etc, etc. En somme, une stratégie qui avait donc consisté à faire disparaître définitivement de nombreuses créations originales (pour lesquelles il n'existait aucune alternative, ni aucun support physique) contre l'avis du public, comme pour fermer les écoutilles et écoper en catastrophe pour essayer de garder le navire à flot après des années de dépenses à l'aveugle. Pour les fans des programmes concernés, un seul constat : le streaming ne représente aucune assurance de durabilité du catalogue, et esquive complètement les enjeux de protection du patrimoine sur le temps long.
 
Pour la faire courte, le groupe Disney a décidé de suivre l'exemple posé par David Zaslav et Warner Bros. Discovery. Depuis la mise à pied de l'ancien président Bob Chapek, dont l'héritage se sera surtout résumé à gaspiller l'argent sur des bases partisanes (ou pire, homophobes) pour les productions de studios tels que Pixar, entre autres choses, privées de sorties en salle, Bob Iger a repris les commandes du navire Disney pour naviguer... en pleine tempête. Le grand patron a déjà entamé le plan de départ de plusieurs milliers d'employés, et développe un plan d'économie qui passe également par la suppression de plusieurs dizaines de programmes de la plateforme Disney+. La structure espère ainsi réaliser une économie estimée entre 1,5 et 1,8 milliards.
 
Pour rappel, après avoir connu une croissance fulgurante en l'espace de deux ans, le service de vidéo-à-la-demande du groupe commence à accuser le coup. Sur le premier trimestre de cette année, Disney+ a enregistré une perte sèche de 2,3 millions d'abonnés. Ceci, dans un genre de feu croisé avec l'échec relatif du film Ant-Man & the Wasp : Quantumania, n'a pas été pour rassurer les investisseurs. Bob Iger doit donc envoyer un signal. Autrement dit, économiser, annuler, licencier. La rédaction de Deadline a publié une liste de programmes qui s'apprêteront bientôt à disparaître de la plateforme, a priori, pour toujours. Et encore une fois, sans alternative en support physique dans la majorité des cas. Dans le détail :
  • Big Shot 
  • Turner & Hooch 
  • Le Mystérieux Cercle Benedict 
  • Les petits champions : Game Changers 
  • Willow 
  • Dans les coulisses de Willow 
  • Journal d’une future présidente 
  • De l’autre côté 
  • Le monde selon Jeff Goldblum 
  • Projet Héros Marvel 
  • Treize à la douzaine 
  • Le Seul et unique Ivan 
  • Stargirl 
  • Artemis Fowl 
  • La Princesse 
  • Sous les feux de la rampe 
  • Black beauty 
  • Clouds 
  • Les merveilles de l’Amérique 
  • Le monde de Nate 
  • Étrange mais vrai 
  • Timmy Failure : des erreurs ont été commises 
  • À Vous Chef ! 
  • Magic Camp 
  • Allô la Terre, ici Ned 
  • Foodastic 
  • Stuntman 
  • Mariages de rêve 
  • Disney Wolfgang : un chef à Hollywood 
  • Héros fidèles avec Bill Farmer 
  • Derrière l’Étoffe des héros 
  • La grande imposture 
  • Père et fils au bout du monde 
  • FIRST : Compétition de robots 
  • L’Atelier de Justin 
  • Chien Guide D’auveugle en Devenir 
  • L’avenir leur appartient 
  • Dans les étoiles 
  • Harmonious Live! 
  • Pentatonix : Noël autour du monde
Sont également concernées les séries Y : The Last Man et Just Beyond, deux adaptations de comics. Dans cette liste, un revirement en forme de cas à part aura toutefois eu lieu plus récemment, lorsque, suite à la grogne des spectateurs face à un symbole (désolant), Disney a décidé de faire machine arrière concernant un documentaire consacré au compositeur Howard Ashman prévu au départ pour être déprogrammé également. Celui-ci sera maintenu sur la plateforme (sous le titre "Howard") pour éviter d'aggraver les griefs du public. Homme fort de Walt Disney Pictures dans les années quatre-vingt dix, Ashman est considéré dans le présent comme l'un des sauveurs du studio, dans une période extrêmement compliquée à l'époque. Le compositeur aura travaillé sur plusieurs productions essentielles à la survie du groupe, et notamment signé plusieurs chansons pour les films La Petite Sirène, Aladin ou La Belle et la Bête, un flot de créations en forme de second âge d'or pour l'animation chez Disney, et qui auront permis à la compagnie d'éviter la banqueroute. 
 
Mort à l'âge de quarante ans après avoir contracté le virus du sida, Howard Ashman était aussi l'un des rares compositeurs ouvertement gays à cette échelle de l'industrie sur Hollywood. La décision d'annuler un documentaire sur la vie de cet homme en plein Mois des Fiertés, et face à la sortie du remake en images réelles de La Petite Sirène, n'aura pas été du goût de nombreux fans sur les réseaux sociaux. A se demander à quoi pensent les cols blancs en charge de ce genre de décisions. 
 
A voir, plus tard, pour un débat de fond sur l'existence de contremesures disponibles pour la conversation patrimoine, et la possibilité de sauvegarder (légalement ?) des programmes, séries, films ou créations en général qui pourraient visiblement disparaître du jour au lendemain des grilles des plateformes sans espoir de retour. Si vous avez un avis à faire valoir sur le sujet, il n'est pas de meilleur moment pour commencer à vous exprimer.
 
Corentin
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