L'événement estival de DC Comics, Knight Terrors, a commencé à faire parler de lui au fil de ces derniers mois. En bien ou en mal, d'ailleurs, dans la mesure où cette nouvelle création du scénariste Joshua Williamson ne cadre pas vraiment avec les habitudes du bonhomme. Jusqu'ici, Williamson s'était surtout amusé à composer avec l'historique éditorial de DC Comics, pour matérialiser une ample mosaïque formée de différents grands morceaux de continuité, jusqu'au point culminant Dark Crisis et à la poursuite de nouvelles idées. Finalement, Knight Terrors passe plus pour un crossover estival à l'ancienne, en comparaison.
Du rêve au cauchemar
Pour rappel, l'intrigue de cette mini-série en quatre numéros s'intéressera au combat de la Justice League contre le maître des cauchemars, Insomnia, et son armée des Sleepless Knights. Détails à retrouver à cette adresse. Les grands héros de DC Comics vont donc se retrouver plongés dans un sommeil profond, et confrontés à leurs angoisses les plus morbides. Une opportunité pour l'artiste Dan Mora, qui livre les recherches graphiques des versions "cauchemardesques" de la trinité, de s'amuser un peu.
Dans le cas de Bruce Wayne, par exemple, un choix assez évident : le personnage est ramené à l'âge où il assistait impuissant à la mort de ses parents, avec en face de lui, une chauve-souris avec un canon de revolver sur le front pour représenter l'arme de Joe Chill, l'assassin. Un style qui évoque aussi l'épouvante japonaise des mangas, avec une esthétique en noir, blanc et rouge très stylisée, et des déformations corporelles d'assez bon goût.
En ce qui concerne Superman, en revanche, Mora s'est visiblement payé la gueule des éditeurs de chez DC Comics en recyclant l'apparence du personnage du Roi Arthur dans la série Once & Future, une création du dessinateur publiée chez Image Comics depuis quelques années. Le cauchemar du Kryptonien, qui n'évoque pas grand chose de très évident au premier abord (une sorte d'ange noir de la mort aux très longues griffes acérées), porte la capuche, les cornes et le visage squelettique du Roi des Bretons dans la BD de Kieron Gillen. Comme quoi, quand on vous dit que le marché indépendant influence les éditeurs mainstream...
Tenez, voyez pour comparaison.
Enfin, Wonder Woman représente visiblement de son côté une sorte de medley de créatures mythologiques empruntées à l'Antiquité Grecque, avec les cheveux de Méduse et un casque qui évoque celui d'Ares. Il n'est pas impossible que le cauchemar de Diana la présence comme une sorte de gorgone, ou de déesse de la guerre plus belliqueuse que lors de sa prestation originale dans ce rôle de divinité momentanée (après la période de Brian Azzarello). A voir.
