A l'aube de la sortie du dernier volet de la saga des Fast & Furious, et à quelques mois du lancement de la campagne de promo' de Dune : Part 2 et d'Aquaman & the Lost Kingdom, Jason Momoa se retrouve une fois de plus sous le feu des projecteurs. Comédien au profil étonnant, de par ses origines, sa personnalité, ses convictions et son sens particulier de la mise en scène (que d'aucuns qualifieraient de "character actor", dans la mesure où il est parfois difficile de définir une frontière nette entre l'homme et le personnage), Momoa suit une courbe ascensionnelle depuis de longues années déjà.
Entre deux prestations à la commande, parfois pour des blockbusters affiliés au cinéma des auteurs (Dune) ou des productions de studio (Fast X, Aquaman, Slumberland), l'acteur de quarante-trois ans se voit désormais comme un créateur à part entière. C'est en tout cas en ces termes que la rédaction de Men's Health, qui publie un profil complet plutôt intéressant sur l'une des vedettes de cette année - vous pouvez retrouver l'article en lien source. Dans les détails qui concernent directement la petite industrie des adaptations de comics, deux éléments à retenir : Jason Momoa avait proposé un script de cinquante pages à Warner Bros. pour Aquaman & the Lost Kingdom, et aussi, la piste Lobo semble se confirmer assez sérieusement.
L'insubmersible
Le journaliste Ben Court, à l'origine de ce profil, évoque l'actualité de Momoa jusqu'à sa périphérie - à savoir, son engagement écologique contre l'usage des bouteilles en plastique (vaguement contrebalancé par la passion du bonhomme pour le sport automobile et les motos de course), et son rôle de producteur et de cocréateur sur la mini-série Chief of War, une création originale attendue pour la plateforme AppleTV+ cette année. Pour une fois, le comédien ne s'est pas contenté de répondre à un appel d'offre. Le projet s'est monté sur son initiative personnelle. Le bonhomme explique vouloir s'investir davantage dans la création d'ici les années à venir - ce qui explique peut-être sa frustration quant à la façon dont les choses se sont passées avec Warner Bros. sur la préproduction du film Aquaman & the Lost Kingdom.
L'année était déjà assez particulière pour les personnages de DC Comics au cinéma - avec une chronologie toute entière sur le point de disparaître, un film The Flash plutôt attendu mais déjà inconséquent, et un Aquaman 2 en forme de chant du cygne, mais sans éléments de méta-fiction réels pour justifier son placement dans la cascade d'annulations qui s'apprête à frapper DC Studios tout au long de cette année. De ce point de vue, Jason Momoa adopte une attitude plutôt détachée vis-à-vis de ces enjeux - et ne semble même pas franchement se préoccuper de l'accueil du film dans les salles. Comme si cette page était déjà tournée.
"Ce n'est pas comme si je ne me souciais pas d'Aquaman, c'est un personnage merveilleux. Aquaman est sans doute le plus difficile des héros de l'histoire des comics. On s'est moqués de lui, on l'a ridiculisé, mais j'ai essayé de lui insuffler une âme et un coeur, et je suis fier de ça, d'une certaine façon. Est-ce que je ressens une pression à propos des résultats du film ? Non. Tout ce que je peux faire à mon niveau, c'est donner le maximum. Le reste est entre les mains d'autres personnes."
Plus loin, Jason Momoa évoque "les autres metteurs en scène qui avaient une vision pour ce que pouvait être Aquaman". Cette phrase fait référence à une initiative personnelle de la part du comédien, et de son partenaire, producteur et meilleur ami, Brian Mendoza. Ensemble, les deux hommes avaient proposé à Warner Bros. un script sous la forme d'un brouillon de cinquante pages qui aurait pu servir de feuille de route à un éventuel Aquaman 2 plus proche des aspirations de la vedette. Si le studio a bel et bien acheté cette version de travail, celle-ci n'a en revanche pas été utilisée par James Wan. Momoa recevra toutefois un crédit de co-scénariste sur le long-métrage, mais ses idées ne feront probablement pas partie du produit fini.
La frustration de
Momoa, et son refus manifeste de s'impliquer dans l'éventuel échec d'
Aquaman & the Lost Kindom, se double d'une situation assez inattendue - dans la mesure où le premier volet avait largement rencontré son public au moment de sa sortie en salles. Il y a quelques semaines, plusieurs sources évoquaient avec un certain effroi la qualité désastreuse des versions tests du film
James Wan : lors de projections organisées en amont des derniers préparatifs, le projet
aurait même été décrit comme "catastrophique". Si ce genre de bruits de couloirs n'est pas tout à fait nouveau à Hollywood (quitte à déformer les faits de manière disproportionnée de temps à autres), on peut assez facilement imaginer pourquoi
Jason Momoa serait le plus frustré de la clique. Dans la mesure où
Warner Bros. a refusé sa propre ébauche de scénario, l'impression d'avoir perdu son temps sera d'autant plus importante si le résultat se trouve être aussi mauvais que ce que les rumeurs prédisent.
Concernant la suite de sa carrière, le secret de polichinelle continue de s'éventer doucement. Dans les colonnes de Men's Health, Peter Safran, nouveau président de la structure DC Studios en compagnie de James Gunn, et producteur sur la franchise Aquaman, explique être impatient de pouvoir travailler avec Momoa d'ici les prochaines années.
"Je serais très heureux si cette future collaboration avait lieu dans le monde d'Arthur Curry, mais si une autre opportunité se présentait (ou quand elle se présentera), je lui trouverais un autre personnage."
Safran explique également que le challenge est de taille, parce qu'il existe "très peu de personnages qui correspondent encore mieux à Jason qu'Aquaman". Comprenez, en sous-texte : l'idée d'un barbu natif de Hawaï et passionné par l'environnement était une bonne idée pour Arthur Curry, mais celle d'un baroudeur à gros muscles, adepte de motos au regard méchant et habitué aux rôles musclés serait peut-être une idée meilleure encore. Dans le même article, Momoa affirme être "vraiment très excité" par ce qui l'attend dans l'avenir des productions DC Studios, et s'il refuse encore de dire le nom de Lobo (les clauses de confidentialité ont ceci d'emmerdant : on le sait tous, mais la loi prohibe les concernés de nous parler franchement), il ajoute que l'avenir sera "badass" comme jamais. Traduction approximative, mais vous pouvez retrouver la version originale ci-après.
