Le hasard des destinées a parfois quelque chose de curieux. Tenez: vous connaissez forcément l'adage énoncé par Harvey Dent dans le film The Dark Knight de Nolan - "vous pouvez mourir en héros, ou vivre assez longtemps pour devenir le vilain à votre tour" ? Oui ? Et bien, apprenez que chez Disney, une variable de cette maxime se répète de président à président dans les couloirs ou les cages d'ascenseur. Une variable formule les choses sous un angle à peu près équivalent (vous pardonnerez l'approximation, c'est du traduit) : "vous pouvez tenter de nous faire concurrence, ou vivre assez longtemps pour qu'on vous décide de vous racheter la gueule et de vous intégrer à notre catalogue en moins bien."
Gloria Victis, Howard the Duck !
Si plusieurs cas ou propriétés intellectuelles semblent plutôt bien représenter cet adage, le personnage de Howard the Duck est peut-être le seul à avoir suffisamment agacé Disney de son vivant au point de mériter sa propre menace de procès. Apparu en 1973 dans les pages d'Adventure into Fear #19, avec Steve Gerber au scénario et Val Mayerick aux dessins, le canard savant de Marvel Comics est aux portes de la cinquantaine. Et si la compagnie n'a pas encore pris le temps d'annoncer une nouvelle série consacrée au héros à plumes (et n'a sans doute pas prévu de le faire dans l'immédiat), celui-ci aura tout de même droit à une petite poignée de couvertures variantes, histoire de rentabiliser les nombreux fans de cette petite anomalie dans le catalogue de la maison d'édition.
Celles-ci seront présentées dans cet ordre :
Avengers Forever #14 par
David Talaski (notez qu'il s'agit aussi d'une couverture variante
La Planète des Singes, dans la mesure où l'anniversaire officieux du canard croise l'arrivée des primates dans le catalogue de la Maison des Idées -
mais eux ont droit à plus de couvertures que lui) et
Mary Jane & Black Cat #3 par
Carlos Gomez le 15 février 2023, puis
Cosmic Ghost Rider #1 par
Cory Smith le 1er mars, et enfin
Warlock: Rebirth #1 par
Ron Lim le 19 avril. Et puis ? Voilà.
Notez bien que
Marvel n'a pas pour obligation de mitrailler des dizaines de couvertures variantes au moindre anniversaire, en particulier pour un personnage considéré à tort ou à raison comme relativement obscur en dehors des cercles d'initiés. Et personne ne va se plaindre de voir l'éditeur se cantonner, pour une fois, à une quantité de variantes restreintes. Cela étant, dans la mesure où
Howard n'a pas de comics rien qu'à lui dans le présent (malgré la qualité des deux volumes de
Chip Zdarsky en 2015 et 2016), dans la mesure où
Marvel Studios a eu la bonne idée
d'annuler bêtement et simplement la série animée Howard the Duck de Kevin Smith avant même de savoir si les fans seraient au rendez-vous pour ce petit produit intrigant, et dans la mesure où l'existence du personnage au cinéma se résume à quelques apparitions extrêmement furtives dans les films de
James Gunn, force est d'admettre que cet anniversaire improvisé a quelque chose d'inattendu. Ou d'ironique, au moins.
Cela étant, à présent que les héros Disney ont droit à leurs propres couvertures variantes chez Marvel pour des raisons un poil plus évidentes, difficile d'espérer mieux pour l'ancien rival de Donald Duck. Après tout, Howard existe encore dans l'une ou l'autre des séries comiques ou absurdes de la Maison des Idées, et malgré les menaces de procès formulées à l'époque, le nouveau propriétaire a au moins accepté de ne pas faire disparaître le personnage pour de bon. Alors... bon anniversaire ?