Démarrage timide pour le dernier né des studios Sony Pictures. Au sortir de ses premiers jours d'exploitation en salles aux Etats-Unis, le film Morbius de Daniel Espinosa amasse la modeste somme de 39,1 millions de dollars. A l'international, le long-métrage ajoute à cette somme, calculée sur le box office "domestique" autrefois crucial pour les prises de décision de studios, un ensemble cumulé de 44,9 millions de dollars, pour un résultat d'ensemble chiffré à 84 millions à l'échelle mondiale. La vénérable rédaction des Toiles Héroïques donne quelques détails sur ce score, en listant les trois premiers pays responsables (c'est le mot) de la performance internationale de Morbius, avec 4,2 millions empilés au Royaume-Uni, 3,8 millions au Mexique, et 3,3 millions en France.
Et donc, c'est bien ou c'est pas bien ?
Mettons que c'est moyen.
Variety estime que le verre est à moitié plein : la pandémie sévit encore dans les principaux territoires importants de la fréquentation des salles de cinéma, le personnage n'était pas particulièrement populaire avant que
Sony Pictures ne décide d'en faire leur nouveau produit vedette, et surtout,
l'accueil critique glacial rencontré par le projet n'a apparemment pas suffit à démotiver les plus acharnés. A l'inverse, le
Venom de
Ruben Fleischer avait de son côté démarré à 80 millions aux Etats-Unis et 213 millions à l'échelle mondiale. Mais celui-ci avait l'avantage d'être plus connu du grand public, et paradoxalement, avait rencontré des critiques plus favorables à l'époque. Le film avait surtout eu la chance d'être distribué en Chine, ce qui l'avait largement aidé à devenir un des succès les plus importants de l'année au moment de sa sortie.
En comparant Morbius à d'autres démarrages de personnages de second plan, et dans des configurations similaires, on remarque tout de même que le projet fait moins bien que The Eternals (71 millions aux Etats-Unis, 161 millions dans le monde), Shang-Chi (71 millions aux Etats-Unis, 139 millions dans le monde), et reste le démarrage le plus bas de la "franchise" Spider-Man et associés. Aux antipodes du raz-de-marée No Way Home, et du succès de Let There Be Carnage, là-encore plus performant malgré des critiques généralement défavorables. Plus inquiétant : les démarrages sont devenues une donnée cruciale dans l'économie des sorties modernes compte tenu des énormes baisses de fréquentation observées dans les semaines suivant la sortie de blockbusters de cette catégorie. Généralement, les films qui ne démarrent pas immédiatement peinent à remonter la pente (l'idée des sleeper hits n'étant apparemment plus d'actualité).
Avec un budget de 75 millions,
et une campagne de promo' étalée sur une très longue période du fait des nombreux retards à l'allumage de ce film incapable de trouver une date de sortie pendant assez longtemps, on imagine que
Sony Pictures aura du mal à aller plus loin qu'un simple recouvrement de frais.