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L'artiste britannique Garry Leach (Miracleman, Global Frequency) nous a quittés

L'artiste britannique Garry Leach (Miracleman, Global Frequency) nous a quittés

NewsIndé

Le dessinateur britannique Garry Leach, co-créateur du personnage de Miracleman, s'est éteint il y a quelques jours à l'âge de soixante-sept ans. Les éditions 2000AD ont été les premiers à communiquer sur le décès de l'artiste, en précisant que ce-dernier s'était éteint le 26 mars. Les conséquences de sa mort n'ont, toutefois, pas été rendues publiques. 2000AD rend hommage à ce collaborateur régulier des feuilletons de l'enseigne.

Future Shocks, Dan Dare, Marvelman

Né en 1954, Garry Leach entame sa collaboration avec le magazine à l'âge de vingt-quatre ans, avec différentes participations éparpillées sur une période de plusieurs années - souvent pour des histoires courtes, en compagnie de John Wagner et Alan Grant sur de nombreuses segments de la série Judge Dredd, mais également sur Dan Dare avec Henry Miller et Nick Landau, ainsi que l'anthologie de comic strips Future Shocks. Sur cette série de science-fiction, le bonhomme collaborera avec différents scénaristes, parmi lesquels un certain Alan Moore pou un "Prog" en 1981, baptisé They Sweet the Spaceways.
 
Leach retrouvera son pote barbu en suivant l'éditeur Dez Skinn, un grand nom de la BD au Royaume-Uni, lors d'une aventure entamée en 1981, le fameux magazine Warrior où Moore lancera deux projets distincts : V for Vendetta d'un côté, avec l'artiste David Lloyd, et la relance du lointain personnage Marvelman de Marvel UK, dans un format qui prendra ses distances avec les séries précédemment éditées chez L. Miller & Sons. Cet éloignement progressif, associé à un conflit de propriété intellectuelle avec Marvel, conduiront le personnage à être réintroduit plus tard sous le nom de Miracleman. Souvent considéré comme l'un des chefs d'oeuvres mésestimés de Moore, la série servira de brouillon au scénariste dans sa future extrapolation de la pensée des dieux-super-héros, réutilisée sur le Dr Manhattan, et sa capacité à casser les illusions des comics de l'âge d'or et de l'âge d'argent en introduisant un principe de renversement des certitudes établies.
 
A ses côtés, Leach livrera une superbe prestation, dans un cousinage esthétique avec les crayonnés d'un certain David Bolland dans cette posture plus réaliste et froide des codes du surhomme. Occupé par ses obligations de directeur artistique chez Warrior, l'artiste finira toutefois par être remplacé par Alan Davis, qu'il encrera pendant les premiers numéros pour faciliter la transition. Encreur occasionnel de Chris Weston, Leach travaillera également à ce poste sur des projets de Pat Mills au Royaume-Uni (Whatever Happened To ? : Tweak) et Joe Michael Straczynski aux Etats-Unis (The Twelve). Plus récemment, le bonhomme avait aussi tenu compagnie à Warren Ellis sur la maxi' Global Frequency, éditée chez la regrettée société WildStorm, intégrée aux éditions DC Comics.
 
Lauréat d'un Eagle Award pour son travail sur Miracleman et d'un Eisner Award pour sa courte prestation à l'encrage de John McCrea sur le Hitman #34 de Garth Ennis (DC), Leach avait largement disparu des radars depuis quelques années, après avoir livré quelques illustrations pour le jeu de cartes Magic : L'Assemblée et tenté de ressusciter la structure Atomeka Press il y a un peu plus de quinze ans. 
 
Sur les réseaux sociaux, David Aja, Si Spurrier, Dave Gibbons et d'autres artistes établis ont rendu hommage au départ de Garry Leach - le compte officiel de Marvel s'est même fendu d'un communiqué pour l'occasion (l'éditeur a depuis récupéré les droits de Miracleman, et peut donc revendiquer son héritage comme l'un des épisodes de la vie de ce personnage compliqué). Plus important, Liam Sharp, artiste britannique dont le style s'est pour beaucoup inspiré de cette génération bénie des premiers grands dessinateurs de 2000AD, salue le départ de l'un de ses modèles, qu'il a eu la chance de côtoyer de près sur l'archipel briton.
 
Corentin
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