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L'immense encreur Joe Sinnott (Fantastic Four) nous quitte à l'âge de 93 ans

L'immense encreur Joe Sinnott (Fantastic Four) nous quitte à l'âge de 93 ans

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Les dernières semaines auront été chargées en termes de bilan humain, avec quelques grandes figures tirant leur révérence pour rejoindre le banc des disparus. Les comics n'échappent pas à cette fatalité du temps qui passe : ce matin aux Etats-Unis, l'immense encreur Joe Sinnott s'est éteint à l'âge de 93 ans. Un départ paisible, dans son sommeil, entouré de sa famille.
 
Dans la catégorie des dernières grandes légendes encore en activité jusqu'à récemment, Sinnott, né en 1926, tombe amoureux de Batman et Hawman dans son adolescence. Après avoir perdu son frère, tué sur les champs de bataille de l'Europe pendant la Seconde Guerre Mondiale, Sinnott s'engage dans la Navy où il demeurera jusqu'en 1946 avant de rentrer au pays. Là-dessus, le jeune homme passe quelques années à travailler avec son père en tant que cimentier, et est enfin accepté dans une écolé de dessin de New York en 1949, la Cartoonist & Illustrators School.
 
En parallèle de ses cours, Sinnott est embauché par l'un de ses professeurs, Thomas P. Gill, dessinateur du Lone Ranger chez Dell Comics, pour travailler sur les arrière-plans de BDs de cowboys à l'époque du déclin des super-héros. Leurs travaux communs seront, entre autres, édités par une certaine société d'édition baptisée Atlas Comics, interstice temporaire entre Timely et Marvel Comics piloté par un certain Stan Lee. Rapidement, le jeune homme enchaîne les boulots de commande, passant de l'horreur au fantastique, du western aux comics de guerre, sans oublier les polars et l'inévitable répertoire romantique, avec la même adresse. Une période chargée, qui permettra à l'artiste de remplir son carnet d'adresse, et de construire une relation de confiance avec Lee. Lorsque Atlas doit se séparer de son personnel en 1957, la transition vers Marvel implique de réembaucher en priorité quelques têtes connues : Sinnott n'attendra que six mois avant de retrouver l'équipe dirigée par Stan Lee et Martin Goodman.
 
A partir de 1960, le bonhomme devient l'un des encreurs réguliers de Jack Kirby. Il se chargera notamment de Fantastic Four #5, premier numéro à voir apparaître la maléfique Doctor Doom. Plus loin, il encrera aussi la première aventure de Thor dans Journey Into Mystery #83. En parallèle de ses travaux chez Charlton Comics, Joe Sinnott devient vite le troisième homme de la légendaire association Lee/Kirby, présent lors de l'invention de Galactus, du Silver Surfer, de Black Panther, des Inhumains, et se chargera au final d'encrer l'ensemble de la série Fantastic Four de 1965 à 1981, un run impressionnant qui lui permettra de passer sur le travail d'autres dessinateurs, avec la même adresse. Pour beaucoup d'historiens des comics, le travail de Sinnott et sa technique particulière auront contribué à parfaire les planches de Kirby, plus qu'aucun autre de ses collaborateurs de routine.
 
Au fil de sa carrière chez Marvel, le bonhomme passera par toute une série d'autres titres importants, des Defenders aux Avengers, en accompagnant aussi Jim Steranko sur Nick Fury, entre autres collaborations cultes pour une carrière étendue sur plus de soixante ans. Après avoir annoncé sa retraite du métier d'encreur en 1992, Joe Sinnott continuera à travailler sur quelques couvertures occasionnelles, et s'attachera aussi à poursuivre The Amazing Spider-Man Sunday Strip. Au tableau de chasse, un Inkpot Award, trois Inkwell Awards et une place bien méritée dans le Hall of Fame des Eisner Awards obtenu en 2008 pour l'ensemble de son oeuvre et sa contribution à la grandeur du médium comics. Pour l'anecdote, l'un des prix des Inkwell Awards a longtemps été baptisé "Joe Sinnott Award" en hommage au bonhomme, considéré comme l'équivalent d'un Kirby pour la profession des encreurs.
 
En résumé, un colosse dont vous avez certainement dû apercevoir le travail sans le reconnaître, et qui fera partie des grands disparus d'une année que l'on espère, si possible, pas trop chargée pour les mois à venir.

 
 
Corentin
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