Au moment où le feuilleton SnyderCut revient une fois encore sur le tapis de l'actualité, le metteur en scène de Suicide Squad, David Ayer, évoque lui-aussi les changements apportés à son script par une équipe de producteurs peu scrupuleux. Après avoir déjà expliqué comment le personnage d'Harley Quinn avait été modifié sur ordre des pontes de Warner Bros., pour finir dans les bras du Joker au lieu de le quitter en cours de film, le cinéaste continue d'énumérer les éléments différenciant le projet original de la version proposée dans les salles de cinéma.
Parmi ceux-ci, le personnage d'El Diablo n'était apparemment pas censé se sacrifier dans le dernier acte, et le flirt de collégiens entre Harley et Deadshot aurait pu mener à une romance plus sérieuse. Là-dessus, pas de surprise, DC Comics ayant tenté d'appliquer une logique du même ordre après la relance de Suicide Squad dans les New 52 et dans le dessin animé Assault on Arkham, défouloir bourrin et neuneu plutôt agréable et bien moins honteux que la Task Force X du cinéma.
Diablo survived originally, Harley and Deadshot hooked up as a couple. This was changed during reshoots. https://t.co/GMcXMdNAch
— David Ayer (@DavidAyerMovies) May 18, 2020
En définitive, on a même tout à fait le droit de se dire que Warner Bros. a été contre les plans de DC Entertainement : d'un côté, l'éditeur voulait à tout prix faire de Harley et Deadshot un couple sur tous les supports, tandis que le studio, lui, voulait capitaliser sur l'image du Joker, quitte à reproduire une dynamique déjà poussiéreuse et passéiste au moment où le film sortait en salles. L'époque était plutôt à l'émancipation pour la psychiatre à couettes, pour mieux la lancer en solitaire et profiter de son capital sympathie. De son côté, le Joker devenait plus monstrueux et isolé dans le run de Scott Snyder.
Cela étant, et même si Margot Robbie et Will Smith seront devenus de bons amis dans la vraie vie véritable, l'alchimie entre les deux personnages ne se ressent pas forcément dans leurs scènes en commun, et on n'est pas spécialement malheureux d'avoir échappé à cette romance là au cinéma. Pour El Diablo, la filmo' de David Ayer parle pour elle : le gars a toujours été un amateur de truands hispanophone dans les quartiers proches de Los Angeles, le fait de ne pas vouloir tuer l'une des figures évoquant le plus ses travaux d'avant est donc assez compréhensible.