Plusieurs mois avant la sortie de Joker, le réalisateur Todd Phillips avait, dans les colonnes du LA Times, présenté les premiers pas de son projet après l'échec commercial et critique de War Dogs, avec la façon dont il a proposé l'idée à Warner Bros. et la création d'une sorte de "label" informel, baptisé DC Black. Ce-dernier, au même titre que l'appellation "DCEU" en son temps, ne semble pas apparaître dans les libellés officiels des studios DC Films et, sauf contre-ordre éventuel dans la foulée de The Batman, ne semble pas inspirer d'autres projets d'avenir pour le moment.
Phillips avait cependant un plan en tête au moment de l'invention de cette petite enclave dans l'appareil créatif des adaptations
DC Comics. En conversation avec les journalistes d'
IGN UK, le cinéaste explique que deux autres projets lui trottaient en tête - contre toute attente,
il ne s'agirait pas des fameuses "suites de Joker" évoquées dernièrement, mais de deux autres films sur d'autres personnages, avec d'autres metteurs en scènes.
"J'avais présenté trois pitchs au départ, avec Joker pour moi, et ces deux autres films réalisés par deux réalisateurs différents. Je n'ai pas franchement envie de dire de qui il s'agissait - si je le fais, ça deviendra quelque chose d'officiel, et les deux seront obligés de s'exprimer dessus alors que je ne leur en ai jamais parlé. C'était juste une idée que j'avais et je n'en ai parlé qu'aux studios Warner Bros..
Cela dit, je pense toujours que c'est une bonne idée. Mais je vais être honnête avec vous, l'argument qu'ils m'ont présenté - enfin, ce n'était pas vraiment un argument d'ailleurs. Grosso modo, ils m'ont dit qu'on n'avait pas besoin de créer un label pour ça, que ça ne valait pas le coup de se donner tout ce mal. Que quand ils auraient envie de faire un autre film de ce genre, ils le feront, comme pour Joker. Je comprends cette logique, mais je pense que ça aurait aussi pu être très cool d'en faire quelque chose de plus gros."
Avec ses 1,050 milliards de dollars au
box office mondial, il est certain que le succès de
Joker inspirera d'autres aventures du même genre. Récemment, on apprenait que le studio
DC Films avait pris les devants en proposant une clause, dans les contrats des super-méchants et de la super-méchante de
The Batman,
pour d'éventuelles apparitions en solitaire, à terme. Cela étant dit, l'échec des plans de
Zack Snyder sur l'univers partagé
DC, un agenda chargé d'adaptations remises à plus tard et le triste souvenir des gestionnaires hasardeux
Kevin Tsujhara et
Jon Berg doivent rappeler quotidiennement à
Warner Bros. les conséquences de vouloir aller trop vite en besogne.
Là où le risque de faire du film de super-vilain un nouveau gimmick à la mode est réel, on avoue être assez curieux de savoir quels étaient les deux autres projets proposés par Phillips pour le timide DC Black. En continuant de s'inspirer d'Azzarello, un film Luthor en solo' ? Et par qui ? Une fable sociale sur l'avarice et l'accumulation avec Larfleeze ? Un film de mafieux façon Le Parrain sur Oswald Cobblepot, Carmine Falcone et Sal Maroni dans les années '50 ? Les possibilités sont infinies. Ne reste à Warner Bros. qu'à digérer le succès de Joker pour estimer les priorités.