Si les prochaines semaines s'annoncent chargées en titres utilisant la figure du Joker, en écho à la sortie du film de Todd Phillips aux Etats-Unis et aux impératifs du marketing croisé, l'actualité du personnage d'Harley Quinn commence, elle-aussi, à se faire étouffante. Avec trois projets revenant sur les origines de l'héroïne en l'espace de quelques semaines (Harley Quinn Breaking Glass, Harleen, Harley/Joker : Criminal Sanity), la série animée et les versions francophones de ses aventures, la sortie du film Birds of Prey aura canalisé l'envie très générale d'inonder les publications de revues centrées sur l'ex petite-amie du Joker, déjà responsable d'un phénomène d'édition sur ces dernières années.
A l'ouverture de la New York Comic Con, DC Comics annonce, encore, un projet Harley Quinn and the Birds of Prey sur le DC Black Label. Cette fois, pas question de se cacher ou d'être original : annoncée comme une mini-série en quatre numéros, celle-ci présentera les personnages d'Huntress, Black Canary, Renee Montoya et Cassandra Cain venant en aide à l'héroïne après que le Joker ait mis une prime de dix millions sur sa tête. Pour renforcer l'intérêt commercial de cette parution, DC cale la sortie du premier numéro en février, le mois de la sortie du film de Cathy Yan.
Amanda Conner et Jimmy Palmiotti, premiers responsables de l'évolution d'Harley Quinn et de l'inspiration de sa version filmée, campée par Margot Robbie, feront leur retour pour l'occasion. Les numéros sont annoncés à 32 pages pour 5,99 dollars, et, à l'image de la classification du film Birds of Prey et des codes en vigueur pour les publications du DC Black Label, seront déconseillés aux mineurs et probablement plus graphiques ou permissifs que d'habitude sur le langage et la violence.
La mini-série Harley Quinn and the Birds of Prey coche donc toutes les cases du projet de commande, et, paradoxalement, d'une envie très générale de canoniser cette nouvelle formation des Birds of Prey, sans Batgirl, qui n'est plus une priorité pour DC Comics depuis que le film est tombé à l'eau. Le retour des Gotham City Sirens paraît, lui-aussi, enterré. Après avoir déjà fait évoluer l'esthétique de Harley en adéquation avec son look de personnage de cinéma, l'héroïne embrasse son statut de femme-sandwich, en attendant de revenir à quelque chose de plus original, un jour prochain.