Et en l'occurrence, le calcul n'est pas forcément frauduleux. Dans les faits, c'est vrai, la série Amazing Spider-Man avait bel et bien empilé pas moins de huit cent numéros, avant de rentrer dans la routine des relances systématiques qui compose désormais le quotidien des personnages du catalogue Marvel. Ceci étant, on pourrait contester le fait d'avoir intégré Superior Spider-Man dans l'équation... mais dans la concrétude du canon, ce n'est pas si idiot : celle-ci fonctionne bel et bien comme une série de la continuité AMS. D'ailleurs, l'éditeur n'a même pas eu besoin d'intégrer les numéros de la catégorie ".LR" (Last Remains) ou ".BEY" (Beyond) pour gonfler la note. Ni même d'aller chercher les Spectacular Spider-Man ou les Web of Spider-Man, pour mieux se concentrer sur les volumes du tronc commun.
En somme, même si cette envie de vouloir encore revendiquer des numérotations ronflantes tout en étant globalement obsédé par l'idée du perpétuel retour au point de départ reste problématique, la marque Amazing Spider-Man fait partie des bons exemples de la canonicité des calculs chez Marvel. Avec des nuances, bien sûr, mais on pourrait difficilement dire que la série n'aura pas mérité son éventuel numéro AMS #1000 lorsque celui-ci sera enfin disponible. Dans la foulée des Marvel Comics #1000, Amazing Fantasy #1000 et Marvel Age #1000, C.B. Cebulski va donc enfin pouvoir revendiquer un numéro millénaire authentique, qui ne sera pas basé sur un tour de passe-passe vide de sens ou idiot. Ça risque de lui faire tout drôle. Le trac, tout ça.
Pour accompagner cette marche vers la victoire, la Maison des Idées a décidé de faire les choses en grand. Comment ? En utilisant sa feuille de route traditionnelle, et donc, en dégainant les couvertures variantes. Parce qu'on ne refait pas une équipe qui fait match nul, pour citer le poète. L'artiste Lee Bermejo a été missionné pour habiller la série Amazing Spider-Man entre les numéros AMS #975 (AMS #11 en numérotation réelle) et AMS #1000 (AMS #36 en numérotation réelle). Le dessinateur devra livrer une nouvelle variante pour chaque nouvelle entrée de la série. En théorie, celui-ci devrait aussi en profiter pour dresser une sorte de narratif filé ("parce que la toile ?" il vous faut pas grand chose les gars...) en retraçant certains des grands moments de la saga du héros arachnéen.
L'enseigne a déjà présenté quelques unes de ces illustrations. Sans surprise : le résultat est superbe, avec un Bermejo toujours cramponné à son style photoréaliste. De quoi produire une belle rampe de lancement pour Amazing Spider-Man #1000 (qui comprendra lui-même une large pelletée de variantes, bien évidemment).
