Enfin débarrassé de sa logique de projets solitaires, balancés au coup par coup dans l'espoir d'être adapté au cinéma ou à la télévision, Mark Millar s'affaire depuis quelques années à produire toutes sortes de suite pour certains de ses anciens comics. Les exemples ne manquent : Prodigy est désormais une série en plusieurs tomes, Nemesis a eu droit à plusieurs continuations tardives, The Magic Order s'étend sur cinq volumes... et quelques autres titres reviennent encore du passé. L'auteur se réintéresse notamment au personnage de Huck, le Superman de son propre petit univers, pour une nouvelle série en six numéros annoncée pour le mois de mai. Pour cette fois, le projet s'intitule Huck : Big Bad World, et sera l'occasion d'une nouvelle collaboration entre Mark Millar et Rafael Albuquerque.
En attendant Superman...
Au départ, le scénariste
avait présenté l'idée de Huck en 2015, comme une sorte de réponse personnelle à l'actualité qui s'était alors abattue autour de
Superman : la version
New 52 du justicier était alors considérée comme trop négative, trop pessimiste, et pendant ce temps, les fans s'affrontaient encore sur les réseaux sociaux au sujet du
Man of Steel de
Zack Snyder, et de la façon dont le
Clark Kent de cet univers avait brisé la colonne vertébrale du
Général Zod à la fin de ce film. Merci de ne pas reproduire ces débats de haute voltige dans les commentaires, soit dit en passant, on peut tous se mettre d'accord pour dire que : on a fait le tour du sujet (puis les commentaires ne marchent plus sur le site depuis deux ans, donc vous seriez bien malins d'essayer).
Toujours dans les bons coups, Mark Millar avait donc senti que le public était prêt (ou curieux, mettons) pour le grand retour d'un Superman plus optimiste, en accord avec l'idéal utopique de bienveillance associé au héros de Siegel et Shuster. C'était alors que le personnage de Huck était apparu, avec Albuquerque aux dessins. Gros bonhomme souriant issu de la ruralité des Etats-Unis, celui-ci était doué d'une force exceptionnelle, et d'un sens surnaturel de l'orientation. Huck occupait le plus clair de son temps à rendre des services aux gens de sa communauté, ou à toutes celles et ceux qui sollicitaient son aide. C'était un Superman... sans le costume. Et blond.
Plutôt bien accueilli à l'échelle des productions Millarworld modernes, le titre n'avait pas encore eu droit à une suite jusqu'à cette nouvelle annonce. Paradoxe des temps modernes : celle-ci tombe au moment précis où Mark Millar explique avoir un plan pour le personnage de Superman, et attend actuellement le moment où le personnage tombera dans le domaine public pour mettre son plan en application. Pourquoi ne pas avoir converti ses idées dans sa propre icône bienveillante ? Parce que... parce que le bonhomme est peut-être un peu trop fan de Superman pour se contenter de sa propre contrefaçon. On ne va pas se plaindre : Huck était un bon comics et c'est toujours agréable de retrouver ce Millar plus optimiste et candide entre deux concepts marketing pour remplir les coffres à idées de Netflix.
Côté synopsis :
"Après avoir été identifié comme un être doué de super pouvoirs... et avoir traqué le savant fou à l'origine de ses capacités exceptionnelles, en retrouvant sa mère biologique au passage, Huck espérait retrouver (enfin) sa vie d'avant, son quotidien tranquille, sa petite communauté. Le héros était encore la mascotte du village avant son départ : chaque jour, Huck avait pris l'habitude d'accomplir une bonne action pour venir en aide aux autres, dans l'idée d'incarner son propre idéal d'entraide et de bravoure au quotidien. Mais... il va vite découvrir que sa mère et lui ne sont pas les seuls êtres humains doués de super-pouvoirs. En réalité, ce monde est vaste, et ils sont peut-être plus nombreux que prévu à être dans son cas..."
Est-ce que le faux Superman aura sa propre fausse Justice League ? Affaire à suivre. Huck : Big Bad World #1 est attendu pour le 14 mai 2025 chez Dark Horse.