Que reste-t-il de Kraven the Hunter qui n'aurait pas déjà été utilisé comme un élément de la campagne de promo' ? C'est ça le problème quand on balance une bande-annonce un an et demi avant la sortie du film : on tombe vite à court de munitions. Et encore. Si on regarde la campagne publicitaire de Venom : The Last Dance, on se rend bien compte que les équipes en charge du marketing chez Sony ont baissé les bras. Rendez-vous compte, avec Venom c'était les nuggets sauce piquante, les chevaux symbiotiques, Megan Thee Stallion ! Et en Asie, on avait même eu droit à des bandes-annonces complètement mensongères qui faisaient passer le produit pour un vrai film de monstre ! Ca c'était la classe. Là, on avait envie de se marrer.
Kraven the Loner
Du côté de Kraven, la promesse est la même depuis le départ : action, action, action. Sony Pictures a visiblement pensé le projet comme un défouloir violent, quelque part entre The Gray Man, John Wick et Extraction, avec quelques éléments fantastiques pour doper cette formule et cumuler deux démographies : les fans de gars musclés qui tuent tout un tas de gens dans des plans séquences qui rivalisent d'ingéniosité, et les fans de super-héros. Le problème, c'est qu'une franchise existe déjà pour faire l'interstice, et elle s'appelle Mission Impossible. Et non, on n'expliquera pas plus loin cette théorie étudiée et prouvée par les faits (Tom Cruise vole dans la vraie vie, il a des super-pouvoirs, c'est juste évident mais vous n'êtes pas prêts pour la vérité).
Dans cette optique, Kraven the Hunter a surtout réussi à devenir "le nouveau Sony Pictures" : la campagne de promo' se poursuit sans affoler les masses, les prévision pour le lancement du film aux Etats-Unis le donnent perdant au box office, et le personnage n'a même pas eu droit à une nouvelle série en comics pour profiter de cette rampe de lancement. En somme, tout le monde a l'air d'un peu s'en foutre pour l'instant. Et c'est presque un peu dommage, puisque même si le scénario n'a pas l'air d'avancer quoi que ce soit de particulièrement ambitieux, et que les images ne sont pas particulièrement agréables à l'œil non plus... à l'échelle des productions Sony Pictures, le produit paraît plutôt honnête dans son intention. Pas de fausse piste vers Spider-Man, pas de censure sur le sang... pas de cheval symbiotique. Juste des couteaux, des buffles et des course-poursuites.
Quelque part, Kraven n'a pas l'air de vouloir insulter son public dans son format de défouloir musclé. C'est aussi le problème : sans avoir de quoi nourrir les gens qui considèrent que Sony Pictures produit des comédies accidentelles, des nanards d'un tel niveau qu'ils en deviennent divertissants, le studio n'a même pas profité d'un semblant de viralité sur les réseaux. Notez bien que ces éléments ridicules n'ont pas aidé Morbius ou Madame Web par le passé. Comme quoi, il est peut-être temps de s'arrêter là pour les films de vilains pas vraiment vilains - visiblement, la promesse ne prend pas.
Sortie prévue pour le 18 décembre 2024.
