Depuis que quelqu'un a posté un détournement rigolo de Godzilla en invité surprise de l'émission Hot Ones sur les réseaux sociaux, les blagues fusent autour de cette institution du web anglophone, pour imaginer quels invités fictifs pourraient bien postuler et passer l'épreuve des ailerons de la mort. Puisque, si le public français connaît surtout la version locale de Hot Ones produite par le Studio Bagel (globalement moins intéressante : grosso modo, c'est le podcast Un Bon Moment avec des sauces piquantes, et une panoplie complète de tricheurs pour éviter les brûlures), l'émission originale est, au départ, une création de la chaîne First We Feast.
A savoir, des obsessionnels de la street food qui ont réussi à percer le plafond de verre sur la base d'un concept d'interviews comiques. Au départ, Hot Ones consiste à aller chercher une vedette de n'importe quel domaine d'activité (actrices/acteurs, sportives/sportifs, rappeurs/rappeuses, etc) pour concevoir un échange intelligent, documenté et fourni, truffé de vraies questions intéressantes agrémentées d'une dégustation de poulet frit. Avec dix ailerons de poulet et dix sauces piquantes conçues comme les marches d'un escalier vers le sommet de l'Echelle de Scoville, Sean Evans a reçu les plus grand(e)s : Steph Curry, Margot Robbie, Jason Sudeikis, Sydney Sweeney, Bob Odenkirk, Kieran Culkin, Paul Dano, Cate Blanchett, Colin Farrell, Jon Bernthal, Matt Damon, etc etc. Un impressionnant tableau de chasse, qui s'ouvre depuis peu aux partenariats publicitaires.
Toujours dans la disquette
Si le concept qui attire au départ le public reste le même (i.e. : voir des vedettes s'amuser à s'ébouillanter le gosier sur des sauces toujours plus furieuses), le travail réalisé sur les interviews proprement dites par les équipes de Sean Evans est globalement salué d'un bout à l'autre de l'industrie. Animateur compétent, le bonhomme est généralement félicité par ses invités à la fin de chaque prestation, et celui-ci a même réussi à dérider certaines célébrités considérées comme de "mauvais clients", pas toujours très à l'aise face aux micros des journalistes. Bref, Hot Ones ça déchire, et l'émission a aussi permis démocratiser le sujet de la cuisine au piment en Occident, une zone géographique généralement vierge à la gastronomie épicée. Contrairement à certains pays d'Asie, d'Amérique du Sud ou d'Afrique.
Pour revenir au sujet qui nous intéresse : récemment, First We Feast a accepté de participer à une opération publicitaire en partenariat avec le groupe Disney pour les quatre-vingt dix ans du personnage de Donald Duck. L'émission en question prenait la forme d'une interview Hot Ones traditionnelle, sauf que c'était bien le célèbre canard en colère qui se tenait sur le fauteuil de l'invité. Et : oui, Donald mange du poulet. Depuis toujours. C'est bizarre, mais c'est comme ça. Dites vous bien que ça fait presque un siècle que le gars se trimballe les fesses à l'air pendant que Mickey et Dingo portent des pantalons, donc à partir de là...
Cette présence de Donald Duck dans l'émission Hot Ones a encouragé les parodies dans la foulée. Certains rêvent désormais de voir l'Ours Paddington ou les Raptors de Jurassic Park en caméo, et tandis que certains rigolent, d'autres capitalisent sur le concept.
Du côté de chez Sony Pictures, la campagne de promo' de Venom : The Last Dance bat son plein, et à défaut d'avoir encore des chevaux, des grenouilles ou des poissons empaillés à dégainer pour motiver le grand public à rire de bon cœur en attendant cette énième parodie vivante du répertoire super-héros, les équipes en charge du marketing se sont amusées à imaginer que Venom pourrait bien faire partie des invités de Sean Evans d'ici à une prochaine émission. Une petite vidéo a été postée sur les réseaux sociaux pour illustrer ce concept (et comme d'hab', les effets spéciaux sont : au poil). A voir si ce partenariat se concrétise au-delà de ce petit sketch sans réel intérêt.