Depuis quelques jours, les experts du marché du cinéma aux Etats-Unis avaient l'air d'être étrangement préoccupés par le lancement du film Venom : The Last Dance. Certains étaient même déjà en train de réfléchir à l'emplacement de la tombe dans lequel balancer le cadavre de la franchise. C'est normal : aux Etats-Unis, on estime généralement que la priorité doit être donnée au public local. L'argent généré sur les entrées à l'international est plus difficile à pister, dans la mesure où le calcul repose sur les spécificités nationales, les goûts de tel ou tel public lointain à différents endroits du monde. Dans la mesure où le film de Kelly Marcel n'a pas réussi à atteindre l'objectif des 65 de millions de dollars sur son premier weekend aux Etats-Unis, certains allaient donc jusqu'à imaginer que celui-ci était en danger de ne pas fonctionner du tout.
Les Tribulations d'un Symbiote en Chine
En définitive, les chiffres sont plutôt bons :
Venom : The Last Dance vient de démarrer avec 51 millions de dollars en Amérique du Nord, plus 124 millions à l'international, soit 175 millions à l'échelle mondiale. Une performance qui s'explique surtout grâce
à la participation du public chinois, qui compte pour 46 millions de dollars dans cette réussite globale. Le projet s'en sort donc moins bien que le premier volet de la franchise (avec ses 200 millions) mais globalement aussi bien que le second (lequel n'avait cependant pas eu droit à une sortie en Chine). Avec un budget de production estimé à 120 millions de dollars, et probablement moins de 100 millions en frais publicitaires, les équipes de
Sony Pictures ont des raisons de se rassurer : le projet ne devrait pas se traduire par un échec complet, même s'il convient maintenant de fixer une ligne d'arrivée viable, qui permettrait au studio de rentrer dans ses frais.
Comme d'habitude, les experts retournent toutes les pierres possibles, ouvrent tous les tiroirs à la recherche d'une explication qui permettrait de mettre en mot les raisons de cet échec (relatif) du point de vue du box office "domestique". C'est généralement à ce moment là que les motifs les plus comiques possibles sont pointés du doigt : cette fois, on nous explique que les gens aux Etats-Unis étaient trop occupés à regarder le baseball (avec la compétition des World Series en ce moment) ou à faire la siesta en amont des fêtes d'halloween pour avoir l'envie de se déplacer vers les salles de cinéma. Il fallait bien désigner un coupable. C'est vrai : la franchise Venom n'a jamais été du goût des critiques, donc pas possible de faire semblant de croire que la presse a réellement un impact sur le destin économique des mauvais films cette fois ci.
Au moins, le Hollywood Reporter assume enfin une piste crédible. La rédaction nous explique que Venom : The Last Dance est simplement le troisième volet d'une série, et qu'il est simplement difficile de maintenir l'intérêt du public sur une si longue période, ou de fabriquer un événement à partir d'une oeuvre qui reste... la suite de la suite d'un film. Le résultat reste le même : en théorie, le produit devrait bien rentrer dans ses frais une fois arrivé au bout de son cycle d'exploitation. A suivre d'ici les prochaines semaines.