Oni Press poursuit sa stratégie de reconquête du marché indépendant. L'éditeur ne propose pas encore énormément de nouveautés, à l'échelle de certaines autres enseignes, mais s'assure que le moindre titre sera suffisamment mis en avant. Dans le cas de la série Akogun : Brutalizer of Gods de Murewa Ayodele et Dotun Akande, on a par exemple eu droit à l'annonce officielle, à une première présentation en noir et blanc... et désormais, à la même présentation, mais en couleurs et avec les dialogues. Il paraît que les experts appellent ça une "preview" (?). Sauf que celle-ci tombe en avance, histoire de garder le projet en vie dans l'esprit du public.
Ghost of Ota
Présentée comme l'héritière spirituelle de personnages précis, comme le Conan de Robert E. Howard, le Thor de Jack Kirby ou le Kratos de la série de jeux God of War, Akogun : Brutalizer of Gods s'inscrit dans la mythologie du peuple Yoruba, l'un des groupes de population les plus importants en Afrique Centrale. Une culture avec son propre panthéon, son propre mythe créationniste, développée en fiction par deux auteurs d'origine nigériane dans une série en trois numéros étendus (dans les standards du DC Black Label, pour donner un point de comparaison). Partis à la recherche de leurs propres origines mythiques, Ayodele et Akande se sont ouvertement inspirés de la saga de Kratos pour poser cette idée d'un dieu de la guerre en visite dans un monde tout neuf, aux premières heures de l'espèce humaine.
"En des temps lointains, lorsque l'homme, les monstres et les dieux arpentaient ensemble le sol de la Terre, un guerrier solitaire apparaît pour mettre à l'épreuve l'immortalité supposée des dieux cruels qui pensaient pouvoir s'amuser à détruire en toute impunité. Un homme qui défie propres maîtres, épée à la main et assoiffé de sang. Son nom : Akogun le Destroyer!"
Visiblement assez enthousiaste, et probablement conscient de la nature singulière de ce projet, Hunter Gorinson, l'éditeur en chef de la maison Oni Press, insiste sur l'intérêt de cette fantasy un peu différente, qui se passe des référents habituels du genre. En allant chercher ailleurs, pour varier du diktat traditionnel des elfes, des nains et des dragons des mythes scandinaves qui forment le tout-venant de l'épique européen. Reste maintenant à se faire un avis sur pièce, avec un premier numéro attendu pour le 3 avril 2024, accompagné de couvertures variantes signées Ramon Villalobos, Grey Williamson et David Mack.