En avril dernier, lors des premières sessions de justice à la Cour de New York, autour du cas Jonathan Majors, l'accusation avait exprimé le besoin de repousser l'audience de quelques mois, le temps de muscler son dossier à l'aune de nouveaux témoignages concordants. Pour rappel, l'acteur de 34 ans, connu pour ses rôles dans les films Creed 3, Ant-Man & the Wasp : Quantumania et The Harder Thet Fall, est actuellement accusé au pénal de coups et blessures sur son ex petite amie, Grace Jabbari.
Celle-ci avait été admise en soin légers pour une blessure à la tête et au cou au mois de mars, suite à une dispute avec Jonathan Majors. La police de New York s'était alors saisie de l'affaire, en ouvrant une enquête sur le comédien. Après plusieurs audiences préliminaires au fil de ces derniers mois, le procès, imminent, commence à se préciser à l'aune des dépôts de preuves et de documents officiels de la part des deux parties en présence.
A la recherche d'un pattern
La rédaction de Variety a eu accès à une partie du dossier - et plus précisément, à une épaisse pile de 115 pages relatives au plan de bataille entamé par l'accusation. Le site spécialisé a ainsi pu apprendre, au détour de ce document officiel, que le procureur était à la recherche de nouvelles preuves concordantes. En tentant notamment d'obtenir un rapport de la London Metropolitan Police, rédigé en septembre dernier. A l'époque, Grace Jabbari, citoyenne du Royaume-Uni, avait déjà été admise une première fois en centre hospitalier, au moment où Jonathan Majors se trouvait lui-aussi sur place, à Londres, pour le tournage de la deuxième saison de la série Loki.
Le procureur cherche visiblement à savoir si d'autres actes violents ont été documentés avant l'arrestation de Majors, pour établir un précédent susceptible d'indiquer la présence d'un schéma répétitif dans l'attitude du comédien vis-à-vis de la victime. Le document aurait été demandé par l'accusation, et si Variety est incapable de dire si, à l'heure actuelle, la pièce à conviction a bien été obtenue, le procès de Jonathan Majors devrait reprendre d'ici les prochaines vingt-quatre heures. L'accusation espère ainsi pouvoir démontrer qu'un procès est bel et bien nécessaire, après que l'avocate de la défense, Priya Chaudhry, a de son côté plaidé pour un non-lieu au pénal.
En ce qui concerne la stratégie des avocats de Majors, voici ce que semble indiquer le document obtenu par la rédaction de Variety :
"Le dépôt officiel affirme que l'équipe de Priya Chaudhry a volontairement fait fuiter dans la presse différentes pièces à conviction, dans l'idée de les présenter sous un jour frauduleux."
L'accusation fait ici référence à différents textos, présentés par l'avocate dès les premières semaines de l'instruction et attribués à Jabbari, dans lesquels la victime aurait expliqué à Majors son intention de dire à la police qu'elle s'était blessée toute seule. Dans le même temps, Chaudhry avait également insisté pour que le procureur poursuive Jabbari en justice, en expliquant que celle-ci était à l'origine de la dispute, et avait été la première à porter un coup à Majors.
"Dans le même temps, le procureur rejette l'idée de poursuivre Jabbari en justice pour coups et blessures, contrairement à ce qu'a pu déclarer l'équipe de Jonathan Majors, et pour contredire certaines antennes de presse qui affirmaient que la plainte allait être reçue en ce sens."
Enfin, le document détaille une partie du témoignage de la victime, et de ce qui s'est passé le soir de l'arrestation.
"Le 25 mars, Jonathan Majors et Grace Jabbari étaient à bord d'un véhicule privé après avoir quitté une fête à Brooklyn pour prendre la direction de leur appartement dans le quartier de Chelsea. Jabbari, coach corporelle de Majors sur le tournage d'Ant-Man & the Wasp : Quantumania, a alors pu apercevoir un sms d'une source inconnue sur le téléphone de l'acteur, qui comprenait la phrase 'j'aimerais être en train de t'embrasser en ce moment.' Jabbari aurait alors tenté d'attraper le téléphone pour voir qui avait envoyé ce message. Majors aurait alors attrapé le côté droit du corps de Jabbari, en lui arrachant le doigt du téléphone, avant de lui tordre le bras droit et de la frapper à l'oreille.
Après avoir récupéré le téléphone, Majors aurait alors quitté le véhicule. Lorsque Jabbari a tenté de le suivre, l'acteur aurait attrapé et soulevé la victime présumée avant de la projeter à l'intérieur de la voiture."
Le descriptif officiel liste un doigt fracturé, des bleus sur différents endroits du corps, une lacération derrière l'oreille et une bosse à la tête. Le procureur a concédé, à l'issue de cette énumération, d'abandonner l'accusation de coups et blessures par étranglement. Restent donc quatre chefs d'accusation, pour lesquels Jonathan Majors a choisi de plaider non coupable.
Enfin, dans les pièces fournies à la rédaction de Variety, il est indiqué que la plainte n'émane pas directement de Jabbari : deux passants qui ont assisté à la scène ont été les premiers à appeler la police, un véhicule des forces de l'ordre présent dans le quartier a alors répondu à l'appel et procédé à l'arrestation de Jonathan Majors. Le procureur et l'avocate de la défense s'affrontent sur l'interprétation à donner aux images captées caméras de surveillance installées dans le quartier où l'altercation s'est produite. Enfin, le résumé de l'affaire brossé par l'organe de presse précise que :
"L'équipe de Majors affirme que le procureur fait montre d'une rétention d'informations utiles au dossier. Cependant, les documents de justice expliquent que 'l'accusation a livré une quantité importante de nouvelles découvertes, de notes enregistrées par la police de New York, de traces d'appels téléphoniques, de documents médicaux, de mandats officiels et de témoignages sous serment, avec des sources de différentes natures - le iCloud de l'accusé, des vidéos de surveillance de huit localisations différentes, et des entretiens réalisés avec neuf victimes de l'incident."
