A l'occasion des dix ans du film Man of Steel, le réalisateur Zack Snyder s'est donné pour mission d'organiser sa propre micro-convention avec l'aide de ses collaborateurs de la plateforme Vero. L'événement "Full Circle", constitué de trois séances de rattrapages des différents films du metteur en scène dans l'univers de DC Comics (Man of Steel, Batman v Superman : Dawn of Justice et Justice League), s'est tenu ce weekend depuis une salle de Pasadena, Californie. Le public était invité à participer, avec quelques spectateurs présents sur place et une retransmission en direct accessible depuis les réseaux.
La séance de Man of Steel s'est suivie d'une séance de questions réponses présentée par Zack et Deborah Snyder, avec Christina Wren et Alex McDowell.
Avec quelques informations supplémentaires
Lors de cet échange, l'ancien architecte de l'univers
DC Comics au cinéma s'est livré à l'habituelle séquence de souvenirs - gestation du projet, anecdotes de tournage, et détails sur sa vision du cinéma des super-héros en règle générale. Et si
Zack Snyder avait déjà eu l'occasion de s'exprimer dans les grandes lignes
sur les idées non utilisées lors de sa saga avortée, le bonhomme a tout de même pu livrer un nouvel élément. En l'occurrence, à propos des dieux de l'olympe - un segment de la mythologie
Wonder Woman relativement peu développée dans les deux films de
Patty Jenkins, mais tout de même présent à l'arrière-plan d'une scène de la version (originale) de
Justice League.
Effectivement, à l'inverse du montage de Joss Whedon et de DC Films sorti dans les salles de cinéma, la scène de flashback revenant sur la première tentative de conquête du maléfique Steppenwolf (Darkseid, dans la version de Zack Snyder), le public avait pu apercevoir le personnage de Zeus dans l'armée des défenseurs de la Terre. Celui-ci utilisait un pouvoir de foudre évoquant les capacités du héros Shazam, en accord avec le canon du personnage en comics. Or, si le sujet de la divinité occupe une place importante dans la filmographie de Zack Snyder, le metteur en scène avait envisagé pendant un temps de donner une origine aux dieux grecs - en rapport avec Superman, comme pour assembler l'ensemble des surhommes sous un même panthéon.
"On avait pensé que Zeus pouvait peut-être être un Kryptonien, et dans cette logique les pouvoirs de Wonder Woman... Enfin, je pense que vous pouvez voir où on aurait pu aller. Tout le truc de savoir s'il s'agit de magie ou de divinité... il y a une version où on se dit simplement 'c'est cool, je suppose', et ensuite on se soucie de l'aspect scientifique. Et vous avez cette obsession de savoir d'où viennent les dieux. On a joué un peu avec cette idée pendant un moment."
Sur le papier, la piste a de quoi surprendre - en théorie, les "dieux" de la Terre sont généralement justifiés en comics par leur origine historique dans les croyances de l'humanité, comme pour Etrigan, les dieux brésiliens, scandinaves, et autres nombreuses mythologies intégrées aux univers de comics. Mais, dans la vision de Zack Snyder et de son monde de fiction généralement articulé autour de la figure de Superman (comme équivalent peu ou prou christique d'une nouvelle religion), l'idée n'est pas forcément si saugrenue.
Egalement, et parce que le bonhomme a d'autres choses à dire au-delà des limites fermées de l'univers DC Comics, le réalisateur a aussi été interrogé sur un débat d'actualité : la création par intelligence artificielle et le potentiel danger que celle-ci pourrait représenter d'ici les années à venir pour les corps de métiers dans le monde des arts. De gré ou de force, Zack Snyder sera devenu, après sa mise à pied pendant la production de Justice League, l'un des avatars de la "vision" du metteur en scène contre le "système" et les logiques précalculées - foutu à la porte pour ne pas avoir suffisamment bien cadré avec les demandes d'un studio qui pensait pouvoir générer un meilleur profit à coups de réécritures et de corrections millimétrées.
Son point de vue est donc forcément intéressant, et en l'occurrence plutôt pertinent. Ou plus intéressant en tout cas que celui de Joe Russo, co-réalisateur des derniers films Avengers, qui estimait de son côté que les intelligences artificielles allaient finir par prendre la place des artistes, avec une certaine froideur dans l'énumération des détails de cette prophétie. Quelque part, une donnée utile à retenir de tout le feuilleton "SnyderCut" : pendant quelques années, un public s'est accroché à l'idée de remettre l'individu au coeur de la création, et on espère que ce débat là n'est pas encore totalement enterré malgré la rapide croissance du marché des robots génératifs.
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