Le talentueux Elliott Kalan retrouve ses machettes, ses rues enneigées et ses bulletins télé' satiriques. Si vous ne voyez pas de qui il s'agit, apprenez que Kalan, avant de s'intéresser à l'écriture de comics, était au départ l'un des auteurs des sketchs du Daily Show, une émission très connue aux Etats-Unis pour avoir popularisé le principe de l'infotainment, ouvert la porte à Stephen Colbert, John Oliver, ou d'autres vedettes de la télévision américaine. En bande-dessinée, le bonhomme est aussi à l'origine de la série Spider-Man & the X-Men, un petit monument d'humour.
Et puis, les tueurs en série
En compagnie
de l'artiste virtuose Andrea Mutti,
Kalan s'était penché sur une création originale à la croisée des genres, entre
Vendredi 13,
Maniac Cop, et d'une certaine façon,
Batman : Year One. En piochant dans les codes des films de slasher, de panique urbaine et de rupture sociale, le scénariste s'était amusé, dans les deux premières séries
Maniac of New York, avec l'idée d'un tueur en série à la
Jason Voorhees qui aurait décidé de quitter son lac et ses colo' de vacances pour venir s'installer dans la grande ville. "
Maniac Harry" tue, massacre, hante les rues et les rames de métro, suscitant différentes interprétations au sein des médias conservateurs. Il finira toutefois par être arrêté (ou plutôt, mis à mort) par
Gina Greene, une policière chargée par la ville de pister le fou dangereux.
La mort de "Maniac Harry" semblait avoir mis un terme à l'infatigable boucherie. Le maire s'en félicite, les médias se déchaînent pour recontextualiser les faits, quand un nouveau meurtrier est en chemin. Ou plutôt, une nouvelle meurtrière. Le masque semble avoir changé de mains, et puisque Gina Greene a disparu après la mort de Maniac Harry, l'inspectrice Zelda Pettibone hérite du dossier.
Maniac of New York : Don't Call it a Come Back devrait puiser dans un imaginaire différent des deux premiers volumes, en poussant plus loin l'idée de la critique politique, du journalisme sensationnaliste (Kalan cite le film Un Homme Dans la Foule d'Elia Kazan, une satire de la starification des présentateurs radio' et télé') et d'un ensemble plus absurde qui devrait évoquer les années du scénariste à l'époque du Daily Show. Le premier numéro est attendu pour le 7 décembre 2022, toujours illustré par Andrea Mutti.