Les projets de la maison d'édition indépendante Komics Initiative suivent le processus habituel de la chaîne de montage : annonce, annonce de campagne Ulule, campagne Ulule, et puis, plus tard, édition et envois. Une mécanique bien rôdée qui repose sur le soutien d'un lectorat curieux, prêt à s'aventurer vers des titres plus rares, souvent issus de catalogues indépendants à l'international (entre l'Europe et l'Amérique du Nord comme du Sud). L'offre couvre toute une variété de styles et de sensibilités avec quelques créations originales par des artistes français et puis, de temps à autres, quelques rééditions.
Tir Groupé
Actuellement, trois projets sont en cours de financement - en seulement deux campagnes, depuis que
Komics Initiative s'est positionné sur un format "
double feature" pour réunir en une seule levée de fonds (à choix multiple, bien évidemment) plusieurs albums. Peut-être pour gagner du temps ou profiter d'une sorte de tir groupé susceptible d'attirer les curieux d'un titre vers l'autre. Prenez
Locust par exemple,
annoncé en janvier dernier : aventure survivaliste dans un monde enneigé où l'humanité s'est effondré suite à une épidémie - qui ne transforme pas les malades en zombies mais en insectes malfaisants - de l'artiste italien
Massimo Rossi, un projet décrit comme l'héritier naturel de cette version des post-apocalypses à la
The Last of Us ou
Walking Dead. Avec un coup de crayon prometteur.
Hé bien, Locust a été couplé à The Kill Lock, qui parle de son côté de l'aventure de quatre robots intelligents, condamnés à la réclusion sur une dangereuse planète pour une série de crimes à définir. Livio Ramondelli y réinvente le fameux concept de la bande d'ordures obligée de s'entendre pour survivre à un environnement inhospitalier - mais en profitant des codes de la science-fiction pour ajouter une notion pratique, concrète, à ce postulat. Les robots sont liés par un code informatique baptisé le "Kill Lock", qui fait que chacun d'entre eux sera détruit si l'un d'entre eux venait à mourir. Le tout dans une peinture numérique qui cherche des référents à droite et à gauche (l'éditeur explique que le dessinateur est surtout un grand fan de Transformers et de George Miller - comme quoi, les grands écarts...). Voilà pour le "double feature" du moment.
Egalement, un autre projet
annoncé cette fois en fin d'année dernière dans la famille des romans graphiques jeunesse - mais vraiment pour les plus jeunes.
Hokus Pokus décrit l'aventure d'une petite demoiselle qui obtient des pouvoirs magiques après avoir trouvé, par hasard, un chapeau de sorcière dans un buisson. Il s'agit cette fois d'un comics venu des lointaines prairies de Suède, réalisé par
Fabian Göranson, et venu consolider la part "jeune public" du catalogue
Komics Initiative après
Saudade et
Kodi.
Les deux campagnes sont encore assez récentes avec vingt-sept jours au compte à rebours, mais Hokus Pokus n'a par exemple par encore atteint son premier objectif. Il ne tient qu'à vous d'y remédier si vous cherchez à distraire les petites têtes blondes de la maison (ou si vous avez vous mêmes une passion pour la BD destinée aux plus jeunes. Ca marche aussi pour les insectes-zombies).