Depuis peu, les éditions Dynamite Entertainment se sont mises en tête de suivre le mouvement. Si l'enseigne n'a jamais été connue pour ses folles prises de risque, ou son envie de réinventer le marché des comics de fond en comble, le fait est que l'envie de copier sur la feuille du voisin ne s'embarrasse plus de discrétion depuis peu. D'un côté, on trouve par exemple les séries de la saga Die!Namyte, un projet d'attaque de morts vivants ouvertement calqué sur l'univers DCEased de Tom Taylor, pour capitaliser sur les bonnes ventes de ce projet édité chez DC Comics. De l'autre côté, Dynamite s'est aussi intéressé au principe des versions alternatives de personnages populaires avec Vampiverse et Sonjaversal, qui tapent dans les codes des séries basées dans le multivers Marvel à la Spider-Verse. Pour parachever l'emprunt, ces deux titres ont droit à leurs propres spin-offs.
Une Red Sonja aux cheveux bruns
Les séries Vampiverse ou Sonjaversal suivent effectivement une feuille de route peu ou prou similaire : à l'ombre de leur environnement habituel, les héroïnes Vampirella et Red Sonja vont s'apercevoir que leur existence n'est qu'une bribe isolée dans un multivers de versions parallèles, avec des déclinaisons relativement inspirées des modèles originaux. Vampiverse avait par exemple présenté une Vampirella à la Mad Max, une autre plus rupestre dans un monde d'australopithèques, ou encore une lecture plus pulp de l'héroïne basée dans les années 1930. Celle-ci, baptisée The Vamp, était une aventurière en robe rouge qui combattait les sectes de fanatiques et les pilleurs de tombes dans une routine de feuilleton d'aventures façon comics pré-super-héros.
Cette version aura droit à son propre numéro spécial, avec un one-shot The Vamp annoncé pour le mois de juin. Tom Sniegoski, Jeannine Acheson et Daniel Maine se chargeront du scénario et des dessins de ce spin-off de Vampiverse, qui reviendra sur les origines de l'héroïne et ses liens avec les cultes démoniaques qu'elle affronte au quotidien. Les inspirations invoquées tirent sur Doc Savage, The Shadow ou The Spider. Jimmy Broxton et German Garcia fournissent les couvertures variantes. Comme d'hab' dès qu'il s'agit d'une héroïne en tenue légère, Dynamite Entertainement livre aussi une couverture variante cosplay par Rachel Hollon. Et, comme d'hab', la question se pose : si le noble art du cosplay n'était pas seulement mis à l'effort pour personnages féminins largement dévêtus, est-ce que Dynamite aurait vraiment envie de continuer à entretenir ce genre de couvertures ? Voilà bien un mystère mystérieux.







Relativement plus ambitieux, le projet Samurai Sonja se présente plus comme une sorte d'ouverture des possibles sur la mythologie de la barbare : l'éditeur explique que, puisque le lectorat a désormais compris qu'il existait des variations du personnage à travers le multivers, pourquoi ne pas en développer de nouvelles encore plus inédites ? En l'occurrence, cette mini-série s'intéressera donc à une transposition partielle de l'héroïne dans un Japon féodal fantasmé, la jeune femme passe un accord avec la déesse Amaterasu pour obtenir une armure et un équipement magique afin d'aller affronter différentes créatures mythologiques issues du folklore nippon.
La Samurai Sonja est cette fois la descendante d'un guerrier légendaire assassiné, et cherche à prouver sa valeur et à se montrer à la hauteur du nom de sa famille en accomplissant différents exploits. Mais, en échange de son équipement, Amaterasu a promis à l'héroïne que le jour elle serait vaincue dans le coeur de la bataille, elle comme l'ensemble de son arbre généalogique seraient immédiatement effacés de la réalité et des livres d'histoire, comme s'ils n'avaient jamais existé. Jordan Clark et Pasquale Calano se chargeront du scénario et du dessin, sur une colorisation de Kike J. Diaz.
Le premier numéro est également attendu pour le mois de juin avec des couvertures de Lucio Parrillo, Lesley Li, Clayton Henry et Paulina Ganucheau. Et si vous vous demandez au passage pourquoi ce personnage aux cheveux bruns porte le nom de Sonja, en dehors de sa posture de guerrière au féminin et une légère ressemblance sur la cote de maille utilisée en dessous de son armure japonaise, vous n'avez probablement pas eu la chance de faire des études poussées dans le champ du marketing ou de l'intérêt des marques pour pousser un produit inédit - cela étant, à force de lire des comics, vous auriez pu finir par saisir les tactiques.