Les semaines se suivent et se ressemblent. Depuis sa sortie, le film Spider-Man : No Way Home enchaîne les records, à différents degrés d'importance : meilleur démarrage de l'an dernier, succès le plus important de l'an dernier, et puis, plus tard, vers des cimes plus élevées. A force de se hisser vers le sommet, le projet a fini par détrôner Jurassic World de son socle de sixième plus gros succès du box office mondial, sur une courte tête de dix-neuf millions de dollars. Soit 1,690 milliard pour le film de Sony Pictures, contre 1,671 milliard pour celui des studios Universal.
Vraisemblablement, l'ultime étape du voyage
Il est en revanche peu probable que Spider-Man : No Way Home ira beaucoup plus loin - la prochaine marche du podium, dans lequel évoluent les cinq plus gros succès, étant actuellement occupée par Avengers : Infinity War et ses 2,048 milliards. Si le dernier long-métrage de la franchise Marvel Studios domine encore et toujours les entrées en salles à l'international, son succès a largement décéléré depuis peu. La sortie de Scream a commencé à morceler le règne sans partage de Peter Parker et de ses copains du multivers, et on imagine mal le film passer le seuil des deux milliards symboliques.
Pour prendre un peu de perspective l'angle totalitaire du modèle Disney, trois des cinq films au sommet de la liste des plus gros succès sont des productions Marvel Studios/Lucasfilm supervisées pendant la présidence de Bob Iger (Avengers Endgame, n°2, Star Wars : The Force Awakens, n°4, Avengers : Infinity War, n°5). Rétroactivement, avec le rachat de la 20th Century Fox, le groupe est aussi propriétaire du premier au sommet de la pile (Avatar) et copropriétaire de Titanic, une production mixte entre la Fox et les studios Paramount à l'époque. L'entité domine donc les chiffres du cinéma de la tête et des épaules, tout en assumant de renoncer peu à peu aux salles pour privilégier les stratégies de sortie sur la plateforme Disney+ (comme dans le cas des films Pixar).
Cela étant, en des temps de pandémie, la performance reste très impressionnante (ou paradoxalement inquiétante compte tenu de l'échec d'autres objets de cinéma sortis en fin d'année dernière et incapables de trouver leur public). A voir si les salles reprendront des couleurs, d'ici au nouveau variant - et condoléances à Colin Trevorrow pour ses dinosaures mutés à l'ADN de sèche. Peut-être une chance de revanche au prochain épisode.