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Snyder Cut : victoire des fans ou Mother Box de Pandore ?

Snyder Cut : victoire des fans ou Mother Box de Pandore ?

Chronique

Pour beaucoup de monde, c'est peut-être quelque chose qu'on ne pensait pas pouvoir lire, écrit noir sur blanc. Mais l'année 2020 est en train de nous montrer qu'à peu près tout peut arriver, même le plus inattendu. C'est donc désormais une réalité : HBO Max proposera, à compter de l'an prochain, la Zack Snyder's Justice League, version longue et complètement remaniée du Justice League de 2017, que le réalisateur avait dû abandonner et dont Joss Whedon s'était emparé pour les finitions. Il s'agit de la concrétisation de ce qui a été appelé depuis trois ans la Snyder Cut, et à l'évidence, une bonne partie de la communauté des fans de DC Comics, Zack Snyder et de ce qu'on appelait alors le "DCEU" a de quoi se réjouir. Il y a en effet plusieurs raisons pour être contents de cette décision, qui marque un nouveau tournant dans l'histoire du cinéma. Mais derrière l'annonce et la liesse de ceux à qui la vision de Snyder sur l'univers DC tenait à coeur, il y a aussi des réalités qu'il ne faut pas oublier. Et ne pas crier "victoire" trop fort, car ladite victoire ne s'est pas vraiment faite sur des fondations saines. Pour la faire simple, ce long édito ira donc peser le pour et le contre. L'envie est de voir pourquoi cette annonce de la Snyder Cut a des aspects positifs indéniables, tout comme il faut savoir prendre du recul sur cette affaire, et ne pas laisser la Mother Box de Pandore ouverte plus que de raison.

Pour la vision d'un cinéaste

Le film Justice League sorti en 2017 est une aberration de studio. Il n'y a pas de doutes là dessus. Ma critique exposait déjà tout ce qui n'allait pas dedans, avec le rappel qu'il aurait été difficile d'avoir un résultat correcte compte tenu des conditions chaotiques de cette production. Bien sûr, c'est le suicide d'Autumn, la fille adoptive de Zack Snyder, qui a achevé d'enfoncer le clou, mais déjà auparavant, Warner Bros. mettait moult bâtons dans les roues du cinéaste. D'abord commanditaire de l'univers DC au cinéma suivant sa vision (personnelle, et clivante) de ses héros, il s'est vu peu à peu dépossédé de ses oeuvres. D'abord sur un Batman v Superman sur lequel on rajoutait un troisième acte en totale contradiction avec l'aspect thriller politique sur les super-héros et l'ambiance Dark Knight Returns. Un film qui se voyait de plus charcuté dans sa version cinéma, l'Ultimate Cut permettant d'avoir un film bien plus appréciable, même si le cahier des commandes de Warner restait identique avec la dernière partie. Puis sur un Justice League, prévu en deux parties, puis reconstruit dans l'urgence face au mauvais scores financiers de Batman v Superman au box-office, avec un studio désavouant peu à peu la vision de son auteur pour tenter de coller à une formule moins risquée, ou bien moins clivante, plus à même de plaire au plus grand nombre, et de rapporter assez d'argent. 


Comme le rappelle le Hollywood Reporter, en janvier 2017, Zack Snyder a ce qu'il semble être un montage optimal de son Justice League, d'environ 4h, mais est conscient que le studio ne sortira jamais un film aussi long. C'est une version d'environ 2h20 qui est présentée, et les têtes dirigeantes de l'époque (Kevin Tsujihara) demandent à raccourcir à deux heures, et des reshoots sont commandités - ce qui est une norme dans les productions à gros budget, mais qui, après Batman v Superman et Suicide Squad, victimes des ingérences de Warner sur leurs réalisateurs, n'est pas synonyme de bonnes nouvelles. Puis, la tragédie frappe, et vous connaissez le résultat en salles. Dès lors, si l'on a aimé, apprécié la proposition de Snyder sur son "DCEU", ou que l'on s'intéresse à cette vision qui aura au moins le mérite d'être singulière, on ne peut qu'être content de voir qu'un réalisateur va pouvoir se réapproprier le film qu'un studio lui a volé. 

La situation à Hollywood n'est pourtant pas exceptionnelle : bon nombre de cinéastes voient leurs films et leur vision considérablement modifiés par les studios, et c'est un équilibre compliqué qui a déjà laissé ses marques dans l'histoire (ne citons que, pour cet article, le cas Fantastic Four de Josh Trank). Ici, on croit sincèrement à la liberté des auteurs et à leur vision, ce qui ne veut pas dire qu'avoir une vision exempt de critique. Quand on se rappelle qu'il a fallu vingt ans pour avoir le Superman II de Donner, et qu'il n'en faudra que quatre pour le Zack Snyder's Justice League, ça semble être une bonne chose, à se dire que les studios vont aussi, peut-être, revoir leur approche et laisser leurs créatifs plus libres. Dans le cas de Warner, d'aucun auront pu constater que sous la direction d'Hamada, DC Films a l'air de s'ancrer dans cette direction avec le Joker de Todd Phillips, le Birds of Prey de Cathy Yan, les futurs Batman et Suicide Squad de Reeves et Gunn. Des films plus centrés sur une vision, et tant pis si monter un univers partagé est alors bien plus compliqué. En ce sens, d'autoriser Snyder à finir ce film serait une confirmation de cette nouvelle direction, qui agit rétroactivement sur leur produit le plus charcuté. Dans cette perspective, cela ne peut être que louable. Le réalisateur va pouvoir délivrer sa vision, les spectateurs à qui ont la leur avait promis pourront la découvrir. 

A titre personnel, et je passerai à la première personne brièvement pour l'exprimer : je fais partie de ceux qui apprécient la démarche de Snyder sur l'univers DC. En 2013, en découvrant Man of Steel, je rêvais d'un Justice League par le réalisateur. Je trouve la version longue de Batman v Superman réussie (sans réfuter qu'elle a évidemment des défauts), et je serai donc ravi de découvrir ce Zack Snyder's Justice League. Notamment parce qu'on sait déjà ce que cela peut signifier, quelle que soit la forme prise : plus de développement de personnages (sur Cyborg, la présence d'Iris West), des easter eggs supplémentaires (Martian Manhunter), la présence de Darkseid et a priori la résolution de la séquence Knightmare vue dans Batman v Superman. En soi, un sacré programme puisque Snyder affirme que le montage cinéma (il ne l'a pas vu, mais se base sur ce qu'on lui a raconté) ne contiendrait "qu'un quart" de ce qu'il a filmé, et la perspective d'avoir un vrai Darkseid à l'écran est là aussi réjouissante. Surtout, on aura un film sans l'horrible retouche de la moustache d'Henry Cavill et le score de Junkie XL, et ces deux éléments seuls permettent de se dire que le film sera plus appréciable. On se rappelle néanmoins que les plans initiaux étaient d'avoir un Justice League en deux parties, et il faudra voir dans quelle mesure Snyder se résoudra ou non à teaser une suite qui, elle, n'est absolument plus réalisable. Mais sur le contenu de cette Snyder Cut, c'est encore une autre question. L'essentiel est : que Warner laisse le réal' finir son travail est une bonne chose, au vu de l'ensemble des éléments qui manquaient dans le film proposé, et pour le principe de laisser au bonhomme terminer (au moins partiellement) la vision qu'on lui avait demandé de développer au départ.


Une patience et un soutien qui ont porté leurs fruits

Dans un communiqué officiel, un exécutif de Warner Bros., Robert Greenblat, raconte : "depuis que je suis arrivé [chez Warner] il y a quatorze mois, le cri de ralliement #ReleaseTheSnyderCut a été un roulement de tambour continu dans nos bureaux et nos boîtes mails. Hé bien, les fans ont fait leur demande, et nous sommes ravis de pouvoir enfin leur répondre." Une certaine façon de décrire ce qu'il s'est passé depuis deux ans, et il serait malheureux de vouloir condamner la ferveur et la passion de fans qui, comme nous par ailleurs, tiennent à la version d'un réalisateur, se sont sentis comme ce dernier volé par les actions d'un studio, et qui désirent simplement voir le travail fini d'un artiste tel qu'il l'avait envisagé. 

Dans ce milieu de la pop culture où les affects sont désormais décuplés, on s'imagine bien qu'une majorité de ce mouvement autour de la Snyder Cut part de bonnes intentions, certaines de ces personnes ayant pu jusqu'à récolter des fonds pour faire connaître leur message. Bannière flottant au-dessus de la SDCC, affichage publicitaires jusque sur Times Square : il faut reconnaître une ferveur et une dévotion qui dépasse largement la simple pétition en ligne (cette dernière avait récolté plusieurs centaines de milliers de signatures). Avec le temps, le mouvement de la Snyder Cut a même lié son action à celle de l'American Foundation for Suicide Prevention, pour sensibiliser les personnes au drame que la famille Snyder a vécu. Une collecte de fonds a permis de ramener 150 000$ pour la fondation, illustrant là une très belle prouesse réussie par ce rassemblement de fans.

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The fight is still on heh #ReleaseTheSnyderCut

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C'est notamment à la NYCC 2019 que l'on pouvait retrouver une pancarte de soutien. Le logo de l'American Foundation for Suicide Prevention est clairement visible.

Même si l'on pouvait croire jusqu'à encore récemment que tous ces efforts étaient vains (en priorité parce que Warner est resté silencieux sur la question jusqu'à cette journée du 20 mai 2020), difficile de ne pas au moins comprendre les désirs des fans, de ce point de vue. D'autant plus que certains mouvements de soutien comme pour la série Lucifer ont su porter leurs fruits. Le problème, c'est que #ReleaseTheSnyderCut ne s'est pas fait que sur ces bases saines, et que quantité de comportements déplorables à différents niveaux des sphères pop-culturelles ont été à déplorer. De quoi relativiser cette "victoire", ou se demander à quel prix, moral notamment, le public a pu avoir gain de cause face au studio.

La triste valse des scoopers opportunistes

Le premier contrecoup dans cette annonce, et on l'exprimera forcément ici par rapport à notre activité, c'est qu'elle va donner raison à tout un tas de médias spéculateurs et autres "scoopers" qui ont profité pendant deux ans de la non communication de Warner Bros et du teasing de Zack Snyder pour se faire leur beurre à force d'articles clickbaits et rumeurs. Aujourd'hui, l'officialisation de cette Cut va de fait leur "donner raison" et conforter ces acteurs dans leur démarche, alors qu'ils représentent un problème important du traitement de l'information dans l'actualité pop culture. Nous vous faisions déjà un topo chiffré dans un précédent édito : il est avéré que plus des 3/4 des articles et déclarations de ces médias sont invérifiables et que c'est justement ce qui leur permet de continuer à faire de même. 

Aujourd'hui, on peut dire que la Snyder Cut va se faire et que Warner Bros. en donne l'autorisation. Des mois avant, il n'y avait rien de tangible à l'affirmer. Dans le récent rapport du Hollywood Reporter, Zack Snyder explique lui même que depuis le départ, il n'y a jamais eu de cut qui soit exploitable. Seulement un montage préliminaire non terminé, sans effets visuels, sans post-production. Zack déclare : "quand nous sommes partis du film, j'ai pris le disque dur avec ce cut dessus. Honnêtement, je n'ai jamais pensé que ça donnerait quelque chose." Pendant la première année, le réalisateur et sa famille étaient occupé à se recentrer sur eux et faire leur deuil, alors que le mouvement #ReleaseTheSnyderCut se montait déjà. Là dessus, les rumeurs qui voulaient qu'un film exploitable existe, ou que Snyder avait continué de travailler dessus pendant tout ce temps, sont fausses. Mais ceci, tout le monde le pardonnera aux médias clickbaits, puisqu'au final ils peuvent clamer qu'ils avaient raison.

Le rôle du journaliste n'est pas de flatter les espoirs des uns et des autres, de relayer des théories infondées. Il s'agit d'apporter de l'information, qui se base sur un ensemble de faits, en s'appuyant sur des sources sérieuses. Pendant des mois, à un instant t, il n'y avait aucune raison de croire, dans un premier temps, à l'existence d'une Snyder Cut, ou de son exploitation par Warner. Parce que le studio ne communiquait pas dessus, parce que le réalisateur ne montrait que des bouts de film inachevés, et parce qu'il était irrationnel de débattre de l'état de complétion de ce cut. Parce qu'on n'avait jamais vu un studio se remettre au travail sur un film de la sorte, d'autant plus après l'échec au box-office, et l'envie manifeste (par ses films en projets et sortis par la suite) d'aller dans un mouvance post-Snyder

Aujourd'hui, il faut rappeler que cette décision est réellement historique. Elle marque un précédent. Josh Trank n'a pas eu son cut alors qu'il a aussi osé en parler publiquement - et ça ne lui a pas fait que du bien. David Ayer aussi en a parlé, sans qu'aujourd'hui la situation ne change. Dès lors, sur la base de faits, il aura fallu attendre que cessent les scoopers et que des médias plus sérieux (Forbes, Variety, ou le Hollywood Reporter) s'emparent de l'affaire pour en suivre la véritable progression. A ce titre, nous avions relayé la lettre ouverte de Mark Hughes, les déclarations suivantes de Chris Terrio. Il sera aussi intéressant de noter que le coup de fil qui a déclenché réellement l'embrayage de Snyder sur son Justice League a eu lieu le lundi 18 novembre, après les deux ans de la sortie de Justice League, au moment où nous publiions cet édito ou, entre autres, on alertait déjà sur les dérives des scoopers sur le sujet et de l'agacement d'avoir une actualité polluée par des rumeurs. Des rumeurs qui, du coup, n'étaient bien que des rumeurs, puisque la réunion avait eu ce jour là. Ironie du sort par ailleurs, ce même jour, le Hollywood Reporter affirmait encore à ce moment qu'il n'y avait pas de plans pour cette Snyder Cut, alors qu'ils ont été le média à en rapporter l'officialisation hier. La chose est que ces plans se sont réellement formés il n'y a pas si longtemps.

La majorité du public n'en aura que faire. Et les clickbaiteurs sont ravis de pouvoir affirmer qu'ils ont "eu raison", et se voient confortés dans leur démarche néfaste (on vous en parlait plus longuement dans un podcast). Après tout, à jeter dix fois la ligne dans une mare au hasard, il y a bien un moment où ça finit par mordre. Mais produire dix actualités fausses pour en avoir une au final de juste, c'est légitimer cette façon de faire malhonnête, c'est faire croire aux scoopers que leur méthode est la bonne, et c'est tout le journalisme culturel qui en pâtit. Aujourd'hui déjà, les sites en question sont déjà passés à l'étape suivant : mais que contiendra ou ne contiendra pas Zack Snyder's Justice League ? Vous pouvez être certains que des centaines d'articles à ce sujet vont fleurir d'ici l'année prochaine.


Un studio qui se donne le beau rôle

C'est peut-être là qu'une partie du lectorat hurlera, mais il faut regarder les choses en face. A l'heure actuelle, la Snyder Cut n'existe techniquement pas, et on peut même aller plus loin : le Justice League qui sortira sur HBO Max n'est techniquement pas la "Snyder Cut" dont il a été question pendant de très nombreux mois sur tout un tas de discussions. Avant que le consensus ne se fasse, aux alentours de l'automne dernier, sur le fait qu'une version non complétée existe et circule dans les réseaux hollywoodiens, certains parlaient d'un film qui était exploitable en l'état (or : ça n'a jamais été le cas). On peut même remettre aujourd'hui en doute certaines déclarations de Mark Hughes qui arguait que Warner pouvait sortir le film en l'état sans injecter de dizaines de millions supplémentaires - alors que c'est précisément ce qu'ils sont en train de faire. Une affirmation alors que la projection de ce cut a été faite au cours du mois de février 2020. D'ailleurs, sur le plan de Warner Bros., malgré leur décision, il y a aussi une position qui n'a pas changé : le studio ne va pas ressortir le film au cinéma, mais sur une plateforme de streaming. Les implications en termes de coûts et de démarches sont tout à fait autres. S'il faut saluer malgré tout le courage du studio d'avoir fait marche arrière après deux ans de silence, il s'agit de rester lucide.

Sur la communication, Warner Bros. profite de la situation pour passer pour de bons princes, attentifs au sort des auteurs et à leur vision, comme si on allait oublier que le studio lui même avait charcuté Batman v Superman, Suicide Squad puis Justice League en premier lieu, en ayant pris soin de mettre Snyder en retrait avant que celui-ci ne parte pour des raisons personnelles. Le tweet ci-dessous laisse vraiment un goût amer. Si les histoires importent tant, pourquoi Warner n'a-t-il pas laissé faire Zack Snyder ses propres films ? Pourquoi ce montage cinéma de Batman v Superman ? Pourquoi avoir attendu plus de deux ans pour être touché par la "passion de la fan base" ? Bien sûr, on ne devrait plus s'étonner du cynisme des studios à l'heure actuelle, ce qui ne le rend pas plus acceptable. Parce que le géant américain ne se pose pas seulement en bienfaiteur de l'auteur, non. Le discours permet entièrement d'occulter toutes les fautes qui ont été commises et de ne pas reconnaître les erreurs qui ont été faites. Certes, une partie de l'équipe a changé depuis, mais de nombreuses personnes sont encore en poste. L'histoire n'a pas à être refaite simplement au bon vouloir des studios, et s'il faut à présent que l'heure soit à l'apaisement, difficile de se réjouir avec un tel propos de façade.


En novembre 2019, nous écrivions ces lignes : "Personne ne semble se rendre compte, après avoir laissé la "colère" des fans remuer pendant deux ans, du cynisme que Warner Bros. aurait à proposer une Snyder Cut et faire payer une nouvelle fois les spectateurs. Pire encore: en l'agitant comme une carotte pour pousser, par exemple, les gens à s'abonner à HBO Max." Il faut bien avouer que faire cette annonce à une semaine du lancement de HBO Max aux Etats-Unis donne à ces mots, rédigés il y a plusieurs mois, une certaine résonance. Là encore, l'idée n'est pas de blâmer l'effort de Warner ou rabaisser la démarche d'avoir Zack Snyder's Justice League sur la plateforme de streaming. Simplement faire la part des choses, d'une part sur la communication de Warner Bros. et la façon dont ils s'en sortent pour aujourd'hui être loués (quand les jours d'avant, ils continuaient de se faire insulter régulièrement tous les jours). Et que de deux, s'il y a besoin de plusieurs millions de dollars pour que le film (ou la mini-série) voit le jour, c'est bien qu'à l'heure actuelle, la Snyder Cut n'existe techniquement toujours pas. On peut légitimement se demander si la mise en branle du projet aurait été ne serait-ce que considérée si les contenus originaux pour les plateformes de streaming ne représentaient pas le nouveau nerf de la guerre du divertissement de masse.

Harcèlement : où s'arrêtera-t-on ?

On en arrive maintenant à la dernière partie qui sera, à mon sens, la plus problématique sur le cas Snyder Cut : le fandom. Ou du moins, une partie particulièrement vocale. Si l'on a pu établir que la probable majorité des fans de Snyder ont voulu marquer leur soutien au réalisateur, il ne faut en rien oublier le fait que des dizaines (centaines ?) d'autres ont, pendant deux ans, martelé les mêmes messages en rengaine à l'attention des nombreuses personnes travaillant chez Warner Bros., qui étaient liées de près ou de loin à l'ancien DCEU. Que les comptes de Warner, DC, ou DC Universe, se sont fait spammer du même hashtag, et ce quel que soit le sujet. Encore en début de semaine, alors qu'on dévoilait un poster de Stargirl, les #ReleaseTheSnyderCut étaient présents. Au delà du spam, des personnes, qu'elles soient du milieu ou non, se sont vues littéralement harcelées de message, avec certains ayant un caractère particulièrement haineux. Les insultes, les menaces, ont été le quotidien, poussant même Geoff Johns ou Diane Nelson à devoir quitter leurs réseaux sociaux. C'est d'ailleurs par ces faits avérés que le mouvement a eu mauvaise presse pendant de longs moments. Et si, au jour des deux ans en novembre 2019, on peut supposer que le hashtag a eu un tel écho parce que la majorité silencieuse prenait parole ce jour là, le harcèlement continu le reste de l'année est, hélas, ce qui a cimenté le mouvement.

On pourra rétorquer qu'il y a une partie toxique dans chaque communauté, et qu'elle est minoritaire. Soit. Mais cela ne légitime rien. Le harcèlement, quel qu'il soit, n'est pas l'expression d'une opinion, mais un délit, dorénavant largement répandu en ligne. Quels que soient les griefs contre un film, un studio, un réalisateur ou un exécutif, il n'y a rien qui justifie les comportements qui ont eu lieu pendant tout ce temps. La chose est d'autant plus problématique que l'on parle bien d'une minorité bruyante, et que si la plupart des fans sont sûrement restés courtois, cette minorité là, de fait, a obtenu gain de cause. Si Warner Bros fait beau jeu en laissant à Snyder la possibilité de réaliser son oeuvre, le studio valide le fait que passer deux ans à harceler en ligne est une technique qui fonctionne. Et si, dans ce cas précis, on pourrait dire que l'intention reste louable, à quel moment ce genre de choses va-t-elle s'arrêter ? 

Il y a en effet quelque chose d'inquiétant à voir ces mouvements populaires, non seulement vocaux, mais très souvent largement agressifs, se répandre et dicter aux studios, ou aux créatifs les choses à faire. On a déjà vu récemment à quel point les vociférations du fandom toxique de Star Wars, après l'épisode 8, ont conduit à ce qu'est devenu l'épisode 9 (l'exemple le plus tristement célèbre étant le harcèlement subi par Kelly Marie Tran et le sort de son personnage Rose Tico d'un film à l'autre). Dans le même ordre de choses, c'est la même vindicte populaire qui a poussé Paramount a reporter son film Sonic pour en refaire le design. On sera d'accord pour dire que la première apparence était laide, mais la conséquence, c'est que les employés du studio ont été mis sous pression constante et en crunch pour que le film sorte à temps. Il y a des questions à se poser sur les conséquences des actes de chacun : parce que derrière les oeuvres et les studios, ce sont des êtres humains.


Si beaucoup célèbrent aujourd'hui "l'amour et la patience des fans", on imagine aisément que Nelson, Johns, et toutes les autres personnes harcelées voient de façon amère cette "victoire" qui n'est pas si belle que ça. On peut dire que c'est "bien" pour un studio d'écouter son public, mais cette tendance d'une minorité vocale à exiger de la part de créatifs ce qu'ils doivent faire devrait-elle devenir une norme ? On n'a pas demandé à De Vinci de repeindre la Joconde, et si un film ne nous plaît pas, ou qu'un studio n'agit pas dans le bon sens, c'est généralement au box-office que la sanction se fait. Surtout, à présent que la Snyder Cut a été validée, qu'est-ce qui empêchera n'importe quel fandom de procéder exactement de la même façon, puisqu'au fond, à force, ça fonctionne ? 

Et que se passerait-il si au final ce même fandom n'était pas content du Zack Snyder's Justice League ? Une heure après l'annonce d'HBO Max, on voyait déjà fleurir un #ReleaseTheOriginalSnyderCut, soit le projet tel qu'il est encore à l'heure actuelle. Et l'on pourra rétorquer qu'il ne s'agit que d'un gus, oui. Mais au départ, pour la Snyder Cut aussi ils n'étaient pas nombreux. Tous les réalisateurs floués par les studios vont-ils se mettre à demander leur cut si leur film ne fonctionne pas ou s'ils se brouillent avec les studios ? A quel moment le fandom se met-il à harceler non pas parce qu'un réal' n'a pas pu faire son film, mais parce que ce qu'il est ne leur convient pas (spoiler alert : Star Wars 8) ? C'est à cause de cette dérive malsaine, empreinte de comportements dangereux, qu'il est difficile de se réjouir complètement pour la Snyder Cut. Parce qu'il n'est pas dit que le harcèlement s'arrête, et qu'il semble qu'une grande boîte de Pandore soit en train de s'ouvrir.

En définitive, l'officialisation de Zack Snyder's Justice League a de bons et mauvais aspects. On ne pourra qu'apprécier que le réalisateur puisse terminer son film, et que les fans de sa vision ou les curieux puissent connaître ce qu'il avait en projet. Mais la joie apparente ne doit pas faire oublier la quantité de comportements détestables qui ont eu lieu, le fait qu'un studio donne raison à ce genre de minorité vociférante. Que le studio profite de l'occasion pour se donner le beau rôle sans faire amende de ses erreurs passées, et que le tout contribue aussi à légitimer l'attitude de médias et scoopers proprement nocifs pour toute l'industrie culturelle. Ceci étant dit pour que chacun puisse bien avoir le panorama complet de la situation, on espérera désormais que l'heure soit à l'apaisement. Et que l'attente en vaudra définitivement le coup.

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Arno Kikoo
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Commentaires (44)
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Avatar de lucas cage

26 Mai 2020

lucas cage

@Robb Stark exactement ce n’est pas cette exception qui changeras la donne, il y aura toujours ce compromis entre réalisateurs et producteurs...

Avatar de Robb Stark

26 Mai 2020

Robb Stark

Tout ça pour dire que l'opposition entre créatifs et financiers est loin d'être finie (et n'est pas toujours soumise à une opposition manichéenne de toute façon).

Avatar de Robb Stark

26 Mai 2020

Robb Stark

Je pense qu'il faut pas se leurrer sur la portée de cette annonce.
Des complications entre réalisateurs ("artistes" on va dire) et producteurs y'en a toujours eu, et y'en aura encore.
Qu'on aime ou pas le taf de Snyder, on peut reconnaître à mon avis que c'est pas non plus le gars avec la vision la plus subversive par rapport aux standards Hollywoodiens, si les mecs acceptent de lui filer du fric pour finir sa version c'est que globalement ça va rentrer dans le moule (ce qui veut pas forcément dire que le film est mauvais).
Donc ouais, on aura "sa" vision, avec de la chance on aura aussi la vision de Patty Jenkins, mais bon c'est pas comme s'ils avaient des approches qui se démarquent vraiment (même Gunn ou Reeves, en qui j'ai un peu plus confiance pour sortir des films de qualité, ça reste assez "classique" en général).

Avatar de lucas cage

25 Mai 2020

lucas cage

J’ai beaucoup aimé la première partie de cet édito , un peu moins la seconde partie... on donne une trop grande importance à cet minorité qui le jour de la sortie sera vite oublié... je pense que le rôle de la presse dans la course aux Scoop est bien plus négatif , je ne suivais que Forbes et Variety , pour le reste le passif et le bashing était trop important surtout sur les sites spécialisé comics.. mais encore une fois depuis cet annonce l’heure est a l’apaisement

Avatar de lucas cage

25 Mai 2020

lucas cage

La SnyderCut est un super produit marketing pour un site de streaming , je trouve tout cet hype assez saine et c’est une vrais victoire pour les fans mais aussi pour les réalisateurs.. pour ma part j’ai toujours donné du crédit à Mark Hughes et je pense Qu un film près à l’emploi et exploitable était déjà dans la boîte le 20 ou 30 millions supplémentaires sont toute à fa fais logique il n’y a rien de surprenant là dessus.. maintenant reste à savoir si cette version seras une flamme d espoirs pour une suite voir pour le DCEU .. après tout l’optimisme est de rigueur après cet annonce

Avatar de Regis

23 Mai 2020

Regis

De mon côté, je ne vois pas seulement une victoire pour la Justice League de Zack Snyder... j'espère qu'il y aura également un effet bénéfique pour tous les films annoncés afin qu'il n'y ait plus de #releasetherealasiteurcut !
J'espère donc que, dorénavant, ce sera bien la vision de Patty Jenkins que l'on aura au ciné pour Wonder Woman 1984, celle de James Gunn pour the Suicide Squad, celle de Matt Reeves pour the Batman etc.
Et, pourquoi pas, peut-être un retour du DCEU dans the Flash ?

Avatar de Corentin

22 Mai 2020

Corentin

C'est sans doute lié à une différence de ton. Non, je ne modérerai pas tes commentaires suivants, pour peu que ça reste sur le sujet, mais admet que la discussion a été bien plus loin que le sujet de l'éditorial en lui-même, et je n'ai pas envie de voir cet article alors qu'on a déjà entamé la discussion sur une autre page (ça faisait beaucoup de commentaires, pour ceux qui passaient juste par là, et sur un ton assez peu favorable au débat). Je te propose de répondre à côté, sur l'article d'annonce de la Snydercut, si ça te va.

Avatar de Baraz

22 Mai 2020

Baraz

@Corentin, du coup lorsque Nirvanacal te réponds que la comparaison entre Star Wars 8 et la SnyderCut n'est pas pernitente, tu lui répond "C'est sûr oui".

Par contre lorsque je disais la même chose que Nirvanacal, je n'ai pas eu le droit) à la même réponse, en plus de supprimer tous mes derniers post.

Tu va continuer longtemps a supprimer mes interventions alors que je n'ai rien fait de répréhensible? En plus de ne pas traiter mes réponses avec le même respect que les autres intervenants?



Avatar de Corentin

22 Mai 2020

Corentin

C'est sûr oui, après ça reste un exemple. L'inquiétude s'adresse plutôt aux années à venir je pense, mais ce cas là permet aussi de montrer que certains fans pensent pouvoir gagner contre le studio. Faut même espérer que ça crée un précédent pour les réalisateurs, qui pourront peut-être avoir le levier de leur communauté quand les studios tentent de faire main basse sur leurs projets.

Et dans l'absolu, je pense qu'on est tous contents que ce soit le cas pour la SnyderCut, mais qu'on espère que ça ne fera pas pousser des ailes à des mouvements moins bien intentionnés !

Avatar de nirvanacal

22 Mai 2020

nirvanacal

@Corentin
Le comparatif avec la pétition faite pour Star Wars 8 n est pas , à mon sens , pertinente.
Pour SW8,ce que demandaient ces hurluberlus, c etait concrètement faire comme si ce film n avait jamais existé, et repartir sur ce que eux auraient voulu.
La ou ,pour JL , tout cela part d affirmation même de personnes ayant bossé sur ce film ,disant que la version reshootee par Whedon et montree au Cinema ,n etait pas la version prônée lors du tournage ,auprès des acteurs et du staff.
Il y a tout de même une nuance assez importante dans les deux cas ,a savoir que Star Wars 8 ,tel qu il a été montre au cinéma, est tel que le réalisateur (donc l auteur )a voulu,ce qui n est clairement pas le cas pour JL ,ou les gens finalement demandent de voir ce que le réalisateur voulait .

Alors si on veut éviter que ca laisse aux tarés la possibilité de penser qu ils pourront demander de tout refaire a zéro ,précisons qu ici ça n est pas.le cas

Avatar de Corentin

22 Mai 2020

Corentin

Petit tri dans les commentaires suite à un débordement (les habitudes ont la vie dure^^). Tout est screené, fort heureusement, mais on aimerait que les échanges qui suivront se passent sans animosité, y compris pour ceux qui ont des griefs envers Comicsblog sur la gestion de la SnyderCut au fil de ces quelques années. @Rabaz, je te propose de poursuivre le non-débat sur l'article d'annonce de la cut, au cas où ça t'intéresse.

Merci à tous (et pour ceux qui veulent plus d'explications, les DMs Twitter sont là!).

Avatar de Arno Kikoo

22 Mai 2020

Arno Kikoo

Oui et dans le titre il y a aussi victoire des fans, pourquoi tu l'oublies ? Faut pas que choisir ce qui t'arrange. Comme ça il y a le positif et le négatif, comme dans l'article. J'ai fait un mélange des deux titres qui avaient eu le plus de vote. Mon intention était de parler de tout et c'est ce que j'ai fait. Maintenant vu le niveau de ton attaque et l'absurdité de ce que je dois justifier jen arrête là. Hurle autant que tu peux si ça te soulage mais je ne te dois rien et encore moins avec cette façon de s'exprimer.

Avatar de Corentin

22 Mai 2020

Corentin

Mais il n'y a pas que du positif qui sort de tout ça. Les fans de Star Wars ont réclamé, à coups de pétitions, de levées de fonds et de harcèlement, que l'épisode VIII soit retiré du canon. Le fait que Warner Bros. cède sur la SnyderCut incite ce genre de comportements, parce que malheureusement tous les mouvements de ce genre ne vont pas seulement dans le sens de défendre les réalisateurs.

Il y a aussi (surtout ?) des fans toxiques qui veulent imposer leurs conditions, et la victoire du hashtag SnyderCut risque de leur donner l'espoir de réussir, même quand leurs réclamations ne sont pas raisonnables. C'est ce qui est écrit dans l'édito', entre les phrases "L'envie est de voir pourquoi cette annonce de la Snyder Cut a des aspects positifs indéniables" et "On ne pourra qu'apprécier que le réalisateur puisse terminer son film" que tu as du skipper dans ton analyse positiviste.

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22 Mai 2020

Baraz

@Arno, tu es de mauvaise foi (comme depuis 2 ans et demi sur cette histoire de SnyerCut, et vous ne voulez pas reconnaitre que c'est ça qu'on vous reproches). Tu dis ne pas avoir fait 5 partie sur les haters, mais le titre de ton article part dès le départ sur une note négative en parlant de "boite de Pandore", comme-ci faire abdiquer un studio Major qui a été malhonnête avec le public, les fans et surtout les artistes avec qui il a travaille était quelque chose de négatif.

Tu ne me fera pas penser le contraire, j'ai lu tes autres propositions de titres sur Twitter que tu as fait, 3 titres sur 4 avaient un sous entendu négatif, et le dernier titre (le plus positif) qui a été voté a la majorité par les internautes, n'a pas été retenu. Et ensuite tu dis que vous n'alimentez pas encore ce débat en négatif, alors que pour une fois il est possible de tout apaiser en traitant le sujet avec positivisme.

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22 Mai 2020

Arno Kikoo

Enfin, le passage sur les harceleurs est littéralement 1 partie sur 5 de l'édito donc non, je ne me focalise pas dessus. Visiblement tu es en colère et c'est ce que tu ressens, mais c'est juste faux. Sinon j'aurais fait 5 parties sur les haters. Le fait est qu'ils sont bien plus qu'une simple minorité, que j'ai été aussi harcelé et insulté, que des personnes influentes ont dû quitter leurs réseaux. Et je ne modifierai pas l'histoire et des faits qui se sont passés juste pour qu'on croit qu'en fait tout est rose. Désolé si ça ne te plaît pas, mais le principe de l'Histoire écrite par les vainqueurs, non merci. Je préfère m'en tenir aux faits.

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22 Mai 2020

Arno Kikoo

@Baraz : effectivement, j'ai mis tout le monde dans le même sac, pour ça que j'ai dédié une partie exprès à la patience récompensée, aux fonds récoltés, à l'association contre le fond de prévention pour le suicide, avec une pancarte que je tiens. C'est parce je mets tout le monde dans le même sac, évidemment.

Les gros médias ne mentaient pas : ils n'avaient pas de preuve pour affirmer l'existence du Cut. C'est ce que Hughes a dit dans la lettre que nous avons traduite. C'est ce que Variety & co disent aujourd'hui. Ne pas spéculer sur du vide, ce n'est pas mentir. C'est pour ça qu'on a traité le sujet avec sérieux après cette lettre, et le fameux post de Ryez.

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22 Mai 2020

Maddox

Très bon édito, très complet. Une bonne lecture !

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22 Mai 2020

Baraz

@Kamalen, pas du tout d'accord. La partie qui s'attarde sur les haters n'est pas du tout objective.

L'édito fait des raccourcis et mets tous le monde dans le même panier. Autant toute l'actu de la SnyderCut depuis le départ n'a jamais été traitée avec vraie professionnalisme par Comic Blog (et avec une mauvaise foie continue pendant ces 2 ans et demi) sans un vrai travail de journalisme (le blog se contente de reposter les articles d'autres média en les retraduisant et les ayans suivis avec la carotte au bout, puisqu'ils ont comme eux revendiqués que la SnyderCut n'existait pas, alors que ces gros médias mentaient).

Mais en plus, aujourd'hui il y a encore un parti pris (sans cesse en voyant les choses sous un spectre négatif), en se focalisant sur ses prétendus haters, sans faire un vrai travail de recherche sur qui dirige et opère le mouvement #RTSC.

C'est facile de réduire tous le mouvement et son travail aux haters et fans hardcore. C'est un raccourci.

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22 Mai 2020

Kamalen

Bon édito qui nous montre bien que ceci n'est pas une très bonne nouvelle a long terme.

J'irai même plus loin et également en réponse aux autres commentaires ; il apparaît clair que cette "victoire" va être attribuée au gens les plus bruyants. Tout les fandom ont des parts sombres, mais combien pouvaient jusqu'alors revendiquer une véritable victoire ? Cela va véritablement galvaniser tout les autres types de fandoms toxiques dans leur délires.

En plus, comble de l'ironie et de l'hypocrisie, je parierais que cette partie toxique se recoupe bien avec celle qui a pourri Georges Lucas lorsqu'il faisait des altérations dans la trilogie originale de SW.

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22 Mai 2020

Arno Kikoo

@Jeez : en fait c'est pas tant de présenter des excuses, mais dans le sens de ne pas être dans cette démarche hypocrite dans leur comm'. A dire "ouais on soutient grave les auteurs" mais d'être plus honnête. Juste dire "on a eu quelques soucis avec ce film, mais on corrige le tir". Ou juste ne rien dire en fait, ne pas en faire trop en parlant d'avoir été "émus de l'amour des fans" parce que c'est franchement risible.