Si Warner Bros. commence, peu à peu, à lâcher la bride sur ses projets de commande - permettant à James Wan de s'amuser par-delà un cahier de charge foncièrement traditionnel ou à Matt Reeves de prendre son temps sur la gestation de The Batman - quelques habitudes restent encore à tordre sur cette fameuse échelle de production codifiée. Avec le temps, des réflexes se seront installés à Hollywood vis-à-vis de cette catégorie de films pensés pour ramener des centaines de millions.
Dans le tas, les tournages additionnels, pour polir le produit ou, parfois/souvent, corriger le tir, n'ont jamais été très bien vus - du côté des studios, ils font pourtant bel et bien partie de la chaîne de montage "typique" de chaque adaptation de super-héros, voire de levier de pouvoir pour annihiler la vision de certains cinéastes (le premier qui dit "Snydercut" gagne une vidéo d'ArnoKikoo qui twerke sur du Doja Cat).
Après les premières projections tests de
Birds of Prey,
Warner Bros. avait mis en route la mécanique des
reshoots,
en allant chercher le spécialiste des cascades Chad Stahelski (
John Wick) et son entreprise
87Eleven, une roue de secours que les producteurs utilisent généralement pour l'expertise des scènes d'action. Si les bande-annonces aperçues jusqu'ici laissent une part plutôt généreuse aux échanges de mandales, beaucoup se demandaient si les rajouts commandés par le studio s'arrêteraient
à cette seule surcouche d'adrénaline filmée. En pleine tournée promo', à quelques jours de la sortie du film,
Cathy Yan a tenu à rassurer sur la teneur de ces extensions, avec une déclaration rassurante qui écarte les cas "à la
Zack Snyder ou
David Ayer" de l'équation actuelle.
"Je pense que le terme même des 'reshoots' induit en erreur, parce qu'ils impliquent que vous 're-tournez' une scène alors que la plupart du temps, vous vous contentez d'enrichir une scène. Ce qu'on a fait, avec les reshoots ou avec les ajouts, c'était d'amener plus d'action au film. Des éléments qui étaient là depuis le début, mais qu'on a un peu amplifiés.
De leur côté, les producteurs Sue Kroll (A Star is Born) et Bryan Unkeless (I, Tonya) ont justifié le procédé en expliquant qu'il était difficile de se rendre compte de ce qui pouvait manquer ici ou là avant le premier jet au montage. Kroll ajoute que le travail opéré par la seconde équipe a permis de trouver une sensibilité précise sur l'action de Birds of Prey pour amener un peu d'originalité, et trouver une sensibilité de bagarres qui collerait aux personnages. Un budget plus léger a certainement du aider à ne pas tomber dans les cas de figure castrateurs de ces dernières années chez DC Films.
A voir le résultat en salles, dès ce mercredi 5 février.