Habituée à l'exercice, IDW Publishing, holding intégrant les éditions IDW Publishing et Clover Press, dresse un bilan particulièrement négatif de l'année passée. L'entreprise a pris l'habitude de publier les chiffres de chaque trimestre, permettant de constater, de mois en mois, la difficulté des sociétés indépendantes à exister sur le marché (saturé) des adaptations de comics. Par le passé, IDW se sera endettée, à plusieurs reprises, pour renflouer des projets de pilote de séries télévisées difficiles à vendre, sans aucune garantie de rentabilité.
Le président du groupe,
Howard Jonas, présente un bilan négatif sur l'ensemble de l'année 2019 avec une perte nette de 26,4 millions, justifiés par les investissements et contrats nécessaires à la mise en route de certains décalques filmées de leur catalogue,
tels que V-Wars ou October Faction. La stratégie semble pourtant avoir porté ses fruits : au quatrième trimestre,
IDW aurait vu ses revenus repartir à la hausse après la diffusion de
V-Wars sur
Netflix, une série de vampires inspirée des comics de
Jonathan Maberry.
L'entreprise espère un effet similaire avec les retombées d'October Faction et Locke & Key. Il va cependant falloir attendre un peu avant de combler la dette accumulée pendant cette (longue) phase d'investissement - Jonas estime que le retour aux profits devrait intervenir aux environs de la fin 2021, avec de bonnes prévisions pour 2020 qui serviront à écoper les pertes de l'an passé. Le président reste optimiste quant aux renouvellement des séries télé' basées sur les titres IDW Publishing, espérant même que d'autres projets interviendront d'ici à cet horizon lointain. Pour l'heure, l'idée est vraisemblablement de rassurer les actionnaires, et de croiser les doigts pour la bonne réception des adaptations concernées, ou pour leur pérennité sur les plateformes qui auront choisi de miser dessus.
Dans l'absolu,
IDW doit sans doute espérer un succès surprise pour se redonner un coup de mieux d'ici à 2021, et, en attendant, investir de plus petites sommes dans les autres séries prévues. Pour rappel, une bonne partie des budgets débloqués pour les pilotes de
Locke & Key et
Wynona Earp a été payé par l'éditeur lui-même - de quoi relativiser la fameuse ruée vers l'or dont rêvent toutes les maisons d'éditions indépendantes, qui doivent tout de même avoir les reins solides pour supporter ce type de dépenses, colossales.