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Punisher Tome 1 : un Fresh Start qui met les pieds dans le plat

Punisher Tome 1 : un Fresh Start qui met les pieds dans le plat

ReviewPanini
On a aimé• Du polar hyper nerveux et sanglant
• Frank Castle sans retenue
• Szymon Kudranski complètement dans son élément
On a moins aimé• Ça se lit un peu trop vite
• Un tome qui ne comprend que la moitié de l'arc en question
Notre note

L'époque Legacy de Marvel aura vu bon nombre de séries tenter de nouvelles orientations, pour certaines assez surprenantes. C'est le cas du Punisher, qui se voyait endosser l'armure de War Machine sous la plume de Matthew Rosenberg, un scénariste capable du meilleur (Tales of Suspense) comme du pire (Uncanny X-Men). Passée cette période d'expérimentation, on demanda à l'auteur dans le cadre du Fresh Start de revenir aux racines du personnage et à ce qu'il sait faire de mieux : buter des criminels. Le premier arc de cette relance du Punisher est sorti, en cet automne grisonnant, chez Panini Comics dans la collection 100% Marvel, et pour ceux qui aiment les flingues et le sang, le plaisir devrait être au rendez-vous.

Même si le Fresh Start a pour habitude de se présenter sous la forme d'une porte d'entrée, ce premier tome de Punisher ne perd pas trop de temps à expliquer l'anti-héros ou ses origines, choisissant d'emmener le lecteur très frontalement au coeur de l'action. Frank Castle est à New York et s'en prend (brutalement) à des agents de l'Hydra. Ses actions meurtrières attirent l'attention du Baron Zemo, qui essaie de redorer le blason de son organisation après la période Secret Empire, mais également de ses camarades super-héros. En effet, à l'époque contemporaine du tout connecté et des réseaux sociaux, avec un Frank qui ne s'embarrasse jamais de l'envie d'être discret, il est difficile de passer à côté de ses actions on ne peut plus sanglantes, ou de les approuver publiquement.


S'ensuit donc une histoire hyper rythmée, Matthew Rosenberg ne perdant pas de temps, à enchaîner les affrontements et les exécutions. Son Punisher est brutal comme jamais, n'hésite jamais à alterner entre gros fusils ou arme blanche pour des mises à mort qu'on imagine très douloureuses. 

Cette façon de faire, dans l'ADN du personnage, se heurte par moments au manque de recul du scénariste par rapport à sa propre façon de raconter, ou de présenter les actes d'un anti-héros très cruel, et très froid. Les choses sont présentées avec placidité, sans émotion, tandis que les contrepoints à son actions (notamment les héros Marvel qui en ont plus qu'assez de voir New York devenir un bain de sang quotidien) ne semblent pas plus présents que ça. L'ensemble a le mérite de diversifier les séquences, Castle ne se contentant pas d'affronter des mafieux et autres super-vilains engagés par Zemo. Même si, là-encore, on se fait plaisir, en ramenant quelques ennemis iconique de Big Pun.


On pourrait se contenter de dire que le tout file en ligne droite et ne se pose pas vraiment dans la catégorie des comics à réflexion - non pas que ce soit forcément ce que l'on demande d'un titre Punisher. Là où Panini Comics répond à ses propres standards de publication, dans les clous de ce que propose généralement l'éditeur avec sa collection 100% Marvel, proportionnelle aux reliés imprimés aux Etats-Unis, le cliff' de fin nous conduirait à penser qu'un bouquin qui comprendrait les deux parties de cette première histoire aurait été un meilleur choix - pour le confort de lecture, et pour une question de prix, forcément. Reste une histoire divertissante de Rosenberg, qui aurait de quoi choquer les lecteurs les moins avertis, en profitant du savoir faire de son artiste principal.

Szymon Kudranski (La Splendeur du Pingouin, Black Eyed Kids) excelle dans les effets d'ambiances urbaines et sombres, un talent déjà observé sur le titre Daredevil/Punisher : The Seventh Circle. Sur cette histoire, on retrouve l'ensemble de son style, qui colle parfaitement au ton noir et sans concessions de la série. New York est poisseuse et étouffante, Frank Castle est effrayant et on note un découpage qui appuie correctement l'intensité de l'action - on jubile, devant un Punisher acculé, dans des situations de plus en plus tendues. Kudranski s'occupe lui même de l'encrage, avec brio (si vous n'avez pas peur des aplats de noir et des traits assez marqués, cela dit). L'encre permet aussi d'amenuiser légèrement les scènes les plus sanglantes (un peu comme le fait Joëlle Jones sur Lady Killer), quoi que le dessinateur rechigne à utiliser la technique du hors champs : âmes sensibles s'abstenir donc.


Il n'y a pas grand chose à redire sur cette relance du Punisher façon Fresh Start. Avec un artiste adéquat pour son récit, Matthew Rosenberg emmène Frank Castle sur une ligne droite, avec un amoncellement de balles et de corps au fil des chapitres. L'intensité et la tension sont au rendez-vous, le questionnement moral du lectorat sera mis à rude épreuve au vu des actions du Punisher, et les situations s'enchaînent sans temps mort. On lit (un peu rapidement) ce tome avec entrain. En termes de comics Marvel récent, ça fonctionne plutôt bien : ne nous en plaignons pas !

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Arno Kikoo
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