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DCeased #1 : du zombie qui ne se donne pas à sang pour sang

DCeased #1 : du zombie qui ne se donne pas à sang pour sang

ReviewDc Comics
On a aimé• La séquence sur Apokolips
• Tom Taylor qui semble vouloir s'amuser
• Hairsine et Gaudiano chez DC
On a moins aimé• La rupture de l'unité artistique
• Encore très léger vis à vis de son concept
• Une idée d'épidémie déjà maintes fois vue
• Manque de générosité sur l'horreur
Notre note

Quelques années après s'être affirmé comme l'auteur qui adore tuer les personnages DC Comics avec ses travaux successifs sur Injustice et Earth 2, Tom Taylor s'en revient avec une mini-série hors continuité, afin de pouvoir se livrer, carte blanche en main (du moins, on aurait envie de le supposer), à un jeu de massacre façon Marvel Zombies. Au sortir d'un premier numéro qui aura beaucoup profité de la hype sur le scénariste et ses variantes, il est temps de faire un premier constat. Et celui-ci ne sera pas aussi fiévreux qu'espéré.

Pour amener l'univers DC et notamment ses super-héros à se zombifier, Tom Taylor a l'idée de reprendre en la modifiant quelque peu l'Équation d'Anti-Vie, qui après avoir été corrompue, va se répandre sur Terre par le prisme des objets connectés, de l'internet, et des écrans. Une idée pour le coup pas bien originale, que l'on aura déjà vue exploitée à plusieurs reprises dans d'autres médiums (citons le film The Signal ou le roman Cellular de Stephen King, entre autres) mais qui témoigne d'un certain ancrage actuel, à l'heure où internet et les réseaux sociaux sont devenus une partie prépondérante de la communauté comics, tant pour les lecteurs que pour les créatifs et éditeurs. L'inconvénient est qu'on s'éloigne de l'idée de base de l'Anti-Life Equation, que l'on voit plus comme capable d'anéantir toute volonté propre pour se soumettre à l'autorité (par exemple) d'un Darkseid - une façon de jouer sur le thème du "zombie" qu'il aurait été peut-être plus intéressante d'explorer.


Passée cette liberté, il faudra examiner comment cette épidémie zombie, pour laquelle Trevor Hairsine n'hésite pas à faire quelques scènes de pagaille sanglante, va se répercuter sur les personnages DC - puisque c'est là tout l'intérêt de ce titre. Là aussi, le bât blesse pour cette introduction. En mettant l'emphase sur ce terme, puisque Taylor veut sûrement ménager ses effets de surprise, on ne peut ressentir qu'un peu de frustration de ne pas avoir plus de scènes déjà choquantes, et que Batman, Superman et consorts soient déjà vus comme ceux qui vont réussir à s'en sortir. DCeased étant avérée hors-continuité, on aurait envie que Taylor donne dans le jusqu'au boutisme sans trop tarder - parce que six numéros, ça reste assez court pour développer une histoire de qualité. 

L'ensemble se veut en tous les cas didactique pour présenter son idée de base - et assez efficace dans sa première moitié, jusqu'au début de l'épidémie à proprement parler. Taylor passe alors par quelques effets de narration pour ménager son suspense, mais le tout manque de conviction quant à la promesse de base, qu'on espère plus honnête pour la suite - la page finale pouvant nous conforter dans cette idée. Pour qui recherchera du zombie dans l'univers DC Comics, ça reste encore assez léger - bien qu'une certaine scène avec Darkseid puisse déjà donner quelque poussée d'adrénaline à certains.


On se réjouissait par ailleurs de retrouver Trevor Hairsine sur la partie graphique, mais là aussi le contrat est un peu floué, seule la moitié du numéro (ou un tout petit peu plus) étant assurée par le dessinateur. A son trait photo-réaliste, encré par Stefano Gaudiano, on aime à voir les héros et vilains DC dont les visages se déchirent quand ils constatent l'ampleur des dégâts en cours. Il se dégage une certaine intensité, et la paire forme un ensemble qui serait certainement très efficace si le script se lâchait un peu plus. C'est James Harren qui occupe l'autre partie du dessin - pour un entre-deux sur Apokolips - et si sa performance est là aussi appréciable, l'approche plus stylisée, qui lorgnerait vers l'animation, établit une rupture nette de la cohérence artistique, là aussi dommageable quand on ne se tient que sur un seul numéro.

Au regard de sa promesse, DCeased #1 ne coche pas toutes les cases. Si l'on peut apprécier la mise en place "moderne" (bien que déjà vue) de cette épidémie zombie et imaginer que les choses vont ensuite s'accélérer, Tom Taylor ne semble pas faire usage de toute la liberté apparente dont il devrait disposer pour se livrer à un véritable défouloir. Du DC Zombies, peut-être, mais qui reste assez sage pour le moment, et dont on aurait apprécier une certaine unité artistique. Une introduction moyenne, qui fera le taff aux lecteurs pas trop exigeants - ou qui aiment les jolies variantes à laquelle la série a droit - mais qui devra vite relever le niveau.

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Arno Kikoo
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