HomeBrèvesNewsReviewsPreviewsDossiersPodcastsInterviewsWebTVchroniques
ConnexionInscription
Pour la sixième fois, Warner Bros. rejette l'offre de rachat de Paramount Skydance

Pour la sixième fois, Warner Bros. rejette l'offre de rachat de Paramount Skydance

NewsCinéma

Comme quoi, les grandes écoles sont surcôtées : depuis le point de départ des négociations entre Warner Bros. Discovery et Paramount Skydance, la stratégie de la famille Ellison, instance dirigeante dans l'offre conséquente de rachat des actifs du groupe, s'est globalement basée sur une insistance répétée. Un peu comme ce gosse qui tire la jambe de ses parents, et pose six fois la même question, en espérant avoir les pauvres vieux à l'usure. Malheureusement, dans la mesure où les grands conglomérats des Etats-Unis ne représentent pas les mêmes enjeux qu'une figurine One Piece, le conseil d'administration de Warner Bros. est resté ferme, intransigeant pendant toute l'opération. Dont acte : les représentants de l'entreprise ont une fois encore refusé les conditions de Paramount Skydance... une sorte de nouvelle habitude instaurée sur la fin de cette année.

Le toudoum se rapproche

La rédaction de Bloomberg, très proche de ce dossier précis depuis le point de départ des négociations, a rapporté cette nouvelle mise en échec. Selon cette antenne de presse, spécialisée dans l'économie et les transactions de grands capitaux, les pontes de Warner Bros. se seront toujours montrés prudents vis-à-vis des sommes (extrêmement importantes) proposées par la famille Ellison pour le rachat du groupe. En l'occurrence, les montants en question avaient même atteint un seuil record lors de la dernière offre en date : plus de 100 milliards de dollars, en offre publique d'achat, pour contourner Netflix et le conseil d'administration en allant directement s'adresser aux actionnaires. Les représentants de Warner Bros. ont rendu un avis négatif après cette nouvelle passe d'armes, en assurant que la proposition de Netflix était plus fiable, plus sûre, et plus cohérente avec la philosophie générale de l'entreprise.

Le conseil d'administration aura notamment évoqué les sources de financement de la famille Ellison (dont une partie du capital soulevé pour racheter Warner Bros. provenait de plusieurs fonds d'investissement basés au Proche-Orient, depuis le Qatar, les Emirats Arabes Unis et l'Arabie Saoudite), et un plan global d'investissement considéré comme douteux, peu clair, ou pas suffisamment bien armé pour assurer d'une transaction sans encombre. Dans la foulée, Larry Ellison, président fondateur des technologies Oracle (un proche de Donald Trump considéré comme l'un des hommes les plus riches des Etats-Unis) serait entré dans la boucle pour promettre d'ouvrir son propre porte-monnaie, en gage de confiance. Mais cette sixième tentative de sauver les meubles s'est heurtée, une fois encore, au refus propre et net des représentants de Warner Bros..

En somme, beaucoup de paroles, beaucoup d'argent, beaucoup de conversations par banques d'affaires interposées... pour un résultat qui n'a toujours pas réellement bougé depuis l'annonce du rachat du groupe par l'entreprise Netflix. Seul véritable curseur d'évolution : si l'on veut bien se fier aux données extérieures, Donald Trump (et son gendre, Jared Kushner, figure de proue des investissements aux Etats-Unis venus du Proche-Orient) ne seraient plus forcément aussi favorables que prévu au scénario d'un rachat de Warner Bros. par Paramount Skydance. Les humeurs du chef d'état étant connues pour varier rapidement, cette information ne doit toutefois pas se comprendre comme une variable fixe. Nous verrons bien ce que les régulateurs fédéraux pensent de la prise de contrôle de Netflix, dans la mesure où cette bataille n'est pas encore gagnée.

Ceci étant, Kushner avait bel et bien retiré ses billes de l'offre de rachat ce mois ci, après avoir misé sur l'offre de Paramount Skydance via son propre fonds d'investissement. Le vent a peut-être tourné sur Hollywood (ou sur la Maison Blanche, c'est selon). Accessoirement, rien n'interdit aux actionnaires d'accepter individuellement l'offre des Ellison... mais au bout de cette bonne rasade d'actualités pour évoquer (encore et encore) une situation qui paraît s'être câlée sur un certain point mort, on aurait tout de même envie de croire que les obstacles s'effacent lentement au profit du géant du streaming. D'autres questions vont ensuite se poser pour définir les normes de cette nouvelle réalité... d'ici les prochains mois.

Source



Illustration de l'auteur
Corentin
est sur twitter
Commentaires (0)
Vous devez être connecté pour participer