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Shazam contre la Société des Monstres : pour les amoureux des classiques de Fawcett

Shazam contre la Société des Monstres : pour les amoureux des classiques de Fawcett

ReviewUrban
On a aimé• De bien jolies planches
• Une bonne lecture pour les petits
• Prix abordable, jolie édition
• Y a même un chat noir qui parle !
On a moins aimé• Manque de degrés de lecture pour les adultes
• Un découpage parfois cloisonné
Notre note

En parallèle de la sortie de Shazam dans les salles de cinéma, Urban Comics met à disposition des plus jeunes le volume Shazam contre la Société des Monstres dans sa collection Urban Kids. Une belle édition de la mini en quatre de Jeff Smith parue initialement en 2007, dans un accueil critique généralement unanime, avec de premières pistes sur la modernisation des personnages de Fawcett qui guideront plus tard les idées de Geoff Johns à la réinvention de cette mythologie particulière. A l'image du film, la lecture se destine avant tout à un public cible précis.

Sans tout à fait correspondre à l'utopie de ses héros enfantins et bons, qui avait fait la légende de l'éditeur aux grandes heures du Golden Age, le volume de Smith proposera en toile de fond d'un Billy Batson orphelin, sans domicile et confronté aux dangers de la rue, un embryon de propos sur la manipulation des masses, la complaisance des médias ou quelques éléments didactiques sur le Big Bang et l'origine du monde. Des idées plutôt bienvenues, traitées sur le long terme et une réactualisation pertinente du personnage - qui reste tout de même bien légère une fois passé le carcan du regard adulte. Sur le papier, Shazam contre la Société des Monstres mérite son placement dans la gamme Urban Kids, loin de ressembler à certains volumes des différentes gammes d'Urban que les papas aiment partager avec leurs rejetons émerveillés.
 

 
Cela étant, les avis sur ce sujet ont tendance à varier - en témoigne une postface d'Alex Ross vantant le caractère universel de l'écriture de Jeff Smith et sa capacité à replonger le lecteur chevronné dans le confort rassurant d'un bouquin qui, dans le meilleur des cas, lui rappellera le regard naïf et plein d'espoir que lui-même avait l'habitude de poser sur les héros en costumes. On notera un récit plein de bonnes valeurs, avec des héros plus développés que certains autres récits jeunesse, un imaginaire généreux et une narration qui aime s'arrêter pour faire rire ou dispenser de petits effets de style tout mignons. 
 
Les petits héros sont adorables - il y a même un chat qui parle, rendez-vous compte - et l'ensemble reste très accessible, mais l'appréciation du tome par des adultes dépendra grandement de la capacité de chacun à apprécier ce style d'écriture. Rapide, nostalgique, pas forcément aussi chargé en blagues de sous-textes que l'on aimerait le croire. Aussi, on recommandera préférablement cette lecture aux parents adeptes du passage de flambeau, ou aux grands enfants qui ont l'habitude de ce type de séries où la poésie de l'enfance l'emporte sur les concessions d'usage faites à la complexité, à la richesse du propos ou à l'épaisseur du texte. 
 
On remarquera par exemple que la Luxure ne fait pas partie des Seven Deadly Sins de l'histoire, ou que Smith a opté pour une séparation nette des identités entre Captain Marvel et Billy - sans doute parce qu'il aurait été étrange de voir le héros en rouge flirter avec une reporter adulte quand il est sensé n'avoir que dix ans. En somme, un récit pour petits et grands, mais pas pour tous les grands.
 

 
On aurait cependant tort de demander à Captain Marvel ou Shazam de faire autre chose que du Shazam. Historiquement, et contrairement aux idées reçues et répandues autour de DC Comics, de sa ligne réputée pour ses tourments et ténèbres, le héros au symbole d'éclair a toujours été un personnage typé jeunesse, candeur et joie de vivre. Jeff Smith rend ici un hommage sincère à tout un style d'écriture et toute une philosophie de BDs, en ne se privant pas de rapatrier de nombreuses têtes connues de cette mythologie, avec Talky Tawny, les croco' qui causent ou le maléfique Mr Mind.
 
La force de l'auteur/dessinateur reste, bien sûr, l'agilité de ses crayons, irréprochable de ce point de vue, passé des découpages très didactiques. Le volume est superbe, bien colorisé et plein de petites idées ou d'expressions dans les visages allant de pair avec la sincérité générale de l'écriture. A noter que le prix reste fondamentalement abordable, et l'édition assez belle en tant que simple objet de bibliothèque - de quoi guider votre avis si vous choisissez de vous laisser tenter par simple amour de la collection.
 
Généralement retenu comme un immanquable, traduisant mieux que d'autres le rapport historique de Captain Marvel avec les tout jeunes lecteurs, Shazam contre la Société des Monstres ne sera pas forcément à ranger aux côtés du volume de Johns ou d'autres lectures entre deux âges de la gamme Urban Comics. Plus à même de plaire aux petits, le recueil séduira cependant les amoureux de ce style simple et lumineux, qui ne s’embarrasse pas de grandes analyses philosophiques et reste cantonné au besoin de plaire, d'émerveiller. A voir quels morceaux de votre âme d'enfant il vous reste après toutes ces années à refuser les joies heureuses des après-midi pains au chocolat.

Corentin
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