Pendant que Dan Slott redresse un peu la barre de son côté, Bendis continue de travailler avec Miles Morales sur sa série compagnon, pour les fans. Pas extraordinaire depuis ses débuts, plutôt inoffensive tout en était en fait assez agréable à suivre sur l'aspect "vie scolaire", le Spider-Man sans adjectif accolé se renumérote lui-aussi à l'aube de Legacy, quoi qu'on puisse se demander pourquoi.
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On retrouve Miles et son entourage civil, servi par de bons dialogues où Bendis s'amuse de son écriture-mitraillette qui joue avec les sous-entendus et un rythme bien mené. Là où les scènes fonctionnent dans l'introduction et l’imbroglio d'étudiants romantiques, on décèle tout de même le côté automatique du scénariste qui applique la même couche de répliques en chassé croisé sur une scène de fin qui s'y prête moins.
Bendis ne se donne cependant aucune ambition avec la série : le but est de continuer à faire vivre son personnage, pour les fans qui le réclamaient, et pas plus. On est dans un suivi au jour le jour, en partant sur des arcs dans la tradition des Spider-séries : un vilain, un arc, un vilain, un arc, et des soubresauts dans la vie intime du héros. En ça, les arachnéens sont peut-être la meilleure occasion de voir des auteurs paresseux s'exprimer, puisqu'on gobe la pilule sans broncher, habitués à ne suivre certaines séries que pour l'affect déployé envers le héros et ses potes, et ici le numéro fait le job, avec les traditions du genre.
Par exemple, le tissu de vilains New-Yorkais rendus vivants, une autre habitude du Spider-verse depuis le bar où les seconds couteaux de la ville viennent trinquer à leur sortie de prison ou d'hôpital, et ici au fameux cliché du war-tech genius qui fournit le crime en combinaisons de plongée. Là-encore, c'est facile, mais parfois le facile est suffisant - ou alors, ce n'est parce qu'on attend plus autre chose de Bendis. L'auteur arrive par sa science des dialogues à caler quelques idées ou références, fait évoluer un esprit feel good qui marche bien, c'est honnêtement tout ce qu'on en attendait après sa relance d'Iron Man assez calamiteuse.
Côté dessins, là-encore on est sur du facile, de l'assez classique. Pas de prise de risque esthétique, des découpages qui jouent avec le rythme des dialogues et laissent aux cases la place de caler tous les phylactères, un dessin expressif mais pas forcément super recherché. On emballe, la lecture n'est pas mauvaise, on regrette juste que cet immense "retour aux origines" promis par Marvel comporte au final si peu de risque sur autant de séries.
Puisque c'est en fait le seul véritable souci de ce Spider-Man #234. Au risque de passer pour un disque rayé (si l'expression existe encore), à quoi bon cette renumérotation, à quoi bon créer l'événement ? S'il n'y a rien de spécial à dire sur ce numéro, c'est que l'auteur lui-même n'a rien de spécial à proposer dans ce numéro. Ce n'est qu'un de plus dans la série, comme les autres, avec les mêmes forces et faiblesses, et en définitive on aurait très bien pu le caler au numéro #1, #2 ou #800 que la chose aurait été la même. Ni un bon jumping point ni une véritable relance ni un retour aux origines, ce numéro est juste un Spider-Man comme les autres, pour ceux qui lisaient déjà la série. Et c'est tout.
07 Novembre 2017
Spic2/2
Je suis épuisé... Je ne crois plus aux menaces de fins du monde dans chaque histoire, il y a plus aucun développement ou background mais que du blockbuster bien dégueux… Je ne ressens plus aucun upercut… Ils m’ont immunisé à force…
Puis, viens les relaunchs, les rénumérotations et à chaque fois cette attente d’avoir un truc mégagigaimportant de la mort qui tue…
Mais moi, je veux qu’une chose ! Que ça redevienne comme avant et que les titres prennent le temps de souffler et poser les choses. Chez marvel, à part Aaron et Bendis, qui à ce privilège ?
Alors, voir une renumérotation et avoir un numéro classique, je trouve ça génial :) !
07 Novembre 2017
Spic1/2
La critique soulève un point avec lequel je suis en total opposition et qui est le problème majeur de l’industrie des comics.
J’ai commencé les comics avec l’univers ultimate. Plus d’une centaine de numéro sur un ultimate spider-man excellent. J’ai enchainé sur l’univers classique, le run de JMS exceptionnel. Les x-men de morrison : génial. Captain america d’ed burbaker : waouh… Etc.
Quelle époque !
Les auteurs partaient sur de long run où il développait les personnages ! On suivait leurs aventures avec impatience, ils étaient développé, on suivait leurs vies et il y avait de sacrées évolutions. Périodiquement, tu te prenais un uppercut.
Puis ça à commencer à déconner. Un statut quo remis en cause tous les 6 mois avec un event, des équipes créatives ne développant plus rien et l’obligation que chaque histoire soit mégagigaimportante…