Après les deux excellents numéros de Batman Universe, qui servaient de
prologue à l'"event" qui bouleversera l'univers de Batman (ahah, univers de Batman, Batman Universe...), Batman Reborn.
Nous avons donc dans ce nouveau numéro qui vient tout juste de sortir les trois premiers numéros de la nouvelle série du Chevalier Noir : Batman and Robin, orchestrées par Grant Morrisson et Franck Quitely (les compères qui ont livrés All Star Superman et We3), ainsi que le numéro 688 de Batman par Judd Winick et Mark Bagley.
Batman and Robin 1 à 3 : Renaissance (Batman Reborn)

Autant j'attendais cette série avec impatience, autant j'avais un peu peur de la voir arriver. Pourquoi ? Car je craignais que
Batman ne devienne que l'ombre de lui-même depuis la disparition de
Bruce Wayne. Et finalement, j'ai été agréablement surpris de ce côté-là.
Certes,
Dick n'est pas
Wayne, mais justement, l'accent est mis là-dessus et l'ambiance est totalement différente de ce qu'a fait
Morrisson sur le
Batman pré-
R.I.P. On a donc une série moins grave et sérieuse qu'avant, à l'image du
nouveau porteur du masque.
L'aspect "
vengeance" est ainsi quelque peu délaissé pour laisser place à celui d'"
icône" qui avait déjà été (moins bien ?) exploité dans
Battle for the Cowl de
Tony Daniel.
Dick Grayson a ses propres doutes, sa propre personnalité et se démarque bien de
Bruce, et s'approprie son "
job" à sa manière, plus super-héroïque qu'auparavant. A côté de ça, on a
Damian qui cherche à se valoriser par rapport à
Dick, et on remarque qu'entre ces deux personnages se développe une relation plus fraternelle que paternelle, même si
Dick doit parfois jouer ce rôle de père dont
Damian a besoin. Et finalement, l'enquête sert plus de toile de fond à l'histoire que vraiment de fil directeur, car elle a pour intérêt d'amener les deux héros à se familiariser dans leurs rôles de
Batman et Robin.
Aussi, l'apparition dans la dernière page d'un
nouveau personnage me laisse perplexe. Je pense que tout le monde à la lecture aura la même petite idée sur
l'identité de cette
nouvelle entité (notez la rime), mais j'attends,
Morrisson peut me surprendre encore là-dessus, ou bien dans l'utilisation de cette personne.
Enfin,
Quitely apporte aussi ce style moins sombre qu'un
Andy Kubert ou un
Tony S. Daniel qui sied parfaitement à la série, avec un vrai découpage dynamique et cinématographique, avec des plans pratiquement en
"16:9" sur tout le récit et les superbes
splash-pages. Aussi, les nouveaux
Batman et
Robin sont bien caractérisés par rapport à leurs prédécesseurs, et c'est une très bonne chose à noter.
Batman 688 : Des Ombres envahissantes (Long Shadows), partie 1

Là, je suis bien plus mitigé. Tout d'abord parce que l'on a qu'un bref aperçu de cet
arc (dont la suite et la plus grosse partie sera publiée dans deux mois), ce qui ne me permet pas de juger concrétement de l'oeuvre, mais aussi parce
Winick fait quelque chose de plus conventionnel, de plus attendu que
Morrisson sur le personnage.
Cependant, il suit le même fil que lui en ce qui concerne l'ancien
Nightwing, à savoir le différencier du
Batman premier du nom, et apporte la dimension "
journalistique" qu'il manquait à la première saga du magazine, mais il joue moins dans la subtilité, préférant se diriger vers les grosses lignes attendues, sans surprise. Cela dit, la scène d'ouverture de cet épisode peut laisser présager du bon pour la suite, j'attends donc de voir.
La vraie surprise réside en la personne de
Mark Bagley. N'étant pas fan de cet artiste

(bien au contraire même), il m'a conquis sur son premier numéro de
Batman, qui est bien plus aboutie que ce que j'ai pu voir de lui (notamment sur la fin de sa préstation dans
Ultimate Spider-Man). Certes, il garde les mêmes travers qu'on lui connait (les trop grandes similitudes sur les visages, le "
classiscisme" dans son découpage, bien que là tout le monde ne considèrera pas cela comme un défaut) et il est toujours en-dessous de ce qu'il faisait il y a quelques années, mais c'est beau à regarder, son dessin dégage une certaine force qui m'a beaucoup plu, et qui lui a cruellement manqué auparavant. J'espère vraiment qu'il va garder cette constante de qualité, et qu'il ne va pas encore une fois sombrer dans le travail baclé, notamment à cause du fait qu'il dessine aussi la
JLA en parallèle (d'ailleurs, je suis perplexe concernant le fait que
DC met beaucoup en avant ce dessinateur qui n'a pas toujours été très bon).
Un très bon numéro dans son ensemble donc, qui peut aussi servir d'introduction à d'éventuels nouveaux lecteurs, et qui laisse envisager de bonnes choses pour la suite.
Ma note : 4/5