Plutôt que de vous donner simplement l'identité de celui qui se cache derrière la gigantesque machination de la cour des hiboux depuis 10 numéros maintenant et de vous laisser vous débrouiller avec cette information, nous avons voulu étudier le process de Scott Snyder, que l'on aurait finalement pu anticipé il y a quelques temps... Avant toute chose, ne manquez pas de découvrir notre review de Batman #10 !
Vous êtes prêts ? Allons-y.
Une quinzaine de pages après avoir ouvert votre Batman #10, une case en particulier devrait vous bouleverser. Une page où l'homme que vous avez rencontré dans Batman #1, Lincoln March (et l'on verra que cet alias a une importance toute particulière puisque le dramatique accident de la mère de Bruce Wayne a eu lieu entre Lincoln Street et March Street), quasi-sosie de Bruce Wayne (ce qui nous avait valu de railler Greg Capullo dans un Podcast il y a presque un an), révèlera en fait être Thomas Wayne Jr, frère cadet de Bruce. Vous avez bien lu, Bruce Wayne avait un frère, qui a grandi dans le Willowhood home for Children, bien loin de son aîné et de ses parents...
Si le twist peut surprendre autant qu'il interpelle (et confirme une nouvelle fois que Scott Snyder est passionné par les fratries déchirées, à l'image de ce qu'il avait pu faire autour de James Gordon Jr et Barbara dans Batman - Sombre Reflet/The Black Mirror en V.O), il faut voir que l'auteur fait ici appel à l'histoire de DC dans la création de son personnage.
En effet, un Thomas Wayne Jr existe bel et bien depuis le Golden Age et était déjà le frère fou d'un Batman alors cantonné à des histoires beaucoup plus légères...
Plus connu : l'itération de Grant Morrison, apparue dans JLA : Earth 2, où Thomas Wayne Jr est en fait Owlman (!!!), alter-ego de Batman dans le Syndicat du crime d'Amérique, groupe de vilains miroirs des héros de la Justice League évoluant dans l'univers d'antimatière. Passionné par Grant Morrison, Scott Snyder se permet ici de boucler la boucle de l'auteur, en faisant intervenir les Owls dans l'univers classique de DC Comics et en livrant "sa" version d'un Owlman, lui aussi nommé Thomas Wayne Jr.
Et si beaucoup pourront pester contre la facilité dont a fait preuve l'auteur pour se sortir de la situation compliquée que représentait l'organisation impressionnante qu'était la cour des hiboux, on peut voir que le scénariste n'a pas fait les choses n'importe comment et a su disséminer une mine d'indices et de clins d'oeils depuis 10 mois. Du très, très grand travail. Chapeau l'artiste !
