Les Teenage Mutant Ninja Turtles ont bercé l'enfance de
beaucoup de monde, principalement pour la série animée, les films live
(bien que très médiocre quand on a plus de 8 ans), les jouets et les
jeux vidéos. Les comics de Kevin Eastman et Peter Laird,
les créateurs originaux des tortues, ne sont pas des plus connus. En
cette fin d'été, surtout marqué par le relaunch de DC, un autre titre
redémarre, Teenage Mutant Ninja Turtles, chez IDW.
L'histoire débute dans une ruelle, avec une opposition entre Splinter et trois tortues (oui, bien 3...), et Old Hob,
un chat humanoïde et son armée de loubards le tout avec une narration
du maitre rat. L'opposition du félin et du rongeur est classique, et on
se doute bien qu'ils ne sont pas la pour prendre le thé. L'affrontement
est inévitable, avec bien sûr une consigne de ne porter aucun coup
létal. Une bataille bien vite terminée, mais avec un goût amer. La
nostalgie est palpable, une tortue
est absente, Raphael n'étant
plus parmi ses frères. Une ultime case avec cette dernière, seule,
mélancolique et errant dans la rue, puis le décor change, et on découvre
nos quatre tortues, dix huit mois plus tôt, dans leur terrarium.
Un centre de recherches, nos quatre
reptiles, un rat qui se ballade, et une jeune stagiaire, le nom de
Général Krang et d'autres connus qui apparaissent, un mutagène, et une
stagiaire du nom d'April O'Neil ! En quelques pages, tout le
background est posé : pour les fans de la première heure, on retrouve
nos repères, et les nouveaux lecteurs ne sont pas perdus par des tonnes
de références. Pourtant, voir April avec sa une tenue jaune, ce n'est
peut être qu'un détail, mais cela réveille des vieux souvenirs, et le
tout avec une coupe de cheveux actualisée ! Tout l'univers des TMNT
connu est habilement amené, sans être trop lourd pour un tel relaunch.
En une case, la personnalité des quatre tortues qui apparait déjà lors
de la première bataille (assez frappant en relisant le single) est
décrite, lorsque la jeune chercheuse (comme dans le comics originel, pas
reporter dans la série d'animation) leurs donnent un nom. Ce retour au
source d'April devrait lui donner plus de consistance,avec un rôle
important pour la suite, pas seulement la demoiselle en détresse enlevée
par des Ninjas.
Le dessin de
Dan Duncan est très bon, et dès les troisième et quatrième page, il nous offre une sublime
splash-page
nous mettant direct dans l'ambiance. Il travaille certes sur des
esquisses d'Eastman, mais il apporte une vraie vie aux reptiles, plus
qu'aux humains.
Michelangelo,
Leonardo,
Donatello, et
Raphael ne
sont pas identifiables par la couleur de leur bandeau, mais par leur
arme, et la teinte de leur peau. Le travail de la coloriste
Ronda Pattison s'accorde remarquablement avec le dessin, donnant une ambiance un peu sombre à l'ensemble. On vous en parlait pendant la
Comicsblog Academy,
mais ce numéro est le parfait exemple de l'importance du coloriste. Tom
Waltz au scénario, également chapoté par Kevin Eastman, s'en sort plus
que bien, saisissant parfaitement ce que doivent être les TMNT. Après
son réussi
Duke Nukem Glorious Bastard, il s'adapte parfaitement à un univers radicalement différent.
Le
calendrier n'était pas des meilleurs pour ce reboot, l'actualité étant
principalement trusté par les New 52. C'est pourtant une semaine avant
le Justice League qu'il a fait une sortie fracassante, se retrouvant
rapidement Sold Out.
Et son succès n'est pas immérité. Il alterne moments forts et passages
plus calmes servant à poser clairement le background et le futur de la
série. Ce titre peut convenir autant aux fans de longues dates des
Tortues Ninja qu'aux néophytes. Si vous l'avez raté, jetez vous sur le
second printing qui verra peut être de nouvelles variant cover, déjà au
nombre de douze.