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Thor Deluxe vol.1, la review

Thor Deluxe vol.1, la review

ReviewPanini
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Notre note

Voilà une semaine bien agitée ! Cette semaine atteint d’ailleurs son paroxysme aujourd’hui avec la sortie du film Thor au cinéma (dont vous pouvez lire la critique d’Arrow). Mais ici c’est la réédition en format Deluxe par Panini du run de Thor qui a relancé le personnage qui nous intéresse.

Avant de commencer à parler du contenu, replaçons-nous dans le contexte. Nous sommes en 2007, Civil War vient de se terminer et le camp pro-recensement a vaincu. Iron Man devient le garant de la paix mondiale en tant que boss du SHIELD, une grande partie des ex-héros sont devenus des fugitifs et surtout un clone de Thor (le bien nommé Ragnarök) avait été crée par Tony Stark, Hank Pym et Red Richards, dans le but d’arrêter les opposants à la loi du recensement des surhumains. C’est dans ce contexte que réapparait Thor, trois années après sa mort lors du Ragnarok, le crépuscule des Dieux.

Thor est parfois difficile à appréhender, tant il est partagé entre son statut de Super-Héros et celui de Dieu du Tonnerre (comme on a pu l'étudier dans le dossier qui lui est consacré). Il existe donc globalement deux types de récit concernant notre Puissant Thor : ceux qui accentuent sur l’aspect héroïque avec un rattachement au multivers Marvel, et ceux qui préfèrent explorer la mythologie asgardienne. Ce recueil se placerait plutôt dans cette seconde catégorie, bien que la première ne soit pas négligée pour autant.

Dans cette histoire, Thor revient donc sur Terre à l’issue d’un premier épisode plutôt poétique, et installe Asgard près de la petite ville de Broxton, dans l’Okhlahoma. Cependant, Asgard n’est rien sans ses habitants, les bien connus Heimdall, Volstagg, Sif et j'en passe. Thor va s’efforcer de les retrouver, logés dans les coeurs des habitants de Midgard. Grâce à cette série, Joseph Michael Straczynski a la possibilité d’aborder encore une fois l’une de ses idées fortes, la Mythologie, la Religion, son rôle dans la société et sa place dans le coeur des gens. Au travers de cette recherche, Thor aura l’occasion de rencontrer des êtres humains qui auront, selon leur personnalité et leur vécu, des réactions différentes face au Dieu du Tonnerre. Straczynski nous avait prouvé lors de son passage sur Amazing Spider-Man qu’il était capable d’utiliser ses thèmes favoris tels que le « tremplin narratif et émotionnel » (j’aime cette expression, je trouve qu’elle correspond bien à l’auteur et à sa manière d’écrire). Ainsi, sa maitrise des sujets utilisés rend le récit incroyablement agréable à la lecture. A chaque épisode sa vision différente de la place d’un Dieu chez les humains. Ainsi, le deuxième s’intéresse à un rapport de sympathie qui s’installe entre le Dieu (et plus tard les Dieux) et les habitants de Broxton, relation qui sera d’ailleurs développée tout au long du récit, notamment grâce au personnage de Bill, alors que le troisième est aux antipodes puisqu’il exprime un rejet de cette « religion » qui n’a pas épargné les habitants de la Nouvelle Orléans de la dévastation causée par l’ouragan Katrina.
Le quatrième s’intéresse de façon plutôt subtile aux désastres du Tiers-Monde en accordant un peu plus d’importance à Donald Blake (pour rappel, l’alter-ego humain de Thor), puisqu’il fait parti de Médecins sans Frontières. Les cinquième et sixième épisodes clôturent le premier arc de la série en illustrant toute la puissance dont peu user un Dieu, le plus puissant de tous et achevant la quête salvatrice de Thor. Ainsi, l'ensemble est plutôt hétérogène. Straczynski parvient, en partant de son idée de départ, à nous offrir des situations variées, rendant la lecture encore plus intéressante qu'elle ne l'est déjà. On retiendra evidemment le combat contre Iron Man, symbole de toute la rancoeur que nourrit l'Asgardien envers son frère d'armes Vengeur, le tout incroyablement réalisé la main de maître d'Olivier Coipel :

 

La suite est différente en de nombreux points. On perd l’aspect mythologique et religieux pour s’intéresser plus en avant à nos deux personnages principaux, Thor et Donald Blake. Dans cet arc en deux épisodes, nous abordons les rapports qu’ils ont avec leurs proches, en quoi leurs décisions influencent leur destin ainsi que celui des autres. J’ai tendance à préférer la première partie pour la réflexion qu’elle apporte, mais cette seconde, plus narrative, ne s’en montre pas moins intéressante.

D’ailleurs, il nous reste un point à aborder concernant l’écriture de cette histoire : les talents de conteur de J.M Straczynski. Il nous berce tout au long de l’histoire par son talent, enchainant séquences d’action à des passages plus lyriques. Il ne se contente pas de balancer ces idées, il leur donne une forme et taille son bijou de la plus belle des manières. Ainsi, certains épisodes sont plus posés, plus réfléchis, comme le premier ou le quatrième, tandis que certains se rapprochent plus de l’action, notamment les troisième et cinquième.

Mais cette mise-en-scène, ne serait rien sans les dessinateurs qui l’accompagnent. Ce n’est d’ailleurs pas n’importe qui qui se charge de la partie graphique de la série puisqu’il s’agit de l’impressionnant Olivier Coipel, que Sullivan n’hésite pas à qualifier de plus grand artiste français. Et comme le dit si bien notre rédac’ chef, « Rarement une telle concordance entre scénario et dessin fût aussi flagrante dans l'industrie des Comics mainstream ». C’est un avis que je partage entièrement. En effet, il suit l’écriture de son collègue et adapte son dessin en fonction du contexte abordé, avec un soucis du détail effarant. Sa représentation d’Asgard est gargantuesque, à l’image du protagoniste principal, et en opposition aux passages à Broxton qui se montrent plus réalistes. Thor n’a jamais été aussi gracieusement représenté que sous sa plume, c’est un plaisir pour yeux. Olivier Coipel est né pour dessiner Thor, c'est une certitude.

Je suis plus mitigé concernant Marko Djurdjevic. S’il est indéniablement doué pour la peinture digitale comme le prouve le nombre incommensurable de couvertures qu’il a réalisé pour Marvel, le fait de le voir dessiner « traditionnellement » montre que son trait est peu-être trop typé mainstream. C’est joli, certes, mais ça passe inaperçu,on y perd au change face à un Coipel qui s’adapte mieux à son histoire. Beaucoup aimeront plus l’aspect viking et fantasy plus présent que chez notre frenchie, et Djurdjevic n’atteint pas la magnificence de ce dernier.

Enfin, on conclut ce premier volume par deux histoires fortement dispensables qui ne font qu’office de bouche-trou pour pouvoir séparer ce run en deux tomes. Un mauvais point pour Panini.

Thor fait donc parti de ces séries qui marquent leur temps, grâce à ses deux auteurs : J.M Straczynski et Olivier Coipel qui frôlent le génie sur ces épisodes. Ce run est à découvrir ou à redécouvrir par tous les moyens, la suite arrive d’ailleurs en fin d’année. Si vous ne devez retenir qu’une série chez Marvel ces cinq dernières années, c’est celle-là.

Kani
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